Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

25/01/2012

LE PATRIMOINE DU CENTRE-VILLE MENACE

Certains propriétaires n'hésitent pas à faire des travaux sur les anciens immeubles art-déco par appât du gain au mépris du respect du patrimoine.
Après des années d'oubli, le centre-ville est de nouveau convoité par les Casablancais, notamment les amateurs du patrimoine architectural. «Les prix de l'immobilier flambent dans tous les quartiers de la ville, autant revenir au centre-ville pour y investir», nous confie Hicham, un jeune cadre qui voudrait acquérir un appartement sur les boulevards Hassan II ou Mohammed V.
En effet, l'investissement dans l'un des quartiers mythiques de la métropole a une valeur sûre et fiable. Les appartements Art déco qui se cachent derrière des façades tristes et mal entretenues peuvent être un véritable trésor qui prend très vite de la valeur.
«Le marché des logements anciens au centre-ville revit ses beaux jours grâce au tramway et aux nouveaux projets qui arrivent», affirme Fouzia, un agent immobilier spécialisée dans les appartements historiques.
«Beaucoup de personnes recherchent de nouveau un logement dans les immeubles construits et imaginés dans les années 1912, 20, 30 et 40 par des architectes de grande renommée», indique un autre agent immobilier. Les hauts plafonds, grandes terrasses, cheminées, pièces immenses, moulures, «zellige» et grandes fenêtres font rêver plus d'un. «Si j'arrive à trouver un appartement avec un cachet art déco, je pourrais enfin exaucer mon rêve et revivre une période nostalgique de l'ancien centre-ville, surtout que cette zone bénéficie d'une réelle cure de jouvence grâce au Tramway», nous confie Hicham.

Néanmoins, retrouver la perle rare n'est pas toujours aussi facile. Plusieurs bâtiments art déco n'ont plus rien de commun avec le patrimoine que la façade. «Certains propriétaires ont mal compris le nouvel engouement pour le centre-ville et ont rénové entièrement leurs biens, détruisant ainsi tout le charme des styles néo-mauresque, Art déco et bien d'autres architectures uniques», déplore Fouzia. Cette dernière affirme que la rénovation de ces immeubles leur fait perdre toute valeur patrimoniale et chamboule leur identité. «Certes, certains vieux immeubles ont besoin d'être réaménagés, mais il ne faut surtout pas effacer leur génie architectural, indique un amoureux du patrimoine casablancais. Ce serait comme si on détruisait le bâtiment».

«En cherchant un appartement au centre-ville, j'ai constaté que des propriétaires ont enlevé toute la beauté de ces bijoux architecturaux en réduisant la superficie des pièces et en enlevant les principales touches qui caractérisaient la période de construction», affirme Ahlam qui cherche un deux pièces au boulevard Mohammed V.
En effet, l'architecture d'une grande majorité des appartements Art déco a été modifiée. Certains propriétaires y ont introduit de nouveaux matériaux tels que le marbre, le zellige, avec des motifs modernes, alors que d'autres ont transformé d'immenses maisons en petits bureaux afin de réaliser un maximum de bénéfices. Pis, les immenses terrasses qui faisaient la fierté du centre-ville sont souvent couvertes ou transformées en chambres. Malheureusement, aucun organisme n'intervient pour l'instant pour stopper
ces modifications qui chamboulent toute la «charte architecturale» du patrimoine casablancais.
Tarifs des anciennes maisons
Le prix des appartements au centre-ville ne cessent de flamber. les tarifs varient entre 8 000 et 13 000 DH/m². Toutefois, ce prix peut atteindre 20 000 DH si l'appartement est bien entretenu. «Pour acheter une belle maison avec une grande terrasse, il faut prévoir entre 1 et 1,7 million de dirhams», indique-t-elle. Elle ajoute qu'il est très rare que des biens entretenus se libèrent actuellement et quand c'est le cas ils sont assez chers. Cet agent immobilier, amoureuse de l'Art déco, essaie ainsi d'encourager ses clients à acheter des maisons mal entretenues à des prix abordables et de prévoir un budget de rénovation. À noter que les vieux immeubles de la capitale économique sont vendus, malgré tout, à des prix moins chers que le neuf. Leur seul inconvénient est qu'ils nécessitent des travaux plus ou moins importants.

18:49 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

…………….. 2011 ……………..

À chaque année son bilan. Celle que nous quittons est vraiment particulière. Mieux. On peut dire, sans risque d’exagération, qu’elle est exceptionnelle, pour la simple raison que 2011 est à la fois un passé pas tout à fait révolu et un avenir en cours.
Elle est l’issue de sortie de l’existant et la portière qui donne sur un futur immédiat. Elle est, pour tout dire, la charnière.
Programme. Les prévisionnistes politiques les plus futés ont été pris de court.
Tout a commencé, dès le deuxième mois, par la manifestation du Mouvement du 20 Février. C’était une expression publique à forte connotation de société civile, donc foncièrement maroco-marocaine; mais pas uniquement. Nous sommes objectivement, de par la concordance des temps, partie prenante d’un monde arabe en ébullition. Du Caire à Tunis, en passant par Tripoli, Sanâa et Damas, c’est la rue qui est devenue l’expression des attentes et des aspirations populaires; et qui fixe le timing politique. Une vraie tornade qui a emporté des régimes installés depuis des décennies, apparemment sur des bases durables. C’était la surprise de l’année; les analyses pour distinguer le comment du pourquoi, sont venues après. Valeur aujourd’hui, on n’est pas encore quittes par rapport à un événementiel d’un lendemain pas vraiment prévu au programme. Les prévisionnistes politiques les plus futés ont été pris de court.
En ce qui nous concerne, une question taraudait tous les esprits; allons-nous passer sous le même rouleau compresseur; le Maroc va-t-il être dans l’œil du cyclone qui a ravagé certains pays arabes? Cette interrogation était largement partagée par toutes les catégories sociales et par la force des médias et de l’instantanéité de l’information. Au Mouvement du 20 Février, il fallait une réponse, sans tarder. La réponse est venue deux semaines après, dans le discours royal du 9 mars, avec son lot de réformes institutionnelles et d’élections législatives anticipées. Il y avait du grain à moudre pour la classe politique, et de quoi faire patienter les attentes du peuple citoyen. Mais une question, aux allures de dur à cuire, persistait. À partir de quoi allons-nous nous inscrire dans la dynamique de changement qui traverse les pays arabes? L’idée qui a fait florès, c’était une “assemblée constituante”. Autrement dit, partir d’une absence totale de prérequis institutionnels; d’une déficience intégrale de toute légitimité historique, en terme d’État nation et de pouvoir central. En clair, partir de rien. Or, le Maroc n’est pas dans ce cas de figure.
Il n’y a jamais été, au regard d’une historicité qui témoigne de la continuité d’un Etat centralisateur et garant de l’unité nationale et territoriale. En fait, ce slogan avait déjà été brandi, dans les années 1960 par l’UNFP; mais il est très vite devenu caduc. Les radicaux de l’époque se sont rendus à l’évidence d’un certain particularisme marocain. Aujourd’hui, il ne s’agit pas, pour nous, de construire sur un “no-man ’s-land” institutionnel, mais de reconstruire et d’adapter aux temps nouveaux ce qui n’a jamais cessé d’exister. L’Etat marocain se réforme de par la volonté du peuple et l’ouverture d’esprit du Souverain. La nouvelle Constitution confère des prérogatives renforcées au chef de l’Exécutif, au Parlement et à la Justice.
Ce message, entier et porteur de tous les changements dans le rapport de l’Etat aux institutions électives, a été bien reçu par le peuple électeur. Le Chef du gouvernement a été choisi dans le parti qui est arrivé en tête du scrutin législatif. C’est lui, et lui seul, qui a décidé de ses alliances gouvernementales. Le formalisme démocratique aura été suivi à la lettre. C’est l’essentiel. Quant à l’opérationnalité et l’efficacité de l’Exécutif à dominance islamiste, on en jugera le temps venu. Nous serons, à Maroc Hebdo International, au rendez-vous, en toute indépendance comme d’habitude, depuis vingt ans

12:28 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |