25/11/2012
COMMERCE EQUITABLE Une douzaine d'opérateurs certifiés "bio équitable" au Maroc
La loi relative au commerce équitable tarde à voir le jour, le secteur souffre d'un manque de contrôle. La majorité des certifications concernent l'huile d'argan dans les régions de Taroudant, d'Agadir ou encore de Sidi Ifni.
Cela fait plus d’un an, depuis le 4 novembre 2011 pour être précis, que l’avant-projet de loi relatif au commerce équitable a été mis en ligne sur le site web du Secrétariat général du gouvernement (SGG) pour commentaires. Elaboré par le ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance, chapeauté par Najib Boulif, ce texte aura donc connu comme tout avant-projet une période de 30 jours pendant laquelle tout un chacun pouvait le commenter. Ce laps de temps est bien entendu depuis longtemps arrivé à terme. Aujourd’hui, l’on ne sait toujours pas si le Secrétaire général du gouvernement, Driss Dahak, a pris en compte les commentaires et les réponses du ministère des affaires générales pour élaborer la version finale de l’avant-projet de loi à présenter au conseil de gouvernement. D’après le cabinet du ministre Najib Boulif, le texte serait encore en circulation pour recueillir les avis des différents interlocuteurs. Rappelons que cet avant-projet de loi intègre notamment la définition du commerce équitable et de ses enjeux, et doit veiller à la création d’une Plateforme nationale du commerce équitable (PNCE) et d’un Label national du commerce équitable (LNCE).
Une certification «bio équitable» coûte entre 10 000 et 25 000 DH
En attendant, le secteur, si petit soit-il, du commerce équitable progresse donc en aveugle, sans texte de loi et donc sans contrôle. «Tant qu’il n’y a pas de loi, il n’y a pas de fraudes et donc chacun peut écrire ce qu’il veut sur l’étiquette des produits», nous explique ainsi Mounya El Aouni, DG d’Ecocert Maroc. Pas étonnant donc que des initiatives individuelles fassent paraître un logo «bio» ou «commerce équitable» sans réelle valeur à l’échelle internationale. Ecocert Maroc, filiale 100% marocaine du français Ecocert, qui accapare aujourd’hui 80% du marché de la certification des produits biologiques au Maroc, est par ailleurs le seul à proposer une labellisation «bio équitable», à travers son référentiel Equitable solidaire responsable (ESR) qui «s’adresse aux opérateurs souhaitant valoriser leur implication dans des projets alliant agriculture biologique et commerce équitable». Comme nous le rappelle Mounya El Aouni, la certification bio équitable est donc un «cran au-dessus de la labellisation bio» et coûte un peu plus cher. Se mesurant en jour/ homme, le prix d’une labellisation équitable se situe ainsi entre 10 000 et 25 000 DH. «Qui dit négociation dit non équitabilité. Il est donc hors de question de négocier le tarif en fonction des projets. L’Union européenne nous fixe donc un tarif unique», poursuit Mme El Aouni. Pour l’heure, et en comparaison avec les 300 opérateurs certifiés «bio», le Maroc ne compte qu’une douzaine certifiés ESR. «La grande majorité de ces certifications concernent l’huile d’argan dans les régions de Taroudant, d’Agadir ou encore de Sidi Ifni. Et la quasi-totalité de ces projets sont à l’initiative de bailleurs de fonds et de donneurs d’ordre étrangers», commente Mounya El Aouni.
Dans la certification équitable, comme pour le biologique, l’ensemble de la chaîne est labellisé. Une multinationale qui fabriquerait un produit dont un des composants est marocain et équitable doit donc obligatoirement passer par Ecocert Maroc pour certifier le fournisseur du composant en question. Vu l’engouement en Europe et ailleurs pour les produits bio et équitables, la totalité des produits marocains certifiés selon ces normes est destinée à l’export. «L’équitable et le bio ne sont qu’une niche au Maroc. Très peu de points de vente les commercialise», poursuit Mme El Aouni. Néanmoins, les initiatives locales commencent à se développer à l’image d’Arômes du Maroc, marque des Domaines agricoles, qui, déjà certifiée bio, s’apprête à être labellisée «bio équitable» pour sa gamme de produits cosmétiques à base de rose de Kelâat M’gouna. La marque deviendra alors l’unique projet maroco-marocain certifié «bio équitable».
Un avant-projet de loi qui a déjà ses limites
Une fois adoptée, il est évident que la future loi relative au commerce équitable permettra une prise de conscience du consommateur, mais dans quelle mesure ? «La loi reste délimitée au périmètre marocain et il faudra du temps pour que le référentiel soit reconnu à l’international», précise Mounya El Aouni. Dans son article 5, l’avant-projet de loi précise que «seuls les organismes de commerce équitable reconnus administrativement par la PNCE sont habilités à publier la mention «Reconnu par l’Etat marocain comme organisation de commerce équitable ainsi qu’à apposer leur propre label, ou le label national du commerce équitable (LNCE) pour les organismes de commerce équitable marocains».
20:50 Écrit par OUTALHA dans Economie, societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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La France évite de justesse la récession, mais l'économie est au point mort
La France échappe pour l'instant de justesse à la récession mais, avec une croissance nulle au printemps pour le troisième trimestre consécutif, l'économie est au point mort et le gouvernement a reconnu mardi qu'il devra travailler "durement" pour atteindre ses objectifs.
Le produit intérieur brut (PIB) a stagné au deuxième trimestre 2012, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).Si elle est conforme aux dernières prévisions de l'Insee, cette "croissance zéro" est légèrement meilleure que la contraction de 0,1% attendue par la Banque de France et de nombreux économistes."C'est une croissance nulle donc une croissance trop faible", a commenté sur Europe 1 Pierre Moscovici."En même temps, ce que je constate, c'est qu'en effet la France n'est pas en récession" contrairement à "la plupart de ses partenaires", a poursuivi le ministre de l'Economie et des Finances, citant l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. L'économie française fait mieux que la moyenne européenne : la zone euro a, elle, fait un pas vers la récession au deuxième trimestre, avec un PIB en recul de 0,2%. Mais la France reste à la traîne par rapport à son principal partenaire, l'Allemagne, qui enregistre une progression de 0,3%. "C'est l'encéphalogramme plat, on est dans le ventre mou du championnat européen", relève le chef économiste de la banque Exane BNP Paribas, Pierre-Olivier Beffy. "L'économie française n'est pas aussi robuste que l'économie allemande, mais ça reste une performance honorable dans un environnement qui n'est pas très positif", explique-t-il à l'AFP.
Le couperet n'est toutefois pas passé très loin : l'évolution exacte du PIB français par rapport au premier trimestre est en fait de -0,045%, un chiffre arrondi à zéro conformément aux règles statistiques. Et plusieurs économistes pensent que l'entrée en récession est seulement repoussée à plus tard. "Nous ne sommes pas à l'abri de ça", a reconnu Pierre Moscovici. Le ministre a maintenu la prévision gouvernementale d'une croissance de 0,3% cette année. Pour 2013, sans revenir sur ses objectifs, il a admis que la tâche serait ardue. "Soyons clairs, il y a une prévision aujourd'hui qui est de 1,2%, elle n'est pas de 0%, ce qui suppose que nous travaillions durement au retour de la croissance", a prévenu Pierre Moscovici. Le gouvernement a tout intérêt à y parvenir. Un ancrage dans la stagnation le contraindrait sinon à durcir encore davantage sa cure de rigueur pour ramener le déficit public à 3% du PIB l'an prochain. Le patron de Bercy veut voir dans le léger rebond de l'investissement (+0,6% au deuxième trimestre après -0,8% au premier) et dans la reconstitution des stocks des entreprises des signes "raisonnablement positifs" pour l'avenir.
Mais de nombreux indicateurs sont au rouge. Les dépenses de consommation des ménages ont reculé au printemps (-0,2% après +0,2%), la production de biens et services a stagné et le commerce extérieur continue de plomber l'activité, avec des importations en nette accélération (+1,8% après +0,6%) et des exportations encore peu dynamiques (+0,2% après +0,1%).
Résultat de cette atonie, 11.700 emplois marchands ont été détruits au deuxième trimestre en France, selon l'Insee. Autant de détails qui "confirment un sombre tableau de l'activité française", estime Tullia Bucco, économiste de la banque Unicredit, qui table sur une contraction du PIB au troisième trimestre, "avant une reprise progressive vers la fin de l'année". "Le problème ce sera, au second semestre, le pouvoir d'achat des ménages", rogné par le chômage et les hausses d'impôt, prévient Pierre-Olivier Beffy. Selon lui, les Français risquent de devoir bientôt renoncer à certaines dépenses, ce qui affaiblira encore plus la croissance.
20:49 Écrit par OUTALHA dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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