Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

06/02/2013

Des réformettes en attendant la réforme !

Plusieurs annonces ont été faites et certains projets de lois ont été déposés au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement, preuve que chaque caisse tente de mener sa propre réforme à l'heure où la grande réforme du système des retraites tarde encore à voir le jour.

"Qu’il y ait réforme ou pas… nous gérons la situation telle qu’elle se présente et telle qu'elle est définie par les textes de loi», avance Mohammed El Alaoui Abdellaoui, directeur général de la CMR. Il est évident, que face au silence assourdissant des deux instances qui gèrent le processus de réforme, les différents régimes ne peuvent pas rester les bras croisés même s'ils sont bien conscients que les actions qu'ils entreprennent ne sont que des réformettes qui retardent l'imminent. La Caisse Marocaine des Retraites (CMR) attend que son conseil d'administration valide des propositions de réforme paramétrique. La Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) vient d'annoncer, suite à son dernier conseil d'administration, un ensemble de mesures en faveur des bénéficiaires de son régime. La plus importante est que les retraités ayant cotisé à la CNSS sans atteindre le seuil des 3240 jours, pourront se faire rembourser leur contribution (part salariale uniquement) par la Caisse. Selon les statistiques de la caisse, en moyenne, 76.000 assurés partent à la retraite chaque année, dont 35.000 n’ont pas droit à une pension. La Caisse Nationale des Retraites et d'Assurances (CNRA) réserve également des changements puisqu'elle fait l'objet d'un projet de loi qui modifie ses prérogatives. Est-ce des préalables à la grande réforme? «Ce n’est pas un préalable, il convient de rappeler que ce projet de loi ne date pas d’aujourd’hui, il a été élaboré conjointement avec le ministère des Finances depuis maintenant trois ans avant d’aboutir à cette version finale de ce projet», avance Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG. Les principales nouveautés du projet de loi dont fait l'objet la CNRA peuvent se résumer en quatre points. La centralisation de la gestion des rentes des accidents de travail au niveau de la caisse. Les produits de la CNRA sont limités aux catégories d’assurances (Assurances de capitalisation; Produits de rentes immédiates viagères ou temporaires; Produits de rentes différées). Ce texte de loi institutionnalise la gestion pour compte (gestion conventionnelle). Enfin, il permet à la CNRA de gérer les régimes de retraite aux législations spécifiques. Mais il n'y a pas que cela, car il introduit également des changements dans les méthodes de travail de la CNRA. «Il est exercé un contrôle du Ministère des Finances sur les opérations de la CNRA», explique Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG. Et d'ajouter, «le projet de loi fixe le cadre légal régissant les opérations comptables CNRA  ainsi que les conditions de constitution, d’évaluation, de représentation et de dépôt de provisions techniques». Somme toute, le secteur des retraites bouge. Malheureusement, les caisses n'avancent pas forcément dans la «même» direction.

Quelles pistes de réformes ?
Car, ce que propose le rapport de la commission technique qui suscite tant de divergences entre ses composantes est loin de ce qui se passe actuellement.«Parmi les pistes explorées, il y a notamment le schéma dualiste selon deux pôles (public et privé) et un régime de base unique pour l’ensemble des travailleurs (quel que soit leur statut). La réforme systémique devrait être accompagnée, bien entendu, d’un réajustement paramétrique des régimes de retraite», avance Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG et membre de la commission technique. L’objectif ultime de la réforme à long terme, selon nos sources, est d’adopter un système de retraite pour l’ensemble des catégories d’affiliés, appelé «système-cible». Cela a pour finalité de mettre fin aux disparités qui existent actuellement entre les différents régimes. Mais l'état actuel du système fait qu'une fusion entre les différents régimes de retraite est une option impossible à court terme. Donc le passage par une organisation proposant deux pôles «est la plus réaliste», selon Mohamed Hakech. Dans cette configuration, le système tournera autour d’un pôle privé (CNSS et CIMR) et un pôle public regroupant la CMR et le RCAR. Mais les organismes seront-ils fusionnés dans une seule caisse par pôle ou gardera-t-on différentes caisses en unifiant les paramètres appliqués ? Toutes ces propositions restent otages de la décision de la commission nationale qui doit répondre dans sa décision aussi bien aux contraintes des équilibres macro-économiques qu’aux attentes des partenaires économiques et sociaux.

 

Les pensions mensuelles moyennes

CNSS : 1115 DH
CMR : 4730 DH
RCAR: 1694 DH
CIMR : 2186 DH

 

18:35 Écrit par OUTALHA dans Economie, Sports | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

De l’analphabétisme à l’illettrisme

Notions
L’analphabétisme  concerne les personnes n’ayant jamais fréquenté l’école, et qui ne comprennent pas le langage écrit ni le calcul.
L’illettrisme concerne les personnes scolarisées pendant 5 ou 6 ans, n’ayant rien retenu et qui ont perdu la maîtrise de la lecture et de l’écriture ainsi que du calcul.

Situation actuelle
Au Maroc, l’analphabétisme a subi un net recul, tandis que l’illettrisme augmente dans des proportions alarmantes, 50% des élèves quittent l’école après 5 ou 6 ans, sans acquis. Actuellement tout le monde est conscient de la dégradation du système éducatif. A l’époque où l’école publique doit susciter le plaisir d’apprendre en provocant l’épanouissement des enfants et d’éveil, elle ne produit que des indifférents et des paresseux, qui ne manqueront pas de gonfler les rangs des improductifs irresponsables, qui n’auront que des droits mais aucun devoir envers la société. Faute de nouveaux moyens d’enseignement, le corps enseignant est forcé d’utiliser des méthodes traditionnelles d’un autre temps. Le problème le plus grave est l’abandon scolaire qui inquiète sans répit l’avenir de la société, en exploitant les jeunes sans connaissance, et en provoquant des révoltes face à leur impuissance.
Il est temps de tirer le signal d’alarme, pour sauver ce qui peut encore être l’école et la pépinière de nos futurs citoyens responsables de demain. Les enfants sont illettrés dans les deux langues. Des enquêtes menées à l’Université de Casablanca, montrent que sur 11000 étudiants interrogés, 40% sont illettrés en français et aussi en arabe. Ils n’arrivent pas à comprendre les cours ni à prendre des notes.
Ces chiffres deviennent dangereux pour la société, tant est incertaine l’aisance sociale de ces personnes, face à l’ampleur de leur désillusion.  Selon les chiffres d’Abdellatif Kissami de l’Unesco publiés par Le Monde du 19 janvier 2009, 60% des filles ne sont pas scolarisées dont 80% en zone rurale, qui vont venir gonfler le lot des analphabètes, alors que cette situation a tendance à régresser d’après les autorités. L’école est un lieu d’ascension sociale et de valorisation personnelle, en formant des citoyens autonomes, capables de faire face aux problèmes économiques de la vie courante. Mais l’école marocaine n’en est pas encore là. Le parcours scolaire des enfants est souvent déterminé par les parents selon la spirale de leurs désirs personnels inassouvis, produisant une  surestimation de leur progéniture, cause de nombreux problèmes.
L’objectif qualitatif de l’enseignement est relégué au second plan.
Comment identifier la qualité de l’école sans prise en compte de ce paramètre ?
Seule la capacité intellectuelle de l’enfant lui permet d’échapper à l’échec et à l’abandon scolaire. Il faut considérer que l’échec des réformes qui tentent d’améliorer le système scolaire est dû à l’importance donnée à la qualité de l’enseignement sans s’occuper des performances de l’élève. Ainsi comme un supermarché, plus il y a de matières à enseigner, meilleure est l’école, alors que l’enfant a seulement le temps d’en assimiler une partie qui, du reste, ne lui sera d’aucune utilité.

Les causes :
Le manque de développement et la pauvreté du système éducatif, sont les principaux facteurs d’illettrisme de la population dans ce pays. Deux réseaux scolaires et deux méthodes : le réseau public, archaïque et vétuste, dont les enseignants ébranlés par des grèves répétitives, devient  inopérant.
Le réseau privé est d’abord une entreprise commerciale avant d’être un lieu d’éducation. Il fonctionne comme les « auberges espagnoles». On y trouve ce  qu’on y apporte ! C’est un supermarché des illusions pour beaucoup. Dans la région d’Agadir, je connais de nombreuses écoles primaires qui, sous l’influence des parents, enseignent les quatre langues depuis la deuxième année (à 7 ans), alors que l’enfant n’en maîtrise aucune et a donc toutes les chances d’en rester là, puisqu’elles constituent un obstacle à l’épanouissement de l’enfant. La méconnaissance de la psychologie des enfants et souvent l’ignorance de la pédagogie, conduisent au désastre actuel.
Le manque d’adaptation des méthodes pédagogiques aux capacités des élèves. La progression de l’enseignement se fait à l’aveuglette, c’est-à-dire que les enseignants, respectueux du programme imposé par le département de tutelle, ne constatent pas la détresse des enfants, répétant et mémorisant des données incompréhensibles. Les leçons sont dispensées sans vérifier si les précédentes sont bien acquises. L’avancement trop rapide laisse sur place les élèves moins favorisés ou en retard par le changement de réseau d’école entre le public et le privé, puisqu’il y a décalage et  que les parents ne veulent pas en tenir compte.
Chaque jour, je suis confronté à ces dilemmes, dans les écoles privées. Il faut constater que les équipes enseignantes sous-qualifiées ne maîtrisent pas toujours la pédagogie.
 Selon Alain Bentolila, lors de sa conférence du 19 juin 2010, déclare, à propos du Maroc, que «le système éducatif nouveau est une machine à fabriquer de l’illettrisme et de l’analphabétisme». La scolarisation tardive des enfants et le fait d’affronter une langue différente de celle habituellement parlée, entendre des mots sans signification ne correspondant à rien dans leur mémoire, tel est l’handicap de l’apprentissage de la lecture. Les maîtres qui enseignent le français ne le parlent que très peu et mal, souvent les cours se font en arabe. Les manuels sont désuets, trop compliqués, incompréhensibles  aux élèves et parfois aux maîtres ! Comment un élève marocain peut-il franchir la barrière de trois langues simultanées dont le français est la clé de sa réussite sociale ? Pour beaucoup, cette mission est impossible.  

Des solutions :
C’est pendant la période préscolaire qu’il faut familiariser les enfants avec la langue qui deviendra celle de la lecture et de l’écriture. Pourquoi les tableaux interactifs numériques, si ce n’est que pour épater les médias? Quel rôle positif dans la lutte conter l’illettrisme…. quelques mois seulement? Par la volonté des pouvoirs publics, au bénéfice du pays, redéfinir un plan d’éducation et un véritable choix linguistique avec une pédagogie uniformisée, entre les écoles publique et privée, une nouvelle mentalité  des maîtres peuvent constituer un véritable espoir pour ces populations. L’on doit concevoir des méthodes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture accessibles aux enfants. La désespérance de ces enfants les conduit vers la délinquance où la valorisation est plus facile qu’à l’école.  

18:33 Écrit par OUTALHA dans Sports | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |