Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

05/12/2011

MANIFESTATIONS

 Des manifestations à forte connotation socio-économique

LHASSAN OUTALHA, février 2011

C’est à ne rien comprendre. Ceux qui ont eu à parcourir le fil de certaines agences de presses étrangères dimanche, ont dû se poser une foule de questions : de quel Maroc on parle ?

De deux choses l’une :

  • soit que ces agences ont voulu donner raison à leurs oracles,
  • soit qu’elles le font avec préméditation.

En effet, à lire leurs dépêches aux alentours de 10 heures du matin, hier dimanche, on aurait cru que les rues de Casablanca et Rabat ont vu défiler des dizaines de milliers de personnes. Sur place, la réalité est toute autre, et les faits forts têtus. Au grand maximum deux mille personnes convergeaient, au fait, vers la Place Mohammed V au centre de la métropole. Des estimations font état de 10 000 manifestants, en début d’après-midi. Alors que dans la capitale, les organisateurs ne revendiquaient pas plus de quatre milles. Si les participants à Casablanca se sont contentés de scander leurs slogans face au siège de la Wilaya, ceux de Rabat, qui se sont donnés rendez-vous à Bab El-Had, ont remonté le boulevard Mohammed V vers le Parlement. Quant aux slogans, ils ont eu un caractère essentiellement socio-économique. Notamment, le chômage, le coût de la vie, etc. Un caractère d’autant plus accentué qu’une bonne partie des « manifestants » relevait d’une centrale syndicale ayant pignon sur rue, la CDT, pour ne pas la nommer. Les autres participants appartenant, eux, à des partis dits de la « gauche radicale », à savoir le PADS (parti de l’avant-garde socialiste, le PSU (parti socialiste unifié) ou encore le CNI (Congrès national ittihadi). Sans oublier, bien entendu, d’autres organisations et formations se revendiquant de l’ « extrême gauche », ainsi que des membres de l’association Al-Adl Wa Al Ihsane (d’obédience islamiste radicale).

Pour les autres villes du Royaume, la participation aux manifestations de ce dimanche a été différentielle, puisque le nombre de manifestants allait de quelque dizaines dans certaines villes, à quelque centaines, voire à quelques milliers dans d’autres, avec, en toile de fond, là encore, des revendications sociales, voire politiques dans certains cas. Notamment, certaines manifestations qui s’en sont pris au gouvernement et au parlement.  Dans toutes les villes, de Tanger à Marrakech, en passant par El Jadida, Fès, Meknès ou encore Tétouan, les manifestants ont été unanimes à rappeler le caractère pacifique de leur démarche. De même qu’ils n’ont pas manqué d’insister sur le fait que leurs manifestations tendaient à davantage d’ancrage de la démocratie, de la même manière qu’ils ont exprimé leur espoir d’une vie et de services sociaux meilleurs. Et ce, en pensant, notamment, à l’enseignement la santé, les droits économiques et sociaux, ainsi que le droit à l’emploi et pour une meilleure redistribution des richesses.

A noter, en outre, que les manifestations se sont déroulées dans des conditions normales, mis à part quelques dérapages, prévisible du reste, mais dans la majorité des grandes villes, les manifestations se sont bien passées avec une présence très discrète des forces de l’ordre.

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RÉFORMES FONDAMENTALES ET MONARCHIE MAROCAINE...

LHASSAN OUTALHA

Revenir en détail sur le discours royal du 9 mars 2011 n’est peut-être pas nécessaire aujourd’hui, car la portée, le contenu et les conséquences positives de cette allocution réellement historique ont parfaitement été perçues et analysées, tant au plan interne qu’international.

 Le Maroc, depuis le 9 mars, s’est engagé sur deux voies simultanément ; La première, sans doute celle qu’on attendait le moins et certainement pas d’une façon aussi ample et exhaustive, est l’évolution de notre système institutionnel actuel vers une Monarchie constitutionnelle et parlementaire aboutie. Désormais, si les instructions royales contenues dans ce discours sont comprises et concrétisées par la Commission El Mannouni, le citoyen marocain, lorsqu’il aura à se prononcer par voie référendaire sur le contenu des amendements, sera devant un choix irréversible, celui de l’édification d’une démocratie moderne, répondant à tous les critères fondamentaux de cette organisation étatique que Winston Churchill décrivait comme la pire, mais sans en connaître de meilleure ! Le chef de l’Exécutif, au pouvoir et prérogatives renforcés, sera issu des urnes, le gouvernement sera responsable devant le Parlement, (avec une Chambre des Représentants aux compétences et prérogatives étendues), la séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu, sera assurée par la Constitution, la Justice sera réellement indépendante et autonome, etc. D’autres points éminemment positifs et ô combien importants figurent dans cette allocution du 9 mars qui donne à penser que le Maroc, ce jour-là, a fait l’Histoire, en entamant ce nouveau cycle de réformes fondamentales et la Monarchie marocaine, à l’issue de ce processus de révision constitutionnelle, ne sera plus très différente de ses homologues britannique et espagnole ! Beaucoup de Marocains appelaient à une telle évolution, quelques partis politiques la réclamaient avec plus ou moins d’insistance et avec plus ou moins de conviction. Mais SM Mohammed VI, avec clarté et concision, l’a décidée, balayant d’un trait l’image d’un Royaume figé et aux structures obsolètes. La seconde voie concomitamment empruntée est celle de la régionalisation, dont les termes seront également soumis à l’approbation citoyenne par voie de référendum. Douze régions dotées chacune d’un Exécutif élu et responsable, qui devra rendre des comptes aux électeurs, marquant ainsi la fin des Walis et des gouverneurs, « bras armés de Rabat », pour un développement régional multisectoriel autonome, mais solidaire. Voilà une nouvelle donne qui devrait transformer le Maroc qui entrera ainsi de plain pied dans la modernité institutionnelle et qui, tout en préservant son identité plurielle, pourra donner à chaque entité régionale la chance d’un essor profitable à tous. Et si l’on ajoute à ce train de réformes annoncées, la reconnaissance, enfin, de l’identité amazighe et la promesse royale d’inscrire dans la prochaine Constitution les recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation, on comprendra aisément que le 9 mars 2011 marque le point de départ d’un nouveau chantier de règne, celui d’une Monarchie ancrée dans les cœurs et les esprits, mais moderne et conforme aux canons de la démocratie universelle.

A traves toutes les reformes qu’il a initié, le Roi du Maroc a fait le choix stratégique d’opérer une révolution au lieu de la subir.

Les démocrates marocains en ont rêvé, Mohammed VI l’a fait !

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