22/12/2011
LES FEMINISTES EN VEULENT PLUS
Le Mouvement pour la démocratie paritaire s’insurge contre ce qu’il appelle
« Le désengagement du Maroc » vis-à-vis des femmes.
Les féministes poursuivront leur combat, qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel.
Le lundi 19/12/2011 à 16h tapantes les militantes étaient déjà sur place. En réponse à l’appel du Mouvement pour la démocratie paritaire, elles sont venues en grand nombre crier leur droit d’accès à la gestion du Maroc de demain. Le sit-in, qui a duré moins d’une heure, devait servir à rappeler au gouvernement et aux partis politiques leurs promesses non tenues. La déception des féministes a fini par susciter une révolte qui ne fera que grandir en ce moment précis où les projets de loi organiques sur les partis et la Chambre des représentants sont soumis aux députés.
Des discours et des discours
« Nous avons décortiqué ces lois et soumis nos propositions d’amendements et notre mémorandum aux partis et aux membres du gouvernement. Tous nous ont assuré que la parité était, pour eux, une priorité, mais les projets de lois n’ont pas subi les changements nécessaires pour cela. La parité est restée cloîtrée dans le texte de la Constitution », regrette la coordinatrice du mouvement.
Le plaidoyer des féministes se réfère à l’article 19 de la Constitution qui stipule clairement que «l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental ». L’article 30 de ce texte appelle aussi l’Etat à faciliter la mise en œuvre de cette parité au moyen de mécanismes.
Les féministes poursuivront leur combat qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel.
Ce sont les arguments primordiaux que brandissent, à présent, les féministes, pour rappeler à l’ordre un gouvernement qu’elles qualifient de « sourd ». « Nous revendiquons du gouvernement la mise en place concrète de son agenda de l’égalité 2011-2015. C’est lui-même qui a pris cet engagement. Récemment, c’est notre ambassadeur auprès des Nations Unies qui a affirmé à la communauté internationale l’importance que revêt la parité pour le Maroc. Mais entre la Constitution et la réalité, il n’y a que des discours !».
Pour les féministes, la parité s’est noyée dans le débat actuel autour de la liste nationale. « Cette liste a été mise en place en 2002, puis en 2007 parce qu’il n’y avait pas d’autre alternative pour permettre à la femme d’accéder à la prise de décision politique. A présent que la nouvelle Constitution exige, noir sur blanc, la parité, pourquoi s’enliser dans ce faux débat de liste nationale partagée entre femmes et jeunes ? », s’interroge une féministe précisant que les jeunes partagent entièrement le constat du mouvement féministe.
Le faux débat
« Les textes de lois sur les partis et sur la Chambre des représentants ne prévoient pas de mécanismes favorisant la parité. Lorsqu’ils seront votés tels qu’ils sont, ils serviront à mettre en place le nouveau gouvernement et l’arsenal juridique de base qu’il devra suivre. La parité ne sera donc pas juridiquement imposée et cela nous ne pouvons l’accepter !», martèle Khadija Rebbah. Et d’accuser le gouvernement d’avoir « peur » des femmes et de favoriser donc « un pouvoir strictement masculin ».
L’ultime recours
Elles promettent de ne pas baisser les bras pour autant. Les féministes poursuivront leur combat qui risque de les amener à saisir le Conseil constitutionnel. « Nous ne disposons pas d’autre choix. Si ces lois sont votées jeudi ou vendredi, nous irons au Conseil constitutionnel pour réitérer nos revendications et faire valoir nos droits», annonce la coordinatrice du mouvement qui compte organiser un tribunal symbolique sur la parité à la fin de cette semaine. Le boycott des élections, lui, reste au centre du débat au sein du mouvement. « Nous n’avons pas encore tranché la question. Nous en discutons toujours avec l’ensemble des membres », affirme la coordinatrice du mouvement.
La semaine prochaine sera donc décisive pour les féministes.
Le : 21 septembre 2011
20:42 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
|
Imprimer | |
PEINE CAPITALE
La question de la peine de mort est complexe. Elle ne recouvre pas simplement le fait d’être pour ou contre, mais surtout les modalités de son application.
Ainsi, un pauvre a plus de chances d’y passer que celui qui peut se permettre le recours à de puissants avocats.
L’idée de la peine de mort ne peut être dissociée de l’idée de vengeance. Or la vengeance ne peut pas être un instrument d’Etat, même si on a vu de grands Etats tomber dans ce piège. L’idée de la punition est liée à celle de la Justice, donc à celle du fonctionnement de la société. Mais la brutalité de la mort renvoie à des registres multiples et variés.
Enfin, l’application de la peine de mort interpelle.
Une fois que le mal est fait, il ne peut être annulé par aucune action, et les statistiques le prouvent, la peine de mort n’est en rien dissuasive. Reste la dimension punitive qui exclut les circonstances du drame ayant conduit à la condamnation et les risques potentiels d’erreur qui peuvent ôter la vie à un innocent par méprise.
Le Maroc observe une période de moratoire depuis 1993. Reste le sort des condamnés à la peine capitale et leurs conditions de détention. Exclus du système judiciaire qui les considère comme déjà trépassés, ils survivent en marge de tout recours dans des prisons qui leur feraient certainement préférer de disparaître plutôt que d’agoniser pendant de si longues années dans ces conditions.
L’actualité renvoie au procès de Argana et à la demande des parties civiles qui renoncent à demander la peine capitale pour les coupables, aussi atroce que fut leur crime. En procédant de la sorte, ils se dédouanent de tout esprit de vengeance et ce faisant mettent l’accent sur la Justice qui se doit d’être infaillible et équilibrée. L’idée sous-jacente étant de faire en sorte que celle-ci fonctionne avec sévérité et probité, mais dans un cadre humaniste.
En se mettant à la hauteur des criminels, la Justice n’a rien à gagner. En évitant le piège de punir un innocent, elle se grandit au bénéfice de tous.
Le : 11 octobre 2011
20:41 Écrit par OUTALHA dans societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
|
Imprimer | |