28/05/2012
Jugements ou permis de violer ?
Il ne s'agit pas seulement des dysfonctionnements d'une machine que l'on sait gravement malade mais de la perception que des hommes, à qui l'on a reconnu la capacité de rendre la justice, ont d'un acte criminel.
Car, en l’occurrence, il ne s’agit pas seulement des dysfonctionnements d’une machine que l’on sait gravement malade mais de la perception que des hommes, à qui l’on a reconnu la capacité de rendre la justice, ont d’un acte criminel. Le fait est le suivant et rien que de l’écrire, cela révulse. A Tanger, un homme viole deux petites filles. Deux sœurs, âgées respectivement de 6 ans et 8 ans. Il est arrêté et jugé coupable des faits qui lui sont reprochés. Sa condamnation : TROIS ANS DE PRISON ! Vous qui lisez ces lignes, imaginez donc ! Trois ans de prison pour avoir assassiné l’innocence, trois ans de prison pour avoir détruit à jamais deux petits êtres dont les yeux s’ouvrent à peine sur la vie. C’est au-delà de l’imaginable. Selon l’information donnée par les médias, l’individu est un boucher, père de trois enfants !
Il aurait attiré les gamines au fond de sa boucherie où il se serait livré à son abomination. Mais l’abomination n’en est pas restée là. Elle s’est prolongée avec ce jugement qui a créé une semi-émeute devant le tribunal de Tanger où il a été prononcé. Alors question. Sur quelle base ce jugement est-il rendu ? Quelles circonstances atténuantes peuvent-elles être avancées pour justifier d’une telle invraisemblable clémence ? Une éventuelle folie de l’inculpé ? Auquel cas l’homme ne devrait pas être jugé mais envoyé à l’asile psychiatrique. Alors quoi ? Difficile ici, vu l’âge des petites victimes, d’arguer de la provocation dont le malheureux bonhomme aurait été l’objet et à laquelle il n’aurait pas su résister. A moins que, sait-on jamais, il se soit agi de redoutables Lolitas dont le diable aurait fait siège du corps et contraint un honnête père de famille à commettre l’innommable. Comme dans l’affaire Amina Filali, une enquête doit être impérativement diligentée par le ministère de la justice pour éclaircir les faits. Car si ces derniers sont tels que rapportés par la presse et l’association «Touche pas à mon enfant», dont la présidente crie à qui veut l’entendre son écœurement devant la surdité des autorités concernées, alors rien ne va plus. Un tel jugement ne serait rien d’autre qu’un permis de violer délivré par la justice elle-même aux pédophiles. Tout comme l’est le recours à l’article 475 par le biais duquel un violeur peut échapper à la prison en épousant sa victime.
Avec ce cas, au vu de l’âge des victimes, on descend encore plus dans l’infâme. Or, et c’est cela le plus terrible, ce n’est pas la première fois qu’une telle «clémence» caractérise un jugement pour viol sur mineur. Il y a quelques années, une affaire similaire, celle du violeur d’un petit garçon de trois ans condamné à 2 ans de prison, avait scandalisé l’opinion publique. Maintenant, pour des cas sur lesquels l’information circule, combien d’autres passés sous silence ? Et si ce n’était que la partie visible de l’iceberg ? Il ne s’agit pas de suivre la présidente de «Touche pas à mon enfant» qui, dans sa révolte face aux crimes odieux dont son association a écho, réclame la peine de mort pour les violeurs mais de pointer du doigt un très grave dysfonctionnement de la justice. Sur de telles affaires, on aurait souhaité voir monter au créneau ceux qui, du matin au soir, nous parlent du bien et du mal. Car est-il pire crime que celui commis sur un enfant ? De telles affaires montrent la schizophrénie sociale dans laquelle nous baignons. Des pédophiles, on en rencontre partout à travers le monde. Mais des juges censés rendre la justice grâce à laquelle un violeur d’enfants s’en sort avec trois ans de prison, cela vous confronte à de vraies interrogations quant à l’état de votre société. Est-ce le droit en vigueur qui permet de telles aberrations ? Ou est-ce la mentalité de ceux qui jugent, la perception personnelle qu’ils ont de tels actes ?
Monsieur Ramid, Madame Hakkaoui, Monsieur Benkirane, nous avons besoin de vous entendre sur cette affaire.
22:28 Écrit par OUTALHA dans MAROC, societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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30/01/2012
CHOMAGE, ALARME TIREE
Le taux de chômage culmine à son plus haut niveau depuis 12 ans.
Selon le ministère du Travail et Pôle Emploi, le taux de chômage n'a jamais été si élevé depuis 1999. Sur un an, la hausse enregistrée est atteint 5,6 %. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont les plus touchées.
Lors de ses derniers vœux aux Français Nicolas Sarkozy a érigé la formation des chômeurs en priorité absolue. Il laissera au terme de son mandat un pays miné par le chômage de masse.
A la fin de 2011, le nombre de chômeurs inscrits en "catégorie A" - ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois écoulé - approche les 3 millions en France métropolitaine. Il affiche une hausse spectaculaire de 35% depuis que Nicolas Sarkozy est aux affaires.
En ajoutant les personnes exerçant une activité réduite et les demandeurs d'emploi des territoires d'Outre-mer, ce nombre dépasse les 4,5 millions.
Plus représentatif, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail s'établissait à fin septembre à 9,3% de la population active. Il atteignait 8,5% un mois après l'élection du chef de l'Etat.
Les ministres du Travail qui se sont succédé au gouvernement depuis cinq ans ont régulièrement accusé la crise de 2008, dépeinte comme "la plus grave" depuis 1945, d'avoir empêché la réduction significative du chômage, et répété à l'envi que la France n'était pas un cas isolé en Europe.
Les chiffres du bureau européen de la statistique Eurostat apportent un démenti formel à ces deux arguments. A l'exception de l'Espagne, où le taux de chômage dépasse les 20%, la France enregistre la plus mauvaise performance des pays qui lui sont comparables dans la zone euro.
"Le fait que le chômage soit revenu à ses niveaux d'il y a 10 ans est à imputer pour moitié à la conjoncture et pour l'autre aux très mauvaises politiques publiques mises en œuvre
pour replacer l'emploi au centre des préoccupations", estime Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur-crédit Euler Hermès.
"Pendant dix ans, le gouvernement a trop peu, et mal, dépensé. En favorisant par exemple des exonérations de charges (comme sur les heures supplémentaires-NDLR) - et des contrats aidés sans y adjoindre la formation adéquate, il n'a pas permis un retour à l'emploi dans la durée. Or ce ne sont pas les politiques 'passives' mais 'actives' qui fonctionnent", ajoute-t-il.
Dans les faits, la France dépense de moins en moins pour résoudre un mal fréquemment décrit comme "structurel". Fin du plan de relance oblige, la dotation de la mission "Travail et emploi" devrait reculer de 12% cette année, à environ 10 milliards d'euros.
Elle serait encore réduite en 2013 à 9,2 milliards.
A 95 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a convoqué le 18 janvier un "sommet de crise" destiné à apporter de nouvelles réponses au chômage et au
"manque de compétitivité" de la France.
Le gouvernement a annoncé un effort budgétaire de 430 millions d'euros via des redéploiements de crédits en vue de financer le développement de l'activité partielle, un dispositif "zéro charge" pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans dans une très petite entreprise et le recrutement de 1.000 salariés en contrat à durée déterminée à Pôle Emploi dont les performances ont été jugé insuffisantes.
L'enveloppe attribuée à la formation des chômeurs ne devrait toutefois totaliser "que" 190 millions d'euros.
"Ces mesures distillent quelques gouttes d'huile dans les rouages mais ne bouleversent pas la situation. Nous nous attendions à des solutions ou à tout le moins à des éléments de solutions. En réalité, on a cherché à éviter que la situation ne se dégrade trop vite", commente Philippe Waechter, économiste chez Natixis Asset Management.
"Il y a évidemment une grande dépendance du marché du travail à l'activité économique mais nous manquons de mécanismes, à l'instar du développement du temps partiel en Allemagne ou aux Pays-Bas, qui permettent davantage d'autonomie par rapport à la conjoncture", ajoute-t-il.
L'Allemagne, dont les performances économiques sont très enviées par la classe politique française, a consacré plusieurs milliards d'euros à un système subventionné de travail partiel afin de protéger sa main d'œuvre qualifiée.
Beaucoup plus limité en France, le dispositif n'a pas produit les mêmes effets.
Les candidats à l'élection présidentielle n'ont pas encore dévoilé leur programme. Dès lors, les équipes de Natixis AM estiment que dans le cadre actuel du marché du travail la croissance devra s'établir entre 1,5 et 2% en année pleine pour recréer des emplois.
Le gouvernement prévoit pour sa part une progression du produit intérieur brut de 1% en 2012. Les économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur 0,1%.
Dans le contexte de la crise des dettes souveraines dans la zone euro, ils estiment en outre que le chômage pourrait augmenter davantage que prévu cette année.
Le Fonds monétaire international a nettement réduit ses prévisions pour la croissance mondiale mardi à l'aune des derniers développements en Europe.
Dans un rapport publié mercredi, l'Organisation internationale du travail (OIT) a prévenu que le monde était désormais confronté au défi "pressant" de créer 600 millions d'emplois productifs au cours des dix prochaines années pour générer une croissance durable et préserver la cohésion sociale.
06:46 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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