MON AVIS HASSAN GUEROUANI

Une fatalité ? Même quelqu'un de pieux, de super pieux jusqu'au dernier poil d'une barbe si fournie soit-elle, même un dévot confirmé jusqu'au dernier grain d'un chapelet si garni soit-il, ne pourrait le concevoir. L'un et l'autre, comme d'ailleurs le reste de ce peuple affligé, ne pourraient charger le seul ciel. Certes, les pluies viennent d'en haut, mais c'est ici-bas que les failles le disputent aux défaillances au point de faire de notre si beau pays, le plus  beau du monde, sans référence aucune à un slogan à tendance trop touristique mais non moins tendancieux voire stupide, une passoire de trop mauvaise  qualité. Toute cette flotte, on l'aime bien, on l'a toujours appelée de nos vœux et de nos prières, mais notre problème c'est qu'on n'a jamais compris qu'il fallait faire cela en fonction de nos moyens et surtout de nos mentalités. 

Mais comment peut-on se permettre de s'inventer quelques invocations, genre "Puisse le Ciel nous gratifier de précipitations qui soient à la mesure de notre petit et mignon réseau d'assainissement et des grosses incompétences affairistes qui sévissent encore pour le malheur de tout un pays".
Au rythme où vont les choses, nous sommes, journalistes en tête, en passe de nous transformer en une sorte de comptables funèbres, post-scriptum, post-mortem plutôt.
Nous avons tous l'impression de prendre un malin (funeste) plaisir à ne dénoncer des montagnes d'aberrations qu'après coup. Après que nos infrastructures ont fiché le camp, que les concitoyens, bien à nous, ont rendu l'âme et que d'autres jonchent les lits d'hôpitaux ou se trouvent  sans toit. Pas sans foi ni loi, fort heureusement, ce qui est malheureusement le cas pour certains responsables trop irresponsables.
Un nouveau mouvement, de nouvelles nominations concernant les agents d'autorité viennent d'être effectués. C'est tant  mieux.
Mais de grâce ! Qu'est-ce que ces nouvelles désignations et autres mutations auraient à voir avec cette urgence d'après  le désastre, comme a bien voulu l'insinuer un très haut cadre de l'Intérieur ? Il y avait bien des collègues à eux sur place et bien avant le déluge.
Et les élus ? Et toute cette armée de faux élus … ?

Vendredi 3 Décembre 2010

Pour l’inauguration du Morocco Mall, les journalistes de la presse ont reçu une invitation pour couvrir l’évènement. Rassemblés sur le lieu du rendez-vous, ils ont appris que leur invitation était une erreur.

Les journalistes marocains savaient que l’inauguration du deuxième plus grand centre commercial d'Afrique, se ferait sans eux. Sauf que, le jour de l’ouverture, ils reçoivent un mail les invitant à prendre part à l’évènement. Leur joie était hélas de courte durée puisqu’une fois sur le lieu du rendez-vous, on leur annonce froidement que leur présence n’est pas souhaitée et que le mail ne leur était pas destiné. Inutile de dire que Le malentendu a provoqué l’ire des journalistes qui n’ont pas tardé à publier un communiqué plein d’amertume. (Voir : http://www.facebook.com/notes/akhbar-newsma/morocco-mall-chers-journalistes-vous-nassisterez-pas)

« Vous êtes cordialement invité(e) au Red Carpet du Morocco Mall, aujourd'hui, jeudi 1 décembre 2011, à 18h », peut-on lire sur le mail, qui a été confirmé par téléphone. Après la réception du mail, à 13h30, le 1^er décembre, les journalistes marocains ont été joints par une certaine Imane  : elle les invite à prendre part à l’inauguration du Morocco Mall, fêtée en grande pompe avec la présence de Jennifer Lopez (J-LO).

Le mail exhorte les destinataires à se rendre au Golden Tulip Farah afin de monter dans la navette qui les mènera vers le Morocco Mall, à Ain Diab. « Nous vous demanderons de bien vouloir vous rendre au Golden Tulip à 17h pour emprunter le bus conduisant au Mall », explique le mail. « Les journalistes devront se rendre ensemble dans le même bus au Mall à 18h précise pour installation des équipements. Merci de noter que tout journaliste n'étant pas dans ce bus se verra refuser l'accès au Mall », pouvait-on lire également. Les journalistes n’ont pas apprécié cette dernière précision. Dans le communiqué, publié sur Facebook, les journalistes parlent d’ « humiliation ».

Erreur d'envoi

« D’abord indésirables dans un événement national, l’inauguration du fameux Morocco Mall dont ils ont assuré une couverture sans faille durant des années, puis invités à la dernière minute, ils sont contraints, […] de mettre de côté leur dignité et de se présenter au départ du bus », s’indigne les journalistes dans le communiqué. L’ «humiliation » ne s'arrête pas là.

En arrivant à 17h, au lieu du rendez-vous, ils découvrent une attachée de presse qui leur explique qu’ils n’ont jamais été invités, que le mail était uniquement adressé à la presse internationale et qu’il leur a été envoyé par erreur. Pire, l’attaché de presse donne une raison simple : les stars mondiales présentes à l’évènement ne souhaitent pas que la presse marocaine soit admise.

Ensuite, impossible de joindre Imane qui a éteint son portable. « Votre Mall vous l’avez ouvert au Maroc ou sur Mars ? Si vous ne voulez pas de Marocains, ne l’ouvrez pas ici », s’emporte une  journaliste. Sur le communiqué, les journalistes s'interrogent : « comment peut-on, à ce point, dédaigner la presse ».

 02.12.2011