07/12/2011
LA COURSE BAT SON PLEIN
7 décembre 2011
La composition du prochain gouvernement étant de plus en plus claire chez les partis participants, c’est déjà la ruée vers les postes. Istiqlal et PJD se tailleront la part du lion et commencent déjà à laisser filtrer les premiers noms. Avant-goût.
Abdelilah Benkirane souhaite réduire au maximum son cabinet, chose qui n'est pas pour plaire à ses futurs alliés.
On ne connaît pas encore la configuration définitive du prochain gouvernement que la course aux postes ministériels a déjà commencé. Le secrétaire général du parti au pouvoir et chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a annoncé la couleur en précisant que son cabinet sera réduit au minimum, soit un maximum de 25 ministres et secrétaires d’Etat. Autant dire que la bataille pour les postes sera rude. Et chaque parti y va de ses préférences, en termes de portefeuilles comme en profils. Dans le seul Istiqlal, une bonne petite centaine de candidatures a d’ores et déjà été transmise au secrétaire général et désormais ancien Premier ministre Abbas El Fassi. S’il a accepté de s’allier au PJD dans la formation du futur gouvernement, le parti de la Balance compte s’accaparer un minimum de 10 ministères.
Les secteurs de prédilection de l’Istiqlal restent les département dits techniques, l’Equipement et les affaires économiques en premiers. Pour le premier département, on parle ainsi du retour de Bouâmar Taghouane, qui a déjà occupé ce poste. Pour le second, c’est (toujours) le nom de Nizar Baraka qui circule. Plus que des postes ministériels, l’Istiqlal demande également une place au soleil du Parlement, en revendiquant la présidence de la Première Chambre.
Ramid, Othmani, Hakkaoui et les autres
Le PJD, lui, devra garder les postes clefs, et quelques uns des départements de souveraineté. A commencer par la Justice. Et c’est le tonitruant Mustapha Ramid, avocat et président du Forum El Karama (Dignité), qui milite notamment pour la libération des détenus politiques, qui part favori pour occuper un poste aussi sensible qu’attendu. Rappelons que Ramid avait refusé de se porter candidat lors des dernières élections. Pour les affaires étrangères, et si jamais le poste est politisé, c’est un certain Saâdeddine El Othmani qui dispose des plus fortes chances de passer. El Othmani est non seulement le président du Conseil national du parti mais aussi de sa Commission des relations internationales.
Un conseil de sages en vue
Dans sa marche vers la « présidence » du gouvernement, Abdelilah Benkirane ne compte pas s’entourer que de ministres, mais aussi d’anciens responsables ayant fait leurs preuves par le passé. On parle ainsi de la possible création d’un Conseil des sages qui réunira des noms comme M’hamed Boucetta, un des fondateurs de l’Istiqlal, et plusieurs fois ministres sous Hassan II, Ismaïl Alaoui, ancien secrétaire général du PPS et deux fois ministres (Education et Agriculture) Driss Jettou, le très respecté ancien Premier ministre et celui-là même à qui on doit bien des projets structurant et plans sectoriels. Le conseil devra aussi compter Ahmed Ossman, le fondateur du RNI et ancien Premier ministre, Mahjoubi Aherdane, Abderrahmane Youssoufi… et Mohamed Bensaïd Aït Idder, une des plus grandes figures de la résistance et de la lutte de la gauche après l’indépendance, aujourd’hui érigé en symbole par le Mouvement du 20 février.
Autre poste clé, les Finances. Le PJD, déterminé à garder les finances du pays sous sa supervision, serait déjà en train de préparer Mohamed Najib Boulif pour le poste. Docteur d’Etat en sciences économiques, avec pas moins de six ouvrages à son actif, Boulif est tout simplement “M. Loi de Finances” du PJD au Parlement. Autant dire qu’il est fait pour le poste. Idem pour l’agriculture, département pour lequel Réda Benkhaldoune part favori.
Autre nom, autre département, celui de Bassima Hakkaoui à la tête du département des affaires sociales, de la solidarité et de la famille. Le charismatique Mustapha El Khalfi, véritable architecte du programme du PJD, est, lui, appelé à occuper le poste de chef de cabinet d’Abdelilah Benkirane.
Au sein des deux autres formations devant composer l’exécutif, à savoir le PPS et le Mouvement populaire, ce sont surtout les noms des secrétaires généraux respectifs de ces deux partis qui montent à la surface.
17:21 Écrit par OUTALHA dans MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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Égypte : Les Frères musulmans bientôt à l’épreuve du pouvoir
Le mouvement islamiste compte des centaines de milliers de membres et a mis en place un important réseau social, maillant la société via des programmes sociaux ou religieux.
La victoire attendue des Frères musulmans aux premières législatives post-Moubarak les propulsera dans l’élite politique mais mettra aussi leur crédibilité à l’épreuve du pouvoir. Près de dix mois après la chute du régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir pendant 30 ans, les Egyptiens se sont rués vers les urnes pour élire un nouveau Parlement, mettant sur les rails la transition démocratique. Le Parti de la liberté et la justice (PLJ) des Frères musulmans a affirmé être en tête dans cette première phase des élections, étalées sur plusieurs mois et censées doter le pays du Parlement qui devra nommer une commission pour rédiger la future Constitution. La confrérie islamiste avait avant les élections exigé que la majorité parlementaire soit chargée de former le prochain gouvernement du pays, dirigé par l’armée depuis le renversement en février de M. Moubarak, chassé par un mouvement de contestation sans précédent. L’idée d’un Parlement dominé par les islamistes -après des élections au Maroc et en Tunisie où les courants religieux l’ont emporté- a agité les milieux laïques et effrayé la minorité copte, les chrétiens d’Egypte. Mais les Frères musulmans égyptiens pourraient également se voir obligés de composer avec une percée électorale inattendue des fondamentalistes salafistes, tenants d’un islam encore plus conservateur que le leur. «C’est une excellente opportunité pour tester le mouvement. Pendant des années, ils ont fait de grandes déclarations, comme le fait que liberté et religion étaient compatibles, sans avoir à rendre de comptes», estime Rabab el-Mahdi, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire. Une victoire donnerait à la confrérie la légitimité et la légalité qu’elle réclame depuis des années. Mais elle pourrait dans le même temps saper sa crédibilité si elle acceptait de faire partie d’une assemblée faible face à des généraux qui conserveraient toutes les prérogatives. «Ils vont devoir se battre pour les pouvoirs du Parlement et y parviendront plus facilement en s’alliant aux libéraux», affirme Mme Mahdi, pour qui le PLJ, qui compte de nombreux hommes d’affaires, «est, sur le plan économique, plus proche des libéraux que de n’importe quel autre parti islamiste». Mais avant toute chose, les Frères musulmans devront mener deux batailles. D’une part, ils devront s’atteler à rassurer les Egyptiens qui veulent leur liberté politique, après s’être dotés pour la première fois d’un parti légal, le PLJ, qui prône un «Etat civil et démocratique, non-religieux et non-militaire qui respecte les droits de l’Homme». D’autre part, ils devront donner une visibilité à un Parlement aux attributions incertaines face à un conseil militaire tout-puissant.
13:56 Écrit par OUTALHA dans international | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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