Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

RÉFORMES FONDAMENTALES ET MONARCHIE MAROCAINE... (05/12/2011)

LHASSAN OUTALHA

Revenir en détail sur le discours royal du 9 mars 2011 n’est peut-être pas nécessaire aujourd’hui, car la portée, le contenu et les conséquences positives de cette allocution réellement historique ont parfaitement été perçues et analysées, tant au plan interne qu’international.

 Le Maroc, depuis le 9 mars, s’est engagé sur deux voies simultanément ; La première, sans doute celle qu’on attendait le moins et certainement pas d’une façon aussi ample et exhaustive, est l’évolution de notre système institutionnel actuel vers une Monarchie constitutionnelle et parlementaire aboutie. Désormais, si les instructions royales contenues dans ce discours sont comprises et concrétisées par la Commission El Mannouni, le citoyen marocain, lorsqu’il aura à se prononcer par voie référendaire sur le contenu des amendements, sera devant un choix irréversible, celui de l’édification d’une démocratie moderne, répondant à tous les critères fondamentaux de cette organisation étatique que Winston Churchill décrivait comme la pire, mais sans en connaître de meilleure ! Le chef de l’Exécutif, au pouvoir et prérogatives renforcés, sera issu des urnes, le gouvernement sera responsable devant le Parlement, (avec une Chambre des Représentants aux compétences et prérogatives étendues), la séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu, sera assurée par la Constitution, la Justice sera réellement indépendante et autonome, etc. D’autres points éminemment positifs et ô combien importants figurent dans cette allocution du 9 mars qui donne à penser que le Maroc, ce jour-là, a fait l’Histoire, en entamant ce nouveau cycle de réformes fondamentales et la Monarchie marocaine, à l’issue de ce processus de révision constitutionnelle, ne sera plus très différente de ses homologues britannique et espagnole ! Beaucoup de Marocains appelaient à une telle évolution, quelques partis politiques la réclamaient avec plus ou moins d’insistance et avec plus ou moins de conviction. Mais SM Mohammed VI, avec clarté et concision, l’a décidée, balayant d’un trait l’image d’un Royaume figé et aux structures obsolètes. La seconde voie concomitamment empruntée est celle de la régionalisation, dont les termes seront également soumis à l’approbation citoyenne par voie de référendum. Douze régions dotées chacune d’un Exécutif élu et responsable, qui devra rendre des comptes aux électeurs, marquant ainsi la fin des Walis et des gouverneurs, « bras armés de Rabat », pour un développement régional multisectoriel autonome, mais solidaire. Voilà une nouvelle donne qui devrait transformer le Maroc qui entrera ainsi de plain pied dans la modernité institutionnelle et qui, tout en préservant son identité plurielle, pourra donner à chaque entité régionale la chance d’un essor profitable à tous. Et si l’on ajoute à ce train de réformes annoncées, la reconnaissance, enfin, de l’identité amazighe et la promesse royale d’inscrire dans la prochaine Constitution les recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation, on comprendra aisément que le 9 mars 2011 marque le point de départ d’un nouveau chantier de règne, celui d’une Monarchie ancrée dans les cœurs et les esprits, mais moderne et conforme aux canons de la démocratie universelle.

A traves toutes les reformes qu’il a initié, le Roi du Maroc a fait le choix stratégique d’opérer une révolution au lieu de la subir.

Les démocrates marocains en ont rêvé, Mohammed VI l’a fait !

19:58 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |