Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

30/01/2012

LES DISPARITES DU PIB RESTENT INTENABLES

Plus que par le passé, la contribution régionale à la création de la richesse nationale exige des mesures et un modèle axés sur une péréquation judicieuse.
La configuration régionale actuelle du PIB (produit intérieur brut) fait ressortir des disparités pour le moins remarquables. Alors que des régions s'avèrent capables de soutenir leur propre croissance en exploitant davantage les ressources naturelles et humaines locales, d'autres, éligibles à un nouveau palier de croissance, peinent à enclencher des rythmes d'évolution assez soutenus.
Selon les dernières analyses du HCP (Haut Commissariat au Plan), sur les 16 régions du Royaume, cinq restent les principales pourvoyeuses de la richesse nationale, participant à hauteur de 57,5% au PIB (dernier exercice considéré : 2009). En pole position, le Grand Casablanca intervient pour 19,5%, talonné par Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec une contribution de 13%. Alors que Tanger-Tétouan participe à hauteur de 8,3% nationale, la région de Souss-Massa-Draâ intervient pour 7,6% à la richesse nationale. Selon le HCP, la contribution de ces mêmes régions à la formation du PIB s'est plutôt inscrite dans un trend baissier. En revanche, il est signalé des améliorations importantes dans la contribution des régions de Chaouia-Ouardigha, du Sud, de Tadla-Azilal et du Gharb-Chrarda-Béni Hssen. «L'écart absolu moyen entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est en progression, passant de 21,9 milliards de DH 2007 à 22,9 milliards en 2009, consacrant ainsi une plus grande dispersion des richesses régionales créées».
En fait, la configuration de la contribution régionale aux activités économiques n'a pas connu de grands changements. Au niveau de l'agriculture et pêche, c'est la région de Marrakech-Tensift-El Haouz qui occupe la première position avec près de 12%. Concernant le secteur des industries, mines et énergie, le Grand Casablanca concentre plus de 31% de la valeur ajoutée nationale, suivi par la région Chaouia-Ouardigha avec 12,3%.
Quant aux activités du BTP, elles restent les plus dynamiques dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour Zaër (14%), de Tanger-Tétouan (10,3%) et de Marrakech-Tensift-El Haouz (10,2%).
Les activités tertiaires restent prépondérantes au niveau du Grand Casablanca (21,8%) et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (18,1%).
Au plan des structures des activités économiques, on note la prédominance des activités agricoles et de la pêche dans trois régions.
Il s'agit de Taza-Al Hoceima-Taounate, dont la part des activités agricoles dans valeur ajoutée totale de la région est de 35,1%, du Gharb-Chrarda-Béni Hssen avec 33,3% et surtout de Tadla-Azilal où cette part est de l'ordre de 37,2%. Par ailleurs, la configuration confirme également une tendance à la concentration des activités de l'industrie, mines et énergie dans trois autres régions : Fès-Boulemane, où la part de ces activités dans la valeur ajoutée régionale a atteint 24,5% au lieu de 23,1%, de Tanger-Tétouan 22,8% au lieu de 20,7%, et de Chaouia- Ouardigha où cette part a progressé de plus de 10 points, passant à 39,9% au lieu de 29,7%. Il faut noter à cet égard que malgré la tendance à la baisse du poids de ces activités dans le Grand Casablanca, cette région-ci n'en reste pas moins importante, affichant 34,5%.
Le secteur tertiaire (commerce, services marchands et non marchands) représente, comme en 2007, les parts les plus importantes dans les régions de Rabat-Zemmour-Zaër (72%), les régions du Sud (63%) et celle du Grand Casablanca (58%), soit des niveaux supérieurs à la moyenne nationale qui ne dépasse guère 52,5%. Dans les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz et de Souss-Massa-Drâa, le poids de l'activité touristique (hôtels et restaurants), malgré sa tendance à la baisse, reste largement supérieur à la moyenne nationale, se situant à 8,4% en 2009 au lieu de 11% en 2007 pour la première, et à 7,4% au lieu de 9,9% pour la seconde. Les activités agricoles ont toutefois un poids relativement important (supérieur à 20%) dans les régions de Béni Mellal-Khénifra, de Marrakech-Safi et de Fès-Meknès.
Les activités de l'industrie, mines et énergie occupent une place importante avec des taux supérieurs à 22% dans les régions de Casablanca-Settat, de Béni Mellal-Khénifra et de Tanger-Tétouan. Concernant le poids de l'activité touristique (hôtels et restaurants), il reste largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 2,6% dans les régions de Marrakech-Safi avec 6,9% et Souss-Massa-Drâa avec 6,8%. En somme, une donne qui devrait donner plus de tonus à l'émergence de pôles abritant des territoires urbains économiquement forts. Ces derniers devraient jouer un rôle de locomotive en alimentant les espaces limitrophes par une croissance plus importante. Il s'agit de promouvoir les régions capables de soutenir leur propre croissance en exploitant davantage les ressources naturelles et humaines locales. Ce qui, au demeurant, nécessite un appui en matière de solidarité nationale. C'est que la contribution sectorielle à la création de la richesse nationale interpelle des choix, des mesures et un modèle judicieux de péréquation !
Quid du PIB régional par habitant ?
Sur le registre du PIB régional (PIBR) par habitant, 3 régions affichent un niveau largement supérieur à la moyenne nationale qui est de l'ordre de 23.240 DH par habitant. Il s'agit du Grand Casablanca, avec 37.800 DH, de Rabat-Salé-Zemmour–Zaër avec 36.600 DH et des régions du Sud avec 30.600 DH.
Tanger-Tétouan a un PIBR par habitant de 22.700 DH. Taza- Al Hoceima-Taounate revendique 12.564 DH, suivie par Tadla-Azilal avec 15.527 DH et le Gharb- Chrarda-Béni-Hssen avec 15.774 DH. Souss-Massa-Draâ et Meknès-Tafilalet ont respectivement un PIBR par habitant de 16.789 DH et 18.391 DH.

06:49 Écrit par OUTALHA dans Economie, MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

CHOMAGE, ALARME TIREE

Le taux de chômage culmine à son plus haut niveau depuis 12 ans.
Selon le ministère du Travail et Pôle Emploi, le taux de chômage n'a jamais été si élevé depuis 1999. Sur un an, la hausse enregistrée est atteint 5,6 %. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont les plus touchées.
Lors de ses derniers vœux aux Français Nicolas Sarkozy a érigé la formation des chômeurs en priorité absolue. Il laissera au terme de son mandat un pays miné par le chômage de masse.
A la fin de 2011, le nombre de chômeurs inscrits en "catégorie A" - ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois écoulé - approche les 3 millions en France métropolitaine. Il affiche une hausse spectaculaire de 35% depuis que Nicolas Sarkozy est aux affaires.
En ajoutant les personnes exerçant une activité réduite et les demandeurs d'emploi des territoires d'Outre-mer, ce nombre dépasse les 4,5 millions.
Plus représentatif, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail s'établissait à fin septembre à 9,3% de la population active. Il atteignait 8,5% un mois après l'élection du chef de l'Etat.
Les ministres du Travail qui se sont succédé au gouvernement depuis cinq ans ont régulièrement accusé la crise de 2008, dépeinte comme "la plus grave" depuis 1945, d'avoir empêché la réduction significative du chômage, et répété à l'envi que la France n'était pas un cas isolé en Europe.
Les chiffres du bureau européen de la statistique Eurostat apportent un démenti formel à ces deux arguments. A l'exception de l'Espagne, où le taux de chômage dépasse les 20%, la France enregistre la plus mauvaise performance des pays qui lui sont comparables dans la zone euro.
"Le fait que le chômage soit revenu à ses niveaux d'il y a 10 ans est à imputer pour moitié à la conjoncture et pour l'autre aux très mauvaises politiques publiques mises en œuvre
pour replacer l'emploi au centre des préoccupations", estime Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur-crédit Euler Hermès.
"Pendant dix ans, le gouvernement a trop peu, et mal, dépensé. En favorisant par exemple des exonérations de charges (comme sur les heures supplémentaires-NDLR) - et des contrats aidés sans y adjoindre la formation adéquate, il n'a pas permis un retour à l'emploi dans la durée. Or ce ne sont pas les politiques 'passives' mais 'actives' qui fonctionnent", ajoute-t-il.
Dans les faits, la France dépense de moins en moins pour résoudre un mal fréquemment décrit comme "structurel". Fin du plan de relance oblige, la dotation de la mission "Travail et emploi" devrait reculer de 12% cette année, à environ 10 milliards d'euros.
Elle serait encore réduite en 2013 à 9,2 milliards.
A 95 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a convoqué le 18 janvier un "sommet de crise" destiné à apporter de nouvelles réponses au chômage et au
"manque de compétitivité" de la France.
Le gouvernement a annoncé un effort budgétaire de 430 millions d'euros via des redéploiements de crédits en vue de financer le développement de l'activité partielle, un dispositif "zéro charge" pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans dans une très petite entreprise et le recrutement de 1.000 salariés en contrat à durée déterminée à Pôle Emploi dont les performances ont été jugé insuffisantes.
L'enveloppe attribuée à la formation des chômeurs ne devrait toutefois totaliser "que" 190 millions d'euros.
"Ces mesures distillent quelques gouttes d'huile dans les rouages mais ne bouleversent pas la situation. Nous nous attendions à des solutions ou à tout le moins à des éléments de solutions. En réalité, on a cherché à éviter que la situation ne se dégrade trop vite", commente Philippe Waechter, économiste chez Natixis Asset Management.
"Il y a évidemment une grande dépendance du marché du travail à l'activité économique mais nous manquons de mécanismes, à l'instar du développement du temps partiel en Allemagne ou aux Pays-Bas, qui permettent davantage d'autonomie par rapport à la conjoncture", ajoute-t-il.
L'Allemagne, dont les performances économiques sont très enviées par la classe politique française, a consacré plusieurs milliards d'euros à un système subventionné de travail partiel afin de protéger sa main d'œuvre qualifiée.
Beaucoup plus limité en France, le dispositif n'a pas produit les mêmes effets.
Les candidats à l'élection présidentielle n'ont pas encore dévoilé leur programme. Dès lors, les équipes de Natixis AM estiment que dans le cadre actuel du marché du travail la croissance devra s'établir entre 1,5 et 2% en année pleine pour recréer des emplois.
Le gouvernement prévoit pour sa part une progression du produit intérieur brut de 1% en 2012. Les économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur 0,1%.
Dans le contexte de la crise des dettes souveraines dans la zone euro, ils estiment en outre que le chômage pourrait augmenter davantage que prévu cette année.
Le Fonds monétaire international a nettement réduit ses prévisions pour la croissance mondiale mardi à l'aune des derniers développements en Europe.
Dans un rapport publié mercredi, l'Organisation internationale du travail (OIT) a prévenu que le monde était désormais confronté au défi "pressant" de créer 600 millions d'emplois productifs au cours des dix prochaines années pour générer une croissance durable et préserver la cohésion sociale.

06:46 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |