15/09/2012
La déperdition scolaire ne cesse de prendre de l’ampleur
5,17% des élèves inscrits au primaire réussissent au Bac et peu d’entre eux décrochent un diplôme universitaire :
Le fléau de
Sans aller jusqu’à nous gausser de cette fameuse boutade de Lyautey selon laquelle gouverner au Maroc, c’est pleuvoir, force est de constater que gouvernance et prévision doivent aller de pair. Le Maroc en a certes pris conscience dès l’aube de l’indépendance en se dotant de plans de développement triennaux et quinquennaux. La planification rigide étant passée de mode, il y a eu une période de flottement avant que notre pays ne se rende compte que pour avancer dans la même direction, il faut le faire à pas cadencés, voire ordonnés. D’où l’établissement de stratégies et de visions : Vision 2020 pour le tourisme, Maroc Numeric pour les NTIC, Maroc Vert pour l’agriculture, Plan Rawaj pour le commerce, Halieutis pour la pêche, Plan d’urgence pour l’enseignement, etc.
Concernant ce dernier secteur à caractère budgétivore, tous les plans tirés sur la comète semblent avoir l’effet d’un cautère sur jambe de bois puisqu’il leur manquait l’essentiel ; à savoir une volonté trempée dans l’airain et, surtout, beaucoup de courage politique.
La surcharge des classes et le fort taux de déperdition scolaire, entre autres, en attestent. Pourtant, les statistiques semblent exister et, normalement, elles auraient dû permettre de suivre l’évolution par classe d’âge et anticiper sur la population scolaire dans ses différents paliers.
Il n’en est peut-être rien. Sinon, les chiffres dont les deux ministères en charge du secteur de l’enseignement se gaussent à chaque rentrée scolaire et universitaire auraient été autres. En effet, c’est seulement 5,17% des élèves inscrits au primaire qui réussissent au Bac et fort peu d’entre eux ont une chance de décrocher un diplôme universitaire. Les autres, tous les autres, abandonnent les bancs des écoles bien avant.
C’est une image qui fait partie de la vie courante : celle de ces milliers de jeunes ayant abandonné l’école, tuant le temps au coin des rues ou vivant de petits boulots.
Les taux impressionnants de réussite obtenus ces dernières années, (2012: 48,96%, 2011 : 47,4%, 2010 :49,06) qui dépassent ceux d’il y a quelques années, ne devraient pas faire effacer de nos mémoires que des milliers de jeunes ne parviennent pas au bout de leur cursus scolaire.
En se référant aux chiffres officiels rendus publics à l’occasion de la rentrée 2012/2013, seulement 5,17% des élèves inscrits à la première année du primaire décrochent le Bac, alors que 60,4% d’entre eux quittent l’école avant la phase collégiale et 75,7% abandonnent les études une fois arrivés au lycée. Ceci sans parler des taux excessifs de redoublement, et ce, quel que soit le niveau concerné.
L’échec scolaire est plus palpable au premier examen auquel sont confrontés les élèves, à savoir celui de la sixième année primaire. En effet, selon les dernières statistiques, 4.073.635 élèves ont fait leur entrée aux classes primaires. Cependant, 1.611.644 (39,56%) ont repris le chemin des collèges. Ce qui veut dire que 2.461.991 élèves ont quitté l’école pour rejoindre, soit les établissements de la formation professionnelle, soit les rangs du travail précaire et sans qualification.
Toutefois 987.313 élèves, soit 61,26%, arrivent à atteindre le niveau du secondaire qualifiant.
Néanmoins, en se basant sur le nombre des élèves inscrits au primaire, on constate que moins du quart d’entre eux (24,24%) accèdent au cycle secondaire qualifiant. Ce qui fait le taux de déperdition le plus élevé dans le monde arabe.
Pour le compte de l’année scolaire 2011/2012, 210.531 élèves ont décroché leur baccalauréat, ce qui signifie que seuls 5,17% des élèves qui ont fait leur entrée au primaire ont pu atteindre la phase universitaire. Le taux de déperdition ainsi enregistré est des plus élevés des pays du Sud et du monde arabe. A titre de comparaison, au Bénin et en Algérie, 12% des élèves du primaire arrivent jusqu’à l’université.
En théorie, le secteur de la formation professionnelle devrait prendre le relais, en formant les exclus de l’école à un métier.
Dans les faits, les jeunes recalés de celle-ci trouvent des difficultés à intégrer les centres de formation, du fait qu’il s’agit d’une orientation par défaut et non d’un choix. On constate, par ailleurs, un déphasage entre les formations proposées et les besoins des entreprises marocaines.
Une partie importante des élèves qui boudent l’école ne retrouvent pas le chemin de la formation professionnelle, du fait de la capacité d’accueil limitée des centres de formation.
Par ailleurs, une récente étude indique que, chaque jour, un enseignant des écoles publiques sur quatre est absent de sa classe. Les conséquences sont lourdes pour notre pays qui compte sur sa jeune génération pour s’affirmer et dont 10 millions des citoyens ne savent ni lire ni écrire et un peu plus d’un million d’enfants âgés de 9 à 14 ans ne sont pas scolarisés.
A cette masse d’analphabètes s’ajoute chaque année une autre formée par les jeunes en âge de scolarité qui quittent annuellement les bancs de l’école. Cette déperdition scolaire entrave tous les efforts entrepris par le Maroc en matière de généralisation de la scolarité, qui a constitué la priorité des priorités de l’ensemble des gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance.
6,67 millions d’élèves et 510.000 étudiants
La rentrée scolaire est placée, cette année encore, sous le signe de la croissance, avec plus de 6.672.000 élèves au titre de la nouvelle année scolaire (2012-2013) dans les différents établissements d’enseignement public et privé, selon des données du MEN.
Par ailleurs, 510.000 étudiants rejoindront les universités cette année, soit une hausse de 16,5%. Cette hausse est due, selon les responsables du département de tutelle, à l’augmentation du nombre de bacheliers qui est passé de 177.490 en 2011 à 210.531 élèves cette année.
Le 15 septembre 2012
20:11 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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21/06/2012
LE G20 S’ENGAGE POUR LA CROISSANCE
La croissance a été le maître-mot retenu par les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 réunis à Los Cabos (Mexique), qui ont fait état de leur préoccupation pour l’économie européenne.
«Nous nous engageons à adopter les mesures nécessaires pour renforcer la demande, soutenir la croissance mondiale et restaurer la confiance», affirment ces pays riches et émergents dans la déclaration commune publiée mardi à l’issue d’un sommet de deux jours.
«Une croissance forte, durable et équilibrée reste la priorité numéro un du G20, car elle engendre une création d’emplois plus importante et accroît le bien-être des peuples dans le monde entier», ajoutent-ils.
Dirigeant le plus fraîchement arrivé au pouvoir au sein de ce groupe de pays riches et émergents, le président français François Hollande s’est félicité de ces conclusions. «Tout n’est pas parfait» et on est «parfois loin du compte, mais sur la croissance, le commerce, la volonté politique (...) en matière d’emploi», il y a eu «des avancées», a-t-il remarqué.
La conjoncture s’est nettement dégradée ces deux derniers mois pour l’économie de la planète. Le G20 a en particulier constaté «un regain de tension sur les marchés» en Europe.
La dégradation continue de la santé de l’économie européenne depuis fin 2009 a été un sujet récurrent des derniers sommets du G20. Los Cabos n’y a pas échappé.
Le président américain Barack Obama a ainsi rencontré mardi les dirigeants de l’Union européenne membres du G20, à une dizaine de jours d’un sommet de l’Union européenne prévu à Bruxelles. Il a estimé que les Européens avaient conscience des enjeux et progressaient avec un «sens élevé» de l’urgence.
«Je pense que cela a été une réunion très constructive. L’Europe s’est montrée très unie», a rapporté le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, interrogé sur cette discussion.
«Les marchés attendent de nous que nous coopérions plus étroitement», a souligné la chancelière allemande Angela Meckel. Elle a dit avoir «insisté sur le fait que nous avons besoin de plus d’Europe, et d’une coopération plus profonde» devant le G20.
La déclaration finale donne des pistes à l’Union européenne et à la zone euro pour améliorer les perspectives de son économie. Entre autres, elle recommande «d’envisager des mesures concrètes vers une architecture financière plus intégrée, englobant la supervision, la résolution des défaillances et la recapitalisation des banques, ainsi que la garantie des dépôts».
L’Europe doit «avoir sa propre réponse» à la crise, sans attendre de «réponse de l’extérieur», a déclaré M. Hollande, soulignant la nécessité pour la France et l’Allemagne de «travailler ensemble».
En échange des promesses européennes, une majorité des pays du groupe contribueront à une augmentation des ressources du Fonds monétaire international, vu comme un rempart contre la crise de la dette publique en Europe.
Ce débat sur la zone euro a occulté la rédaction d’un communiqué-fleuve, qui touche à des sujets aussi divers que la place des femmes sur le marché de l’emploi, l’accès des populations défavorisées à un compte en banque, la transparence sur les marchés financiers de produits dérivés, ou encore l’agriculture face au changement climatique.
Dans tous ces domaines, le G20 regorge de bonnes intentions. Mais il reste dépendant du suivi des recommandations à un niveau national.
Les grandes puissances économiques devraient continuer à privilégier les uns la relance, les autres la rigueur.
Sur ce sujet, un passage sur la politique budgétaire était manifestement écrit pour ménager l’Allemagne et les Etats-Unis, un pays qui aimerait plus d’ordre dans les budgets nationaux, et un autre qui exhorte ses partenaires européens à ne pas asphyxier leur économie avec de la rigueur.
«Nous maintenons notre engagement à réduire les déséquilibres en renforçant les finances publiques des pays avec des politiques saines et durables qui prennent en compte les évolutions de la conjoncture économique», y lit-on.
Mais d’après le Premier ministre indien Manmohan Singh, les partisans de la relance ont plutôt prévalu. «Il y a eu un accord général pour dire que la politique de tous les pays doit être réorientée pour renforcer la croissance», a-t-il dit à la presse.
18:30 Écrit par OUTALHA dans Economie, international | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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