27/05/2012
Après l’Etat-providence, l’Etat-espion
Aujourd’hui, la santé de l’économie mondiale, les crises d’endettement et les mesures annoncées dans les récents budgets retiennent toute notre attention. Ces préoccupations sont certes légitimes, mais elles peuvent nous faire oublier certains changements profonds qui s’opèrent dans la société.
L’un de ces changements vise l’utilisation des technologies de l’information à des fins de surveillance de la population.
Toutefois, les tentatives d’intrusion dans notre vie privée vont plus loin. Pensons aux compteurs intelligents qui suscitent la polémique dans plusieurs pays notamment parce que cette technologie permet à l’État de surveiller l’occupation des lieux, les habitudes de consommation et même d’identifier lesquels de vos appareils électriques sont en fonction. Big Brother pourrait donc savoir à quelle heure nous nous levons, quand nous partons pour le travail, prenons une douche, lavons nos vêtements ou regardons la télé.
Pensons également à la nouvelle technologie « Intellistreets » qui est déployée notamment au Michigan. Celle-ci consiste à remplacer les lampadaires qui éclairent les rues par des lampadaires intelligents qui présentent certes des vertus en matière d’économie d’énergie, mais qui sont aussi munis de dispositifs de surveillance ultrasophistiqués. Entre autres, le système peut être programmé pour détecter les piétons, les prendre en photo et même enregistrer leurs conversations.
Ce n’est pas tout. Le gouvernement américain s’affaire à terminer la construction du plus important centre d’espionnage et de stockage de données au monde. Ce complexe de deux milliards de dollars, situé dans l’Utah, pourra non seulement capter, filtrer et enregistrer toutes les communications de la planète, y compris les achats en ligne, les communications téléphoniques, les SMS, les recherches sur Internet, etc., mais il pourra aussi décrypter les données et accéder à un large éventail d’informations confidentielles.
Pour couronner le tout, David Petraeus, directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) a récemment déclaré que plusieurs appareils technologiques permettront bientôt aux autorités de surveiller en permanence presque n’importe quel lieu.
Pendant que nous dénonçons l’Etat-providence, nous ne remarquons ni la montée de l’Etat-espion ni l’érosion de notre vie privée. En fait, la plupart des gens se moquent royalement d’être surveillés si on affirme que c’est pour leur sécurité.
Benjamin Franklin disait : « Ceux qui sont prêts à sacrifier une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité ne méritent ni la liberté ni la sécurité ». J’ignore où les nouvelles technologies nous mèneront. Peut-être que les autorités abandonneront leur obsession pour la surveillance. Ou encore peut-être que le monde entier prendra bientôt l’allure d’une prison. La suite des choses dépendra de nous.
21:01 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
|
Imprimer | |
François Hollande promet : Un retrait «ordonné» et «coordonné» d’Afghanistan
Le désengagement français, prévu d’ici à fin 2012, soit un an avant le délai fixé par l’ancien président Nicolas Sarkozy, se fera de manière «ordonnée» et «coordonnée» avec les alliés de la coalition de l’Otan en Afghanistan, a lancé François Hollande, qui a qualifié sa décision de «souveraine».
«Seule la France peut engager la France», a-t-il affirmé, ajoutant que le retrait serait mis en oeuvre «en bonne intelligence avec nos alliés, notamment avec le président Obama, qui en comprend les raisons, et en étroite concertation avec les autorités afghanes».
«La menace terroriste qui visait notre territoire comme celui de nos alliés en provenance de l’Afghanistan, sans avoir totalement disparue, a été en partie jugulée», a-t-il également justifié.
Arrivée fin 2001 en Afghanistan pour traquer Oussama ben Laden et chasser du pouvoir les talibans, qui le protégeaient, la coalition a effectivement réussi à se défaire de la majeure partie des éléments d’Al-Qaïda qui y étaient basés, en partie car ceux-ci sont partis vers d’autres zones de conflit (Yémen, etc.).
Mais malgré 130.000 militaires étrangers en appui de quelque 340.000 soldats et policiers afghans - les forces afghanes monteront à 352.000 éléments à l’automne -, la rébellion dirigée par les talibans est loin d’être battue. Plus de 3.000 civils sont morts en 2011 des suites du conflit.
Les craintes que le pays ne s’embrase à nouveau au départ de troupes de l’Otan sont d’ailleurs très répandues en Afghanistan. Les négociations entre belligérants n’avancent guère.
«Ce n’est pas aux alliés de définir l’avenir de l’Afghanistan», a observé François Hollande, mais «aux Afghans et à seuls de prendre le chemin qu’ils choisiront librement».
«La France maintient ses liens avec ce pays. Nous poursuivrons nos projets de développement» en Kapisa et Surobi, deux territoires longtemps contrôlés par l’armée française sous mandat de l’Isaf, la force armée de l’Otan, a-t-il assuré.
La Surobi, un district de Kaboul relativement apaisé, a été officiellement transférée en avril aux autorités afghanes. Les militaires français s’en retirent progressivement.
La Kapisa, une province beaucoup plus instable accolée à la Surobi, a été placée mi-mai dans la troisième phase sur cinq prévues du transfert par l’Otan de la sécurité aux forces afghanes, qui devra être total à la fin 2014. La majeure partie des 3.550 soldats français basés en Afghanistan y sont stationnés.
2.000 de ces militaires quitteront le pays d’ici fin 2012, a réaffirmé vendredi le chef de l’Etat qui, de retour à Kaboul, doit s’entretenir avec le président Hamid Karzaï et des membres de la société civile.
Point d’accès stratégique à Kaboul, la Kapisa est décrite par une source sécuritaire occidentale comme un «coupe-gorge» que les trafiquants se disputent aux talibans et où l’organisation d’un retrait sera compliqué pour les Français et problématique pour Kaboul.
Officiellement, le gouvernement afghan se dit pourtant prêt à prendre le relais, alors que le général américain John Allen, commandant de l’Isaf, estime qu’il n’y aura «pas de dégradation de la sécurité» en Kapisa.
Le désengagement français d’Afghanistan est une promesse de campagne électorale du candidat Hollande qui, une fois élu, l’a défendu devant Barack Obama, lors du G8 de Camp David, puis au sommet de l’Otan à Chicago. M. Hollande a affirmé à plusieurs reprises que ce retrait n’était «pas négociable».
Depuis le début du mois de mars, Jean-Yves Le Drian était en outre allé défendre cette position dans les principaux pays de l’Alliance atlantique.
20:58 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
|
Imprimer | |