Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

22/12/2011

Al Adl lâche le Mouvement du 20 février

Le mariage, le temps de quelques dimanches, entre Al Adl Wal Ihssane et ‘‘les 20 FEV’’ a pris fin. Ainsi en a décidé la Jamaâ du vieux Cheikh Yassine, principale force mobilisatrice et animatrice de « notre » Printemps Arabe qui ne veut plus sortir les dimanches aux côtés de ses amis gauchistes d’aujourd’hui, mais principaux ennemis d’hier. Une décision inattendue, imprévue et qui n’a pas manqué de surprendre plus d’un. Mais, est-ce pour autant la fin de notre Printemps Arabe ? Sachant que la Jamaâ constitue de loin la principale force mobilisatrice des manifestations de ce même printemps, est-ce à dire que cette défection de taille va précipiter l’implosion du Mouvement des Jeunes du 20 février, hétérogène et faiblement composé désormais de quelques activistes de la gauche radicale, de syndicalistes mécontents, d’amazighs et de l’AMDH ? 

Ce que l’on constate, en tout cas, c’est que l’arrivée des islamistes du PJD au pouvoir semble avoir réussi, entre autre, à calmer les esprits en cette période de rodage constitutionnel et institutionnel. Y a-t-il eu concertation ou négociation de trêve avec la Jamaâ?

Cette dernière estime que le Mouvement des jeunes du 20 Février a atteint ses objectifs et pour des raisons de respect des couleurs idéologiques  de ses différentes composantes, Al Adl Wal Ihssane pense avoir accompli sa mission et qu’il est grand temps de revoir ses méthodes afin de les rendre plus efficaces et plus productives la position des adlistes par rapport au PJD et à sa participation politique est sans équivoque, car ils considèrent qu’au Maroc, c’est le cercle royal, qui détient l’essentiel du pouvoir et c’est lui qui gouverne sans se soucier de rendre des comptes à personne et que personne n’ose lui demander de rendre des comptes’’. Le reste n’est que de la poudre aux yeux et une véritable mise en scène théâtrale.

Il est quand même important de constater qu’Adl Wal Ihssane a trouvé dans le Mouvement du 20 Février une véritable plate-forme, une tribune et un espace inédit pour s’exprimer, régler ses comptes, mais surtout démontrer à tous ce qu’il était capable de faire. Et sans la Jamaâ, le Mouvement du 20 Février ne sera plus, sans doute, qu’une coquille vide.

Le Mouvement du 20 Février n’est qu’une forme de contestation et de militantisme parmi tant d’autres et les mouvements de contestations populaires existaient bien avant le 20 Février, voire avant même le Printemps Arabe. Et que les Marocains, particulièrement ceux qui manquent de tout, n’ont jamais cessé de revendiquer leur dignité, leur droit à la vie et à la justice sociale.

Dans un communiqué, le Mouvement du 20 Février essaye de minimiser l’importance du retrait de la Jamaâ, ce qu’il considère comme étant un cadeau au Makhzen. C’est désormais aux gauchistes d’Annahj Addémocrati, à  l’AMDH et aux jeunes radicaux de prouver leur combativité et leur capacité à mobiliser les masses. Un pari difficile, très certainement…

Rien ne va plus entre Al Adl wal Ilhssane et le mouvement du 20 février. Après avoir marqué la scène politique par une série de contestations des mois durant, les deux alliés se séparent. Une fin relativement sans grande surprise. Mais, ce sont les différends survenus entre les deux parties dimanche dernier à l’occasion de la marche de Casablanca qui ont accéléré les choses.

Le mouvement des jeunes contestataires et la Jamaâ de Cheikh Yassine n’avait quasiment rien en commun, hormis leur détermination à changer le cours des choses, il formait un couple anormal. Si à la base l’idéologie et les principes ne sont pas les mêmes, le mouvement du 20 février avait besoin à ses débuts de soutien. Partant, toute aide de quelque nature quelle soit était acceptée. Entre la gauche radicale et Al Adl wa ilhssane, les jeunes protestataires ont trouvé un réconfort nécessaire pour occuper la rue. De nombreux sympathisants du 20 février lui reprochaient sa proximité « anormale » avec des radicaux.

Petit à petit l’oiseau fait son nid. Donc, une fois que le mouvement du 20 a gagné en notoriété et avec un peu de recul, il a voulu voler de ses propres ailes. Serait-ce un signe de maturité ?

20:48 Écrit par OUTALHA dans MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

LES FEMINISTES EN VEULENT PLUS

Le Mouvement pour la démocratie paritaire s’insurge contre ce qu’il appelle

« Le désengagement du Maroc » vis-à-vis des femmes.

Les féministes poursuivront leur combat, qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel.

Le lundi 19/12/2011 à 16h tapantes les militantes étaient déjà sur place. En réponse à l’appel du Mouvement pour la démocratie paritaire, elles sont venues en grand nombre crier leur droit d’accès à la gestion du Maroc de demain. Le sit-in, qui a duré moins d’une heure, devait servir à rappeler au gouvernement et aux partis politiques leurs promesses non tenues. La déception des féministes a fini par susciter une révolte qui ne fera que grandir en ce moment précis où les projets de loi organiques sur les partis et la Chambre des représentants sont soumis aux députés.

Des discours et des discours

« Nous avons décortiqué ces lois et soumis nos propositions d’amendements et notre mémorandum aux partis et aux membres du gouvernement. Tous nous ont assuré que la parité était, pour eux, une priorité, mais les projets de lois n’ont pas subi les changements nécessaires pour cela. La parité est restée cloîtrée dans le texte de la Constitution », regrette la coordinatrice du mouvement.

Le plaidoyer des féministes se réfère à l’article 19 de la Constitution qui stipule clairement que «l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental ». L’article 30 de ce texte appelle aussi l’Etat à faciliter la mise en œuvre de cette parité au moyen de mécanismes.

Les féministes poursuivront leur combat qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel.

Ce sont les arguments primordiaux que brandissent, à présent, les féministes, pour rappeler à l’ordre un gouvernement qu’elles qualifient de « sourd ». « Nous revendiquons du gouvernement la mise en place concrète de son agenda de l’égalité 2011-2015. C’est lui-même qui a pris cet engagement. Récemment, c’est notre ambassadeur auprès des Nations Unies qui a affirmé à la communauté internationale l’importance que revêt la parité pour le Maroc. Mais entre la Constitution et la réalité, il n’y a que des discours !».

Pour les féministes, la parité s’est noyée dans le débat actuel autour de la liste nationale. « Cette liste a été mise en place en 2002, puis en 2007 parce qu’il n’y avait pas d’autre alternative pour permettre à la femme d’accéder à la prise de décision politique. A présent que la nouvelle Constitution exige, noir sur blanc, la parité, pourquoi s’enliser dans ce faux débat de liste nationale partagée entre femmes et jeunes ? », s’interroge une féministe précisant que les jeunes partagent entièrement le constat du mouvement féministe.

Le faux débat

« Les textes de lois sur les partis et sur la Chambre des représentants ne prévoient pas de mécanismes favorisant la parité. Lorsqu’ils seront votés tels qu’ils sont, ils serviront à mettre en place le nouveau gouvernement et l’arsenal juridique de base qu’il devra suivre. La parité ne sera donc pas juridiquement imposée et cela nous ne pouvons l’accepter !», martèle Khadija Rebbah.  Et d’accuser le gouvernement d’avoir « peur » des femmes  et de favoriser donc « un pouvoir strictement masculin ».

L’ultime recours

Elles promettent de ne pas baisser les bras pour autant. Les féministes poursuivront leur combat qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel. « Nous ne disposons pas d’autre choix. Si ces lois sont votées jeudi ou vendredi, nous irons au Conseil constitutionnel pour réitérer nos revendications et faire valoir nos droits», annonce la coordinatrice du mouvement qui compte organiser un tribunal symbolique sur la parité à la fin de cette semaine. Le boycott des élections, lui, reste au centre du débat au sein du mouvement. « Nous n’avons pas encore tranché la question. Nous en discutons toujours avec l’ensemble des membres », affirme la coordinatrice du mouvement.

La semaine prochaine sera donc décisive pour les féministes.

Le : 21 septembre 2011

20:42 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |