Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

28/05/2012

16 mai 2003, le jour où les Marocains ont découvert le terrorisme

Vendredi 16 mai 2003. Il est 22 h 15. Coup sur coup, quatre explosions secouent la nuit Casablancaise. Elles seront suivies, peu après, par une cinquième déflagration.
Vendredi 16 mai 2003. Il est 22 h 15. Coup sur coup, quatre explosions secouent la nuit casablancaise. Elles seront suivies, peu après, par une cinquième déflagration. Pour nombre d'habitants de la métropole qui ne sont pas encore couchés, il s'agit d'explosions de bouteilles de butane, comme il s’en produit fréquemment. D'autres sont alertés quelque 30 minutes plus tard par le ballet incessant des ambulances et le hurlement des sirènes qui déchirent la nuit. Au bout d'une heure, l'information a fait le tour du Maroc. Le Royaume, que l'on croyait à l'abri des attentats et qui se targuait de sa spécificité de pays tolérant, était frappé de plein fouet par le terrorisme international. Cette nuitlà, 14 kamikazes avaient décidé de se donner la mort en cinq endroits différents. L'hôtel Farah, le cercle de l'Alliance israélite, la Casa de Espana, le cimetière israélite, et le restaurant Positano. Les attentats feront 45 morts et une cinquantaine de blessés, mais le bilan aurait pu être plus lourd n'étaient les défaillances de dernière minute qui ont (heureusement !) marqué cette opération planifiée depuis trois ans.

Mohamed el Omari et Rachid Jalil, deux des kamikazes, ont renoncé à se faire exploser, ce qui a permis à la police de remonter la filière et de déjouer des attentats prévus par la suite dans les villes de Marrakech, Tanger, Fès et Agadir. Comment, qui, quoi et pourquoi ? Les Marocains sont traumatisés. Ils ne comprennent pas que leurs fils s'en prennent à des compatriotes innocents. De fait, l'occurrence des événements de mai 2003 n'était que l'aboutissement logique d'un processus qui avait démarré au début des années 90. En amont, les discours radicaux de certaines figures de l'islamisme marocain comme Omar El Haddouchi, Hassan Kettani, Mohamed Fizazi, Abou Zakaria Miloudi ou encore Abdelkrim Chadli alias abou Oubeïda. En aval, la mouvance Al Qaïda avec ses recruteurs, ses bombes au mode de fabrication circulant dans des fichiers informatiques ou sur le net et ses messages de mort diffusés par des chaînes de télévision qui ont fait passer le sensationnalisme avant l'éthique, comme Al Jazira. Peu de Marocains auront vraiment prêté attention au message diffusé trois mois plus tôt sur la même Al Jazira, un jour de février 2003, coïncidant avec la fête de l'Aïd El Kébir.
Un message dans lequel Oussama Ben Laden pointait du doigt les pays accusés de «collaborer» avec les Etats-Unis et citait nommément, entre autres, le Maroc et la Jordanie. La suite, on la connaît. Selon le rapport d'instruction relatif aux attentats du 16 mai 2003, les 14 kamikazes, pour la plupart jeunes et illettrés, ont été embrigadés dès l'année 1998. Comme tant d'autres, il auront été manipulés par des jihadistes aujourd'hui bien connus comme Akrimet El Mahjoub, Abdelfattah Bouikaden, Adil Taiaâ, Mohamed Mehni et Abdelak Bentasser (dit Moul sebbat, décédé quelques jours après son arrestation), fortement influencés par Mohamed Fizazi.
Tout ce beau monde est aujourd'hui sous les verrous. L'enquête sur les attentats du 16 mai a donné lieu a 101 jugements dont une dizaine de condamnations à mort. De manière globale, depuis cette date, quelque mille jugements et une trentaine de condamnations à mort ont été prononcés à l'encontre de personnes en relation avec le terrorisme.
paru dans La Vie éco du 16/03/2007


N.BLes chioukh salafistes Omar El Haddouchi, Hassan Kettani ont été condamnés respectivement à 30 ans et 20 ans de réclusion ferme. Ils ont été libérés, le 5 février dernier suite à une grâce royale. Les deux chioukh ont largement eu le temps de réviser beaucoup de leurs convictions. Mohamed Fizazi a été également condamné à 30 ans de prison ferme suite aux attentats du 16 mai. Il a été libéré le 14 avril 2011 après une grâce royale. Après avoir soutenu le PJD aux dernières élections, il est en train de créer son propre parti politique.

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4 000 écoles où on enseigne en amazigh, 14 000 enseignants formés

Le nombre des écoles dans lesquelles l’amazigh est enseigné est passé de 317 pendant l’année scolaire 2003/2004 (date du démarrage de l’enseignement amazigh dans les écoles publiques) à plus de 4 000 établissements primaires actuellement. Selon des chiffres récents rendus publics par le ministère de l’éducation nationale, il a été formé environ 14 000 enseignants de langue amazighe. Toujours dans le cadre de la formation, 300 inspecteurs ont également été formés ainsi que 75 formateurs dans les centres de formation de professeurs de l’enseignement primaire. Par ailleurs, des manuels scolaires, «les meilleurs de la région», selon le ministre Mohamed El Ouafa, sont disponibles de la première à la sixième année primaire. A ce jour ce sont près de 545 000 élèves qui ont suivi des cours d’amazigh, soit 15% de l’ensemble des élèves du pays. Nous sommes certes loin de la généralisation prévue par la convention signée en 2003 entre le ministère et l’Ircam, mais c’est déjà un progrès. C’est donc pour recadrer l’enseignement de la langue que le ministère et l’institut ont signé une nouvelle convention le 16 avril 2012.

La langue amazighe a fait également son entrée dans l’université. La faculté des lettres d’Agadir a déjà lancé un master dédié à cette matière. Entre ce master et une filière spécialisée, la faculté a formé, en 2010, 238 étudiants. L’université d’Oujda s’y est également mise et 193 étudiants y ont été formés, la même année, dans une filière dédiée. C’est le cas également pour l’université de Fès qui compte, la même année, 98 lauréats dans une filière similaire.

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