MON AVIS HASSAN GUEROUANI

Faute de renégociation du traité Merkozy, François Hollande s’était vanté au retour de son premier sommet européen d’avoir engagé la réorientation de la construction européenne. Osera-t-il réitérer ce bobard au lendemain du dernier sommet européen qui a échoué à adopter l’enveloppe budgétaire de l’Union pour la période 2014-2020 ? Car la discussion a tourné exclusivement autour de deux questions. De combien couper ? De 10% comme l’a défendu Hollande ou de 15% comme le voulait Cameron ? Et où couper ? Le concours de ciseaux tourne vite au dépeçage s’agissant d’un budget qui plafonne à l’origine à 1% du PIB européen. En tout cas il aura réduit en lambeaux l’illusion selon laquelle l’Union européenne pourrait mener des politiques de relance au niveau global tout en prônant l’austérité pour chacun de ces membres. L’ultime pirouette de Hollande, qui prétendait que la relance européenne ferait contrepoids à la rigueur en France, est au tapis.

Les tailles dans les dépenses publiques à tous les niveaux convergent donc pour provoquer une austérité généralisée. C’est la tendance de fond sur laquelle la crise va prospérer et s’approfondir. Mais ce processus n’est pas stable. Des événements accélèreront son cours. Viendra par exemple la défaillance de la Grèce, inéluctable depuis le premier jour où Papandreou capitula devant les financiers. La dernière tranche « d’aide » (majoritairement consacrée au renflouage des banques) a été décidée dans la nuit de lundi à mardi au terme d’un processus encore plus laborieux que les précédents. A chaque fois plusieurs semaines d’asphyxie financière étranglent le pays. Et l’engagement croissant des Etats dans le fonds européen de stabilisation financière est désormais utilisé par les agences de notation pour dégrader leurs dettes souveraines, notamment celle de la France. La Grèce est donc le cheval de Troie de la finance dans l’Union européenne visée par une attaque globale. Une guerre que l’Union perdra faute d’avoir accepté de la mener.

Pendant que la situation économique échappe aux dirigeants en place, notre système politique continue à partir en morceaux. Le rapport Jospin y changera autant qu’un sommet européen « de la dernière chance ». Goûteux paradoxe, il s’inscrit dans la présidentialisation du régime au moment où les primaires qui en sont l’expression emportent l’UMP au fond du gouffre. La débâcle du parti de l’ancien président, incapable de remettre de l’ordre et visé par une enquête judiciaire, est une marche de plus vers le « qu’ils s’en aillent tous ». Tant mieux ! L’alternance de droite n’est pas la seule issue à l’échec de ce gouvernement. Faute de solution préservant l’unité de l’UMP, elle deviendrait même hautement improbable. Du coup le changement peut venir d’autant plus de la majorité alternative que préfigure le Front de gauche.

L’UMP à terre, la majorité gouvernementale peut souffler ? Eh non. Elle a aussi du plomb dans l’aile. Pétri de productivisme et de localisme notabilaire, le Premier Ministre s’accroche à son aéroport avec une étroitesse de vue sidérante. Il semble penser que les CRS régleront le problème dans les boues du bocage nantais. A croire qu’il ignore aussi le b-a-ba du maintien de l’ordre ! Jules Moch se lamenterait d’une telle descendance. C’est au contraire pour le pouvoir l’enlisement assuré tant que la mobilisation ne faiblit pas et entraîne les Verts, à peine terminée la grève de la faim de leur maire Gatignon, vers une nouvelle confrontation tout aussi brutale avec le gouvernement auquel ils appartiennent.

Une politique qui ne marche pas, une majorité parlementaire qui renâcle à l’appliquer, le tout dans des institutions européennes de plus en plus brinquebalantes. Le haut se grippe chaque jour davantage. Comment fera-t-il quand le bas refusera de suivre ?

11ème réunion Maroc-France de haut niveau

La tenue le 13 décembre prochain de la 11ème réunion de haut niveau entre le Maroc et la France, sous le thème «Maroc-France: Un partenariat d’exception au service de la jeunesse», témoigne d’une volonté commune d’associer davantage la jeunesse marocaine à la marche vers le progrès et la modernité engagée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a souligné le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération. 
Cet important rendez-vous, qui sera consacré au renforcement des relations déjà exceptionnelles entre le Maroc et la France, intervient dans le sillage de la rencontre intervenue entre le Souverain et le président de la République française, M. François Hollande, a rappelé le ministre dans un entretien accordé à la MAP, ajoutant qu’il s’élève à la hauteur de l’ambition exprimée par les deux chefs d’Etat lors de leur rencontre, qui a par ailleurs marqué le premier accueil réservé par le président Hollande à un chef d’Etat étranger après son élection à la magistrature suprême.
Coprésidée par les deux chefs de gouvernements, MM. Abdelilah Benkirane et Jean Marc Ayrault, cette rencontre permettra d’enrichir et d’approfondir le partenariat d’exception qui caractérise la relation Maroc-France, qui se distingue notamment par une diversité et une richesse exceptionnelles et unique des domaines de coopération et d’échange. Elle sera aussi l’occasion de tracer une feuille de route toujours plus ambitieuse, à travers l’approfondissement et le développement des volets politique, économique, celui de l’éducation et de la mobilité.
Au niveau politique, il s’agira de poursuivre, dans le cadre de ce partenariat d’excellence qui unit le Maroc et la France, le renforcement et l’approfondissement continu et optimal du dialogue politique, à travers la poursuite de la concertation, de la coordination et de la coopération à tous les niveaux, au service de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale et internationale.
En ce qui concerne le volet du développement économique, il s’agira de réfléchir à la mise en œuvre de nouveaux ressorts économiques, dans le cadre d’une solidarité stratégique, qui consiste à investir sur le futur dans le cadre d’un partenariat gagnant/gagnant, et d’une approche inclusive, associant davantage les talents pour les mettre au service d’un partenariat renforcé pour un développement socio-économique durable. 
Malgré un contexte marqué par un environnement régional en mutation au Maghreb et des difficultés économiques et financières en Europe, la conjonction de cette double donne demeure toutefois porteuse d’opportunités, à travers la mise en œuvre de projets innovants, l’exploration de nouvelles possibilités de partenariat, et la promotion des vecteurs d’une compétitivité mutuellement avantageuse.
Dans ce cadre, il sera notamment question de développer la coopération bilatérale dans les secteurs des transports, des infrastructures, de l’énergie et des énergies renouvelables.
Il sera également question d’examiner le volet de l’éducation et celui de l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, afin de promouvoir le développement socio-économique durable du Royaume en mettant la jeunesse au cœur de l’action. 
Cela impliquera notamment, à travers la conclusion de nouveaux accords, de développer le volet mobilité, sur la base d’une approche basée sur les valeurs d’ouverture et de tolérance, afin d’assurer le triomphe des idéaux de coexistence entre les religions et les civilisations sur toutes les formes de violence, d’extrémisme et d’ostracisme.
Cette rencontre de haut niveau vise à appuyer la dynamique de démocratisation et de réformes politiques, économiques et sociales que connaît le Maroc, sous l’impulsion du Souverain, à travers de nouveaux axes de coopération qui permettront d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de la vision royale concernant l’édification d’un projet de société démocratique et moderniste.
Les deux parties procéderont à cette occasion, à la signature de plusieurs conventions ou accords dans différends domaines, afin de faire évoluer ce partenariat d’exception, qui a atteint un niveau d’excellence inégalé, de façon toujours plus ambitieuse et innovante.

27/11/2012