22/12/2011
PEINE CAPITALE
La question de la peine de mort est complexe. Elle ne recouvre pas simplement le fait d’être pour ou contre, mais surtout les modalités de son application.
Ainsi, un pauvre a plus de chances d’y passer que celui qui peut se permettre le recours à de puissants avocats.
L’idée de la peine de mort ne peut être dissociée de l’idée de vengeance. Or la vengeance ne peut pas être un instrument d’Etat, même si on a vu de grands Etats tomber dans ce piège. L’idée de la punition est liée à celle de la Justice, donc à celle du fonctionnement de la société. Mais la brutalité de la mort renvoie à des registres multiples et variés.
Enfin, l’application de la peine de mort interpelle.
Une fois que le mal est fait, il ne peut être annulé par aucune action, et les statistiques le prouvent, la peine de mort n’est en rien dissuasive. Reste la dimension punitive qui exclut les circonstances du drame ayant conduit à la condamnation et les risques potentiels d’erreur qui peuvent ôter la vie à un innocent par méprise.
Le Maroc observe une période de moratoire depuis 1993. Reste le sort des condamnés à la peine capitale et leurs conditions de détention. Exclus du système judiciaire qui les considère comme déjà trépassés, ils survivent en marge de tout recours dans des prisons qui leur feraient certainement préférer de disparaître plutôt que d’agoniser pendant de si longues années dans ces conditions.
L’actualité renvoie au procès de Argana et à la demande des parties civiles qui renoncent à demander la peine capitale pour les coupables, aussi atroce que fut leur crime. En procédant de la sorte, ils se dédouanent de tout esprit de vengeance et ce faisant mettent l’accent sur la Justice qui se doit d’être infaillible et équilibrée. L’idée sous-jacente étant de faire en sorte que celle-ci fonctionne avec sévérité et probité, mais dans un cadre humaniste.
En se mettant à la hauteur des criminels, la Justice n’a rien à gagner. En évitant le piège de punir un innocent, elle se grandit au bénéfice de tous.
Le : 11 octobre 2011
20:41 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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Peine de mort : l’abolition ajournée
Le Maroc aurait sans doute été le deuxième pays arabe après Djibouti à abolir la peine de mort si la bonne nouvelle n’avait pas été démentie par le ministre de la Communication.
La question de la peine capitale n’etait pas à l’ordre du jour.
La décision était au programme du Conseil de gouvernement de jeudi dernier. Il s’agissait de ratifier le deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international des droits civils et politiques, qui suppose, de droit comme de facto, le consentement du Maroc à abolir la peine de mort. C’est du moins ce dont tous les militants des droits de l’homme se félicitaient à l’annonce du menu précité. Ils étaient bien naïfs. Khalid Naciri dément catégoriquement ce qui n’aura été qu’un espoir. «La question de la peine capitale est très importante, mais nous n’allons pas la discuter aujourd’hui. Il s’agit, à ce jour-là, de discuter du protocole premier concernant les communications individuelles», a-t-il déclaré.
Rappelons que depuis le 5 septembre 1993, la peine capitale n’a plus été appliquée au Maroc. La dernière personne à avoir encouru cette peine était le commissaire Tabit pour «atteinte à la pudeur, défloration, viol avec violence, rapt et séquestration d’une femme mariée, actes de barbarie et incitation à la débauche» ; il avait été fusillé, pour ces actes barbares, sous le règne de Hassan II.
Actuellement, d’après les chiffres officiels, une centaine de personnes au Maroc seraient condamnées à mort, dont deux femmes. La sentence n’a pas encore été exécutée. Et c’est là un autre drame, celui de devoir vivre dans l’angoisse et la peur dans les couloirs d’une mort que rien ne justifie quelque soient les actes commis.
Le : 19 août 2011
20:40 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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