05/12/2011
Commandes
Depuis plusieurs semaines, les yeux rivés sur le calendrier, les représentants de la classe politique étaient focalisés sur l’échéance électorale. Nul doute – et cela est compréhensible – que l’effort demandé par les campagnes, aussi faibles fussent-elles, doublé de l’incertitude liée aux résultats du scrutin, a fait passer la gestion des affaires publiques au second rang.
Aujourd’hui, en cette phase transitoire, dans l’attente du nouveau gouvernement, qui tient les commandes ? Avec quel mandat en tête et selon quelle ligne ?
L’on pourrait se rassurer en pensant à la Belgique, qui a tourné 535 jours sans gouvernement. Mais au-delà de la boutade, ce raisonnement ne peut pas tenir dans un pays comme le nôtre, qui n’est pas adossé à une structure comme l’Union européenne.
Si l’actualité politique nationale est importante, elle n’est qu’une composante de l’actualité globale. Que ce soit au niveau des multiples chantiers ouverts au Maroc ou au niveau des enjeux planétaires comme la gestion de la crise climatique à Durban, la crise politique en Europe et ses répercussions sur notre avenir, la situation au Moyen-Orient, en Syrie, en Iran ou hélas la constante situation d’injustice en Palestine…, les échéances ne se mettent au diapason d’aucun calendrier spécifique. Elles doivent être traitées, au fil de l’eau, et dans un esprit de continuité ; puisque, dans notre monde globalisé, tout est lié, avec des répercussions en chaîne de la moindre décision ou… absence de décision.
Le défi consiste donc à prendre le temps de former un gouvernement cohérent, tout en veillant à ce que le délai ne soit pas exagéré. Trouver les bons profils, animés de la même vision, mais les trouver vite ! Nul doute que les tractations se font nuit et jour, mais il serait de bon augure de commencer la nouvelle année avec une équipe opérationnelle, aux prérogatives claires et précises, afin que les citoyens et les partenaires de notre pays puissent identifier les personnes aux commandes et leur terrain d’action et que le travail réel commence.
le : 5 décembre 2011
13:44 Écrit par OUTALHA dans MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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UN CHOIX INTELLIGENT
Les enjeux de la nouvelle coalition gouvernementale auront sans nul doute des conséquences sur l’avenir de la Koutla.
L’USFP opte pour l’opposition, est-ce la fin de la Koutla ? Certainement. Maintenant que l’USFP a statué sur sa décision. Il est probable que le PPS finira par le rejoindre. On voit mal le PPS au gouvernement sans l’USFP.
Est-ce que l’USFP gagne en optant pour l’opposition ? Oui, pour faire le ménage en son sein. Il va regagner un peu de crédibilité. Ce n’est pas la première fois que l’USFP hésite sur la position qu’il doit adopter. C’était le cas en 2002 et même en 2007. Actuellement, la donne a changé car il y a une volonté de reconstruire le parti, sur le plan organisationnel notamment. Le parti souhaite aussi crédibiliser son discours. Il a été quelque peu usé par sa participation aux différents gouvernements depuis l’Alternance. L’autre problème était que les élites attachées à l’USFP auraient eu du mal à comprendre une participation du parti de la Rose à un gouvernement non seulement dirigé par le PJD, mais surtout dirigé par Benkirane. L’USFP aura beaucoup à gagner en optant pour l’opposition. Si on forme un gouvernement PJD-PI-MP-UC, ce sera la fin de la Koutla. Demain, on aura donc deux pôles au sein de l’opposition.
L’USFP d’un côté et le RNI-PAM de l’autre. Peuvent-ils s’entendre au sein de l’opposition parlementaire ? On a espéré plus de rationalisation du champs politique marocain. Le problème actuellement est qu’on pourrait se retrouver dans la même situation que lorsque le PAM et le PJD étaient dans l’opposition et où la véritable opposition existait entre ces deux partis. Le grand perdant pourrait être le PJD, car il avait comme priorité de s’allier avec la Koutla, et maintenant il devra s’allier avec des partis qui ont fait partie du G8. Or, lors de la campagne électorale, il n’a eu de cesse de critiquer cette alliance. Le PJD n’aura pas respecté ses engagements avec ses électeurs.
Mais a-t-il le choix ? Pas vraiment, mais quand même, le PJD a toujours parlé d’exercer la politique autrement. Si on forme un gouvernement PJD-PI-MP-UC, on peut le dire franchement, ce sera la fin de la Koutla. Demain, on aura donc deux pôles au sein de l’opposition : les socialistes de l’USFP et du PPS d’un côté, et les libéraux du RNI et du PAM de l’autre. Mais bon, cela arrangerai le PJD de s’allier avec l’UC plutôt qu’avec le PPS. Qu’aurait fait le PPS dans une majorité exclusivement de droite ! C’est pour cela que je pense que le PPS finira dans l’opposition.
L’USFP pourrait-il profiter de son virage à l’opposition pour créer un front de gauche avec des partis comme le PSU ou encore certains jeunes du 20 Février ? Une large partie de la jeunesse de l’USFP fait déjà partie du mouvement du 20 Février. L’essentiel, c’est que dans l’opposition, l’USFP peut se reconstruire et profiter des erreurs commises par le PJD et surtout celles de Benkirane.
Le : 5 décembre 2011
09:50 Écrit par OUTALHA dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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