Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

05/12/2012

QUAND TWITTER S’EMPARE DES ELECTIONS UMP !

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Le mauvais feuilleton politique de ces derniers jours à l’UMP ne cesse d’apporter Chaque jour son lot de déclarations fracassantes. Celles et ceux qui ont pris le parti d’en rire en ont certainement bien profité en regardant  Le journal télévisé de France 2, présenté par Marie Drucker, qui a commis une jolie bourde sur antenne : Jean-François Copé et François Fillon ont illustré un sujet sur Les Enfoirés.

Entre crise de rires et crise de larmes, députés et élus de droite ont beaucoup tweeté dimanche soir pour déplorer « la mort » ou la « désintégration » de l’UMP, après l’échec de la médiation Juppé à l’issue de huit jours de guerre.

Député UMP et ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Benoist Apparu a écrit l’un des tweets les plus partagés de la soirée en suggérant de créer « un nouveau courant pour l’#UMP la droite morte ! » Ce message a été retweeté près de mille fois en quelques minutes.

Un peu plus tard, le député de la Marne proposait à ses followers lassés des chaînes d’info en continu de zapper sur la chaîne pour enfants Gulli pour voir un « programme similaire »: « le film génial mes parents divorcent ».

Un autre ancien ministre, Dominique Bussereau, regrette « de vivre une phase de désintégration » et l’impute à « JF Copé ». @bussereau va plus loin au moment d’évoquer la commission nationale des recours au centre des débats: « La CONAR si bien nommée va annoncer un résultat soviétique ».

Son collègue de la Mayenne, Yannick Favennec, qui a quitté l’UMP pour dénoncer sa droitisation en rejoignant l’UDI de Jean-Louis Borloo, a pris le parti d’en rire: « Décidément rien n’est plus possible à l UMP !! Merci Jean-Louis Borloo d’avoir créé l’UDI. La droite décontractée  » un clin d’œil au slogan « la droite décomplexée » utilisé par Copé.

La députée Laure de La Raudière s’apprêtait elle aussi à tourner la page, à en lire ses tweets: « La coupe est pleine et il faut la boire jusqu’à la lie… Travaillons plutôt au renouveau de la Droite Républicaine avec @Bruno_Le Maire ».

Les hashtags (mots clés) #Juppé, #ump, #umpopcorn et #umpathétique #umplosion ont accompagné des milliers de tweets.

Pendant ce temps, François Fillon et Jean-François Copé expliquaient leurs positions respectives dans une série de tweets. @FrancoisFillon a été le premier à tweetter pour souligner « la responsabilité » de son rival dans « l’échec ». @jf_cope a répliqué en évoquant son « esprit d’ouverture ».

En milieu de soirée dimanche, le premier était cinq à dix fois plus retweeté que le deuxième.

En face, les députés de gauche ne boudaient pas leur plaisir. « Toutes ces années de diplomatie n’auront pas suffit à Juppé », rigolait un député socialiste en évoquant l’ancien locataire du Quai d’Orsay.

L’opposition française n’en finit plus de se déchirer. Nouveau coup de théâtre dimanche soir dans le conflit pour diriger le parti. Alain Juppé, qui devait jouer les médiateurs entre Jean-François Copé et François Fillon, les deux candidats à la présidence, a jeté l’éponge au bout d’une trentaine de minutes de médiation seulement. Récit d’une soirée mouvementée.

Dimanche soir, François Fillon et Jean-François Copé se sont une nouvelle fois quittés sur un constat d’échec, un constat d’échec après une réunion à trois avec Alain Jupé, l’ancien Premier ministre qui a tenté d’être le médiateur dans cette affaire. Les deux candidats ne veulent rien lâcher.

Jean-François Copé a d’ailleurs quitté la réunion au bout d’à peine une demi-heure. Pour lui, ce n’est pas à Alain Jupé de trancher, c’est aux instances du parti : « Ma position, c’est que le processus juridique ne doit pas être interrompu, la Commission des recours travaille, statue, proclame le nom du nouveau président en conscience et puis ensuite, eh bien on passe à une nouvelle phase qui est une phase de construction autour du président proclamé ».

Le problème selon les partisans de François Fillon, c’est que les instances du parti ont été verrouillées, elles sont truffées de proches de Jean-François Copé, le secrétaire général sortant. François Fillon a donc annoncé dimanche soir dans un communiqué, qu’il allait saisir la justice, une élection interne qui se règle devant les tribunaux, le cauchemar des militants continue, d’autant que certains partisans de François Fillon menacent maintenant de quitter l’UMP et de créer un nouveau parti politique.

Ce lundi matin, Le Figaro, le principal quotidien de droite, a choisi ce titre à la une : « UMP, le suicide en direct » et sur La voix du nord on pouvait lire à la une : L’UMPlosion.

Le vote des adhérents pour désigner un nouveau président à l’UMP a tourné à la foire d’empoigne dimanche soir, Jean-François Copé et François Fillon revendiquant chacun de leur côté la victoire, pendant que leurs camps s’accusaient de fraudes.

Par : Lhassan OUTALHA

Posted By Le Soir Echos On 4 décembre 2012 @ 13 h 04 min In Le Soir Idées


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08:30 Écrit par OUTALHA dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

LE DILEMME DE LA DROITE FRANÇAISE.

outalha (2).jpgL’UMP qui a connu sa gloire avec Nicolas Sarkozy, perd pied à l’épreuve d’une élection, presque banale, celle de son président. Si le parti socialiste se présente comme un parti stable avec une gouvernance irréprochable et des traditions bien ancrées, à droite, c’est la mouvance permanente. Dans cette partie du paysage politique c’est l’instabilité la plus totale. Qu’est-il advenu du RPR ? Où est l’UDF ? Disparus sans laisser de traces.

 Jean-François Copé était en compétition avec l’ancien premier ministre de Sarkozy. Il a gagné par 98 d’écart, ce qui a irrité son challenger qui a demandé une révision. L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Alain Juppé a été désigné comme arbitre. Sa commission a refait les calculs et a trouvé. J-F Copé est effectivement le gagnant.

Le contestataire se retrouvant démuni s’est retourné contre Alain Juppé l’accusant de Copéiste alors qu’auparavant, il jurait qu’il s’en tiendrait au jugement de la commission de Jupée en qui il a dit avoir entière confiance.

L’UMP ne s’en trouve pas mieux. Qu’adviendra-t-il de ce parti ? Les idées vont dans tous les sens. François Fillon peut s’en aller mais il ne s’en ira pas seul. Plusieurs députés pourraient le suivre et le groupe parlementaire UMP s’en ressentira.

La droite française est actuellement très éclatée avec plusieurs petits partis qui essaient de se distinguer les uns des autres. La politique française ne diffère pas trop de celle des pays dits en cours de démocratisation, pas au point d’être une république bananière, on glisse quand même. Tout cela laissera la scène politique libre au profit du PS et du Front national dont les scores évoluent à chaque élection.

La présidence de Nicolas Sarkozy avait donné une nouvelle identité à la droite en revendiquant le devoir d’évoquer tous les thèmes jusqu’alors accaparés par le Front national : la sécurité, l’identité nationale, l’immigration, la viabilité d’une société multiculturelle, la compatibilité de l’islam avec les valeurs républicaines. Ce fut alors le coup d’envoi pour qu’émerge une droite dite « décomplexée ». L’UMP né dans le contexte qu’on sait était une union de circonstance entre des sous-familles idéologiques -libérale, conservatrice et centriste – qui ne pouvaient durablement vivre sous le même toit. Elles n’étaient unies que par la capacité personnelle de l’ancien chef de l’Etat à en faire la synthèse par son charisme et sa personne. Apres son départ les divergences remontent à la surface. L’UMP tente donc de redéfinir ses valeurs et son positionnement dans le paysage politique Français. Demain, sans doute, c’est vers le courant centriste que convergeront les élus UMP qui refusent les orientations de Jean-François Copé.

Encore faut-il dire que ce centre-droit n’est plus la droite libérale traditionnelle. Fidèle à ses fondamentaux, économie de marché, intégration européenne et Etat minimum, celle-ci s’est aussi laissée entraîner, depuis la disparition de l’UDF, vers un conservatisme identitaire et social. Droite libérale centriste et droite nationale-conservatrice ou identitaire se partagent donc le champ de l’UMP. La seconde composante s’est engagée dans un processus qui, sous le couvert de la reconquête de l’électorat du FN, débouche sur un effet d’imitation dont rien ne garantit le succès.

Dans cette course-poursuite entamée depuis déjà vingt ans au moins, la quatrième droite des années 2000, nationale-populiste, néo-étatiste, oscillant entre laïcisme assimilationniste et ethno-différentialiste, le parti de Marine Le Pen donc, conserve l’avantage de l’antériorité et de la non-participation au système. La porosité des électorats UMP et FN est avérée. Toutefois, sur la sécurité, les électeurs les plus à droite préféreront le rétablissement de la peine de mort à la tolérance zéro, sur l’immigration, son arrêt total, voire l’inversion des flux migratoires, à la simple maîtrise des flux. Et sur l’identité nationale, l’affirmation de la fracture ethnique au nationalisme républicain et autoritaire de la Droite forte. Elaborer un nouveau « logiciel » idéologique susceptible de ramener la droite nationale-populiste à un étiage de l’ordre de 10 % est, pour l’UMP, un impératif.            Par : Lhassan OUTALHA


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