Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

22/09/2012

Le tourisme de désert en mal d’un travail de fond

Le secteur touristique a-t-il surmonté la conjoncture internationale difficile ? A en croire les professionnels, la reprise n’est pas pour demain. Un travail de fond attend donc les décideurs du secteur. Des plans Marshall doivent même être prévus pour certaines régions, négligées en la matière, en l‘occurrence celles de Ouarzazate, Zagora et Errachidia, selon les professionnels.
Bien que la crise n’ait pas touché aussi gravement le Royaume comme ce fut le cas pour la Tunisie et l’Egypte, ses concurrents nord-africains, la situation touristique n’est pas au beau fixe. « Nous vivons la crise depuis plus de deux ans, et hormis les mois d’avril et mai, le tourisme pâtit des conséquences d’une conjoncture, et d’un manque flagrant de promotion pour notre produit touristique de désert », souligne Ahmed Chahid, président du Conseil provincial de tourisme (CPT) de Zagora.
Et d’ajouter que même la stratégie de la région Souss-Massa-Drâa en matière touristique ne contribue pas à remédier à cet état, dans la mesure où « les contrats-programmes et projets à développer visent l’augmentation du nombre de lits, alors que le taux d’occupation annuel varie entre 10 et 11 % ». Les professionnels de la région d’Ouarzazate et Zagora sont unanimes quant à la réorientation des priorités. « Il est donc temps de s’orienter vers d’autres rubriques, en l’occurrence les programmes de promotion, de mise en valeur et d’animation, au lieu de se fixer sur l’augmentation des capacités litières», fait préciser un membre du CPT Ouarzazate. Et puis, l’on ne sait comment Ouarzazate et régions peuvent améliorer le nombre de touristes, sans des fréquences aériennes régulières à même de fidéliser une clientèle éprise de ce produit touristique particulier.
Certes, les données officielles montrent que les nuitées totales réalisées dans les établissements d'hébergement touristique classés en juin 2012 ont enregistré, une progression notable de +13% par rapport à juin 2011, mais il ne faut pas oublier non plus que tous ces chiffres ne sont positifs que par rapport à l’année « blanche » de 2011, et non par rapport aux années fastes du tourisme marocain, notamment l’an 2000. Et en plus, ce n’est pas généralisable sur toutes les zones, le Sud-est accuse une régression alarmante. Au lieu d’un peu plus de 205 mille nuitées réalisées entre janvier et juin 2011, l’on a n’enregistré que 178 mille nuitées durant la même période en 2012! Même chose pour Zagora qui pâtit en silence. «Il n’existe aucune visibilité pour le nouveau département, rien sinon une tentative de sauver le balnéaire», confie un professionnel de la région.
Les notes positives restent ainsi singulières. Stéphane Killinger, directeur général (DG) de la station balnéaire Mazagan Beach & Golf Resort, qui déclare dans un entretien au quotidien +L’Economiste+, qu’« en août, le taux d’occupation du Mazagan Beach & Golf Resort a atteint 80%... Notre clientèle provenait principalement du marché international», attribuant cette réussite au « développement d’une stratégie commerciale et de marketing très pointue et très agressive en direction de la clientèle de loisirs et d’affaires, à la fois nationale et internationale ». Seulement, en matière  de services, il est déconseillé de généraliser ses bilans, disent les économistes.
Le tourisme marocain se compose de plusieurs produits différentiels, par leurs types et leurs natures. « Faire la promotion de tels résultats, en l’absence d’une vision générale, serait de la pure démagogie, qui occulte les véritables problèmes, en l’occurrence le développement d’un marché national à travers des programmes bien ficelés, dépassant les échecs de Kounouz Biladi », explique Ahmed Chahid.

19:58 Écrit par OUTALHA dans Tourisme | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

La rentrée politique s’annonce mouvementée entre une majorité qui s’entre-déchire et une opposition qui se cherche

Une rentrée politique  houleuse. Voici ce que prédisent les oracles partisans. Les états-majors partisans  sont les premiers à le reconnaître : la rentrée politique et sociale sera mouvementée. «Attention, il y a intérêt à bien attacher sa ceinture», prévient ce ténor de l’opposition.
C’est sous un ciel bas et lourd que les politiques s’apprêtent à faire leur rentrée.  L’été a résolument été celui des petites phrases assassines et des déclarations à l’emporte-pièce. De l’allégeance au partage des attributions en passant par l’interprétation de la Constitution et les rapports avec les conseillers du Roi, le parti majoritaire a mené une véritable communication … de crise. «En lieu et place de solutions à la crise économique que vit le pays et alors que les Marocains vont vivre des moments très difficiles, le PJD a tout fait pour détourner l’attention de son incapacité à trouver des réponses aux problèmes économiques et sociaux.  Comment ? En faisant valoir la multiplicité des centres de pouvoirs, la difficulté dans les relations avec l’entourage Royal, en pointant les poches de résistance. A chaque fois, des poids lourds du parti du chef du gouvernement ont pris à témoin l’opinion publique pour signifier qu’on ne les laissait pas travailler. Oubliés les problèmes économiques graves, on ne parle plus que d’un PJD auto-érigé en victime», analyse ce politologue.
Les petites phrases de figures islamistes ont alimenté la chronique politique et les «une» de journaux assoiffés de sensations fortes. A Tanger, la crise politique a été évitée de justesse. Samedi 1er septembre, la soirée de clôture du 8ème Forum national de la jeunesse  du PJD, qui devait avoir lieu sur une place publique de la ville du Détroit, a été interdite. En présence du chef du gouvernement et secrétaire général du parti de la lampe, elle aura finalement lieu, non pas en plein air, mais dans les murs d’une salle. 48 heures plus tard après cette interdiction qui a provoqué la colère des islamistes au pouvoir, le ministère de l’Intérieur sort de son mutisme pour justifier une décision «du ressort des autorités locales», prise au nom du principe d’impartialité et de garantie de l’égalité des chances entre les partis dans la course des élections partielles.  Le 4 octobre, la circonscription de Tanger-Asilah va connaître l’organisation d’un scrutin très attendu, après l’invalidation de la liste PJD conduite par Najib Boulif.
 Pas question dès lors d’offrir une tribune électorale prématurée et «tout bénéfice» à cette formation politique  qui  avait dépêché  à Tanger, le temps d’un forum,  le ban et l’arrière-ban du parti. Les secrétariats provinciaux de quatre partis de l’opposition –l’USFP, le PAM, le RNI et l’UC- ne s’y sont pas trompés et se sont empressés de rendre public, lundi 4 septembre, un communiqué conjoint pour «dénoncer la campagne électorale prématurée menée par les ministres du PJD à Tanger». «Sous prétexte d’une université d’été, le parti d’Abdelilah Benkirane ne s’est pas gêné pour faire  campagne avant l’heure, usant de populisme et d’électoralisme et ce, en prenant pour cibles institutions et d’étranges poches de résistance», martèle cette figure tangéroise du Rassemblement national des indépendants avant d’annoncer que «la campagne électorale des législatives partielles du 4 octobre risque d’être très chaude».Chauds aussi les rapports entre les composantes de la majorité. Le journal porte-parole du Mouvement populaire est sorti de  la réserve qui sied à un partenaire gouvernemental.

Laenser en punching-ball
des islamistes au pouvoir

«Nous ne nous tairons plus face aux attaques dont fait l’objet notre secrétaire général», a menacé dernièrement un éditorial d’Al Haraka. Mohand Laenser, le ministre de l’Intérieur et patron des Harakis, est en effet devenu le punching-ball des députés et ministres du PJD. Sur le mode de «ce n’est pas nous, c’est lui», les islamistes au pouvoir ont fait du locataire du ministère de l’Intérieur une sorte de force contre le changement. Dans leur édition du mardi 4 septembre, nos confrères d’Al Ahdath Almaghribya ont annoncé une réunion «urgente» qu’aurait tenue le chef du gouvernement avec  le ministre de l’Intérieur pour «dissiper les nuages obscurcissant le ciel des relations entre le PJD et le ministre de l’Intérieur», notamment après l’interdiction de Tanger. Cela suffira-t-il à sauver une majorité minée par ses dissensions et ses divergences profondes, après seulement 8 mois d’exercice de pouvoir ? Les plus optimistes se contentent de soupirer, en croisant les doigts.
Une rentrée politique qui se fera aussi sous le signe de l’élection du prochain leader de l’Istiqlal, l’une des principales forces de la majorité gouvernementale. Le 22 septembre courant, les membres du Conseil national du plus vieux parti marocain doivent élire le successeur d’Abbas El Fassi. En attendant, une guerre fratricide oppose Abdelouahad El Fassi, le fils du père fondateur et Hamid Chabat le syndicaliste trublion. «Quelles en seront les conséquences sur le parti ? Réussira-t-il à rester une force solide de  la majorité, capable de tenir la dragée haute au PJD ? Personne n’en sait rien. L’Istiqlal a tout intérêt à se préserver et les Istiqlaliens à sauver les meubles. Le pays a besoin de partis forts  pour ancrer la démocratie car rien n’est jamais irréversible», soupire cet Istiqlalien, agacé de voir sa famille politique se donner en spectacle.  
Sous la Coupole, l’activité parlementaire ne s’est pas interrompue. Le ministre de la Jeunesse et des Sports est attendu de pied ferme dans les prochains jours. Il s’expliquera, en commission, sur les mauvaises performances des athlètes marocains aux Jeux olympiques de Londres.  Et dans l’attente de la nouvelle année législative et de la  rentrée parlementaire-  elle aura lieu le deuxième vendredi d’octobre, quelques jours après les législatives partielles de Tanger-Asilah- les députés de l’opposition sont sur les starting-blocks et beaucoup n’excluent pas une meilleure coordination de leurs groupes parlementaires. Les travées de l’Hémicycle promettent une poussée de fièvre.

19:49 Écrit par OUTALHA dans MAROC, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |