12/07/2011
Avenir
Le : 12 juillet 2011
L’équilibre fondamental du monde repose, plutôt que sur un rapport de forces avéré, sur la perception que l’on s’en fait. Les Etats-Unis sont forts, donc le Soudan devait être divisé en deux, le Moyen-Orient est la zone la plus instable de la planète, etc.
Ces clichés sont le fruit de décennies de travail pour forger l’inconscient collectif et créer des réflexes automatiques
Aujourd’hui, l’Etat d’Israël s’est encore enfoncé un peu plus dans le déni de la Démocratie en demandant à des pays tiers de se substituer à lui dans la restriction du droit de mouvement de leurs citoyens souhaitant aller manifester à Gaza sous blocus illégal – mais accepté par la fameuse Communauté internationale.
Comme le monde ne s’arrête pas, ne s’arrêtera jamais, au même moment, une dispute à propos de frontières maritimes pour cause de gisements de gaz se profile entre le Liban et l’Etat hébreux. Nul doute que la Communauté internationale donnera raison à ce dernier.
Ce faisant, c’est l’avenir du pays qui est rogné chaque jour. En se soustrayant à ses devoirs juridiques, en rejetant avec mépris toutes les résolutions internationales et en l’affichant clairement, Israël travaille contre son propre avenir. Au nom de la stabilité dans la région, la Syrie a bénéficié d’un traitement de faveur qui commence à s’émousser. Pour des raisons pas très dignes.
L’Iran stigmatisé, mais en même temps craint, l’est aussi pour éviter l’émergence d’une puissance régionale capable d’inverser les rapports de force dans la région. Pour des raisons, faut-il le répéter, pas très dignes non plus.
La proposition de 2002 des pays arabes de reconnaître l’Etat hébreux dans les frontières internationales de 1967 était une occasion à ne pas rater. Pourtant, elle a été rejetée.
Dans quelques dizaines d’années, nul ne pourra prétendre ne pas avoir su. Pour éviter d’en arriver là, des efforts doivent être consentis des deux côtés. La paix est possible. Et malgré les ajustements qu’elle demandera, elle est la seule solution.
Alors, au lieu de préparer la guerre, pourquoi ne pas préparer cette fameuse paix ?
18:50 Écrit par OUTALHA dans international | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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10/07/2011
L’OBLIGATION DE RESULTAT
La mise en place de la nouvelle Constitution qui dans beaucoup de ses aspects revêt un caractère novateur devrait contribuer à l’éclosion d’une nouvelle rationalité politique et économique.
Basée sur les principes qui ont cours dans les démocraties avancées de la légitimité conférée uniquement par les urnes, de la responsabilité liée à la reddition des comptes, d’un partage clairement identifié des pouvoirs, la nouvelle rationalité que nous avons longtemps appelée de nos vœux permettra, à ne point en douter, au Maroc de réaliser des avancées substantielles dans les sphères politiques, économiques et sociales.
Un futur gouvernement doit proposer et mettre en œuvre une politique, sur une durée connue à l’avance, sauf accident 5 ans, à la fin de laquelle, et en fonction de ses performances, il sera reconduit ou sanctionné par les électeurs.
Règle qui peut sembler à priori simple, sauf que dans sa simplicité, pour des raisons qu’il est inutile de rappeler, elle n’a jamais été appliquée dans notre beau pays.
La performance chez les électeurs dans les pays démocratiques, se jauge à la capacité d’un gouvernement à mettre en place les conditions susceptibles de créer les emplois suffisants à occuper les ressources humaines disponibles, à satisfaire les besoins fondamentaux de la population, bref à améliorer le bien-être économique et social.
Lors de différentes enquêtes d’opinion, la majorité écrasante des Marocains ne fait pas exception à cette règle, mettant à la tête de ses priorités l’emploi et la satisfaction des besoins fondamentaux, savoir : l’alimentation, l’enseignement, l’habitat et la santé.
Aussi, l’électeur au Maroc jugera à l’aune des mêmes critères les performances d’un gouvernement issu des urnes.
La compétition pour le pouvoir se faisant entre les partis politiques, il appartient dès à présent à ceux-ci de s’atteler à préparer des programmes crédibles, susceptibles de répondre aux véritables attentes des citoyens, et de proposer les équipes disposant des compétences requises pour les appliquer.
Démarche aussi qui semble simple, mais à la réalisation autrement plus ardue.
L’aspect programmatique a toujours été le parent pauvre du débat politique au Maroc.
Quelques explications peuvent être fournies. Les partis qui étaient invités à participer au gouvernement devaient fournir des individualités pas des programmes.
Longtemps la décision économique a été l’apanage de technocrates, surs de leur faits et tenant en piètre estime les élites partisanes.
Avec le gouvernement d’alternance, il ya eu quelques tentatives de lancement de programmes économiques, toutefois la multitude des centres de décision a limité leur efficacité.
Aujourd’hui, nous assistons carrément à des partis politiques qui réussissent le tour de force de faire l’économie d’un programme, les autres qui en ont, restent dans le cadre d’orientations globales en se gardant bien d’avancer des objectifs chiffrés.
La contrainte programmatique absente, quelle a été notre tristesse en entendant souvent des premiers responsables de partis politiques avouer, le tout naturellement du monde, leur ignorance des affaires économiques. Comme nous avons vu des premiers responsables être élus à la tête de leur parti avec des programmes farfelus, avec des mots d’ordre qui ne le sont pas moins.
Il faut croire que la nouvelle donne politique va obliger les partis politiques à réviser de manière sérieuse leur mode opérationnel en organisant de véritables congrès, de manière régulière, comme c’est prévu par la loi, en donnant aux aspects programmatiques leur véritable place et en recrutant les cadres ayants les compétences nécessaires pour les appliquer .
Faut-il rappeler que la majorité des cadres compétents ont fui les partis politiques incapables d’offrir des perspectives de carrière ou un espace de débat programmatique.
Les voix qui s’élèvent ici et là pour dénoncer l’incompétence des élites politiques ne véhiculent pas une idée totalement infondée, elles sont par contre injustes, parce qu’elles généralisent à l’ensemble des élites et taisent les causes qui ont conduit à cette situation.
Le processus de construction d’une élite politique capable de gérer un pays demande du temps et des efforts. Notre conviction est qu’elle se fera, car dans la nouvelle rationalité politique qui s’instaure, nous tous, nous sommes tenus à une obligation de résultat.
Dimanche 10 Juillet 2011
21:16 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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