Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

05/12/2011

ARGANA A ETE EVENTRE

Le café-restaurant Argana a été éventré par l'explosion C'est l'un des cafés les plus agréables et prisés des touristes, sur l'une des plus célèbres places de Marrakech qui a été visé, hier, par un attentat qui a fait quinze morts, dont six Français, et une vingtaine de blessés selon un bilan provisoire. Le café-restaurant Argana, dont la terrasse donne sur la place Jamâa el-Fna, était comme à l'habitude bondé lorsqu'est survenue une très violente explosion vers  midi. Tout le premier étage du bâtiment a été soufflé et le rez-de-chaussée a été fortement endommagé. Selon plusieurs témoins, il n'y a pas eu un grand mouvement de panique et beaucoup de Marocains ont posté sur internet des photos du café éventré via les réseaux sociaux. C'est que, dans un premier temps, les autorités ont privilégié une banale piste accidentelle, provoquée par l'explosion de bonbonnes de gaz. Celles-ci se trouvant au sous-sol de l'établissement, cette hypothèse a été rapidement abandonnée au profit d'un acte criminel. Alors que la police scientifique était sur les lieux pour déterminer les circonstances exactes de l'explosion, et que la place Jamâa el-Fna était bouclée, le porte-parole du gouvernement, a affirmé qu'il s'agissait d'un « attentat pur et dur. » Cette thèse a été confirmée ensuite par le ministère de l'Intérieur marocain.

En fin d'après-midi, la concordance des témoignages laissait à penser qu'il s'agissait de l'acte d'un kamikaze. Un homme vêtu d'un t-shirt s'était attablé au café Argana et avait commandé un jus d'orange avant de se faire exploser quelques minutes plus tard.

Cet attentat, qui n'a pas pour l'heure été revendiqué, a provoqué la stupeur parmi la population du royaume surtout qu’il intervient au plus mauvais moment et aura vraisemblablement d'importantes conséquences politiques et économiques.

Alors que le vent démocratique du printemps arabe a soufflé sur le Maghreb ces derniers mois, plusieurs manifestations récentes au Maroc ont poussé Le Roi Mohammed VI à faire des gestes d'apaisement. Le Roi a ainsi gracié mi-avril de nombreux détenus politiques, dont des islamistes (salafistes djihadistes).

Cet attentat met également à mal le discours des autorités voulant présenter le Maroc comme un pays sûr, préservé depuis 8 ans des actes terroristes et des récentes révolutions arabes des pays voisins. En visant Marrakech, qui contribue pour moitié à l'économie touristique, les terroristes ont choisi, à dessein, une cible symbole d'un Maroc moderne et ouvert.

 LHASSAN OUTALHA, vendredi 29 avril 2011.

20:05 Écrit par OUTALHA dans TERRORISME | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

Constitution, osons, que diable !

 LHASSAN OUTALHA, 25 avril 2011

Une semaine tout juste nous sépare de la fin des « grands oraux » consacrés à la présentation des propositions des partis politiques, syndicats et autres acteurs nationaux organisés par la Commission consultative de Révision de la Constitution. Les premiers « hearings » ont montré que les partis politiques reçus par El Mannouni et ses pairs, quoique soucieux d’exhaustivité, n’ont pas vraiment cherché à élargir le champ de la réforme constitutionnelle tel qu’il avait été défini dans le discours royal du 9 mars dernier. D’où le reproche de timidité et de manque de hardiesse adressé à ces forces politiques, à la fois par une partie de la presse et par les mouvements de jeunesse. Ceux-ci, d’ailleurs, tentent, non sans difficulté, de préserver sinon le « mouvement du 20 février » du moins l’esprit et l’élan qui ont été impulsés par les premiers animateurs de ce « printemps marocain ». Sans vouloir tomber dans l’accusation gratuite ou le procès d’intention envers la classe politique, on remarquera pourtant qu’au-delà des sept points évoqués par le discours royal, le Souverain a laissé la porte ouverte à toutes propositions que la Commission consultative jugerait nécessaires de formuler. La volonté ainsi exprimée suggère, voire invite à la hardiesse, à l’imagination, à l’intelligence, à l’anticipation également. Aujourd’hui, après le discours du 9 mars, chacun peut comprendre que l’édifice institutionnel est voué à une refonte totale. C’est ce que le chef de l’État, lui-même, a appelé de ses vœux et on imagine mal qu’une telle ouverture puisse être suivie d’ergotages politiciens, de « mesurettes », de timides avancées, formulées par des acteurs qui n’auraient pas compris la portée des propositions royales. Une chance historique s’offre désormais au peuple marocain, celui d’entrer véritablement et définitivement dans l’ère démocratique moderne par le biais d’une Monarchie parlementaire et constitutionnelle au diapason d’institutions étatiques abouties comme l’Espagnole, la Britannique, la Suédoise, etc. L’occasion formidable d’une évolution pacifique et profonde est donnée aux Marocains. A ceux qui ont la responsabilité politique et constitutionnelle d’encadrer les citoyens de comprendre que ce momentum est sans doute unique. Et si « avant l’heure, ce n’est pas l’heure, après l’heure, ce n’est plus l’heure »... Alors, osons, que diable !

 

20:04 Écrit par OUTALHA dans MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |