22/09/2012
LE SANGLOT DE L'HOMME MODERNE
Gérer l'incertain, sans même le penser est désormais la tendance et la ligne politique un peu partout à travers le monde. c’est peut-être une des conséquences de la crise que traverse l’humanité dans son combat quotidien pour affronter l’incertitude de l’avenir. d’où ce désordre dans la pensée qui marque le comportement politique et la gestion économique des affaires du monde.
"Penser l’incertain". Tel était le thème du dernier congrès des sociologues francophones tenu à Rabat au mois de juillet. Avec un intitulé pareil, on est généralement mal parti pour sortir avec des conclusions évidentes, et encore moins des recommandations à suivre, et ce, dans n’importe quel conclave scientifique. Pourtant, les sociologues, mais moins que les philosophes, trouveront toujours matière à moudre lorsqu’il est question de complexifier le réel pour mieux l’interroger. Ce fut le cas lorsque le congrès, dans ses conclusions, refila le bébé avec l’eau du bain à une autre discipline à créer : la sociopolitique de l’incertain. On ne saura pas en quoi une telle discipline serait à même d’appréhender l’incertain avec la certitude. Mais qu’importe, l’essentiel c’est de faire avancer la réflexion sur un concept aussi fascinant que celui de l’incertain. Selon un compte rendu de la presse, publié par un quotidien francophone de la place (du 9 juillet dernier), un des intervenants s’est étonné en pleine séance : «Je suis surpris que personne n’ait mentionné la sérendipité». Bigre ! Le lecteur curieux donna sa langue au chat et se précipita sur le dictionnaire. Mais peine perdu, ni le Robert, pourtant bien dodu, ni ses grands frères en sept volumes ne lui furent d’un quelconque secours.
On a beau avoir lu, on ne sait encore rien et on ne peut connaître tous les mots des autres. Mais une petite recherche sur le net a mis fin à ce bref moment d’inculture et sa sensation désagréable plantée dans l’esprit du lecteur curieux telle une écharde dans la paume de la main. La sérendipité (que cet inculte de correcteur de l’ordinateur vient de souligner en rouge) est un mot dérivé de l’anglais “serendipity”. Serendip est l’ancien nom du Sri Lanka, et d’après un conte traditionnel persan, «Les Trois Princes de Serendip» de Horace Warpol (1754), les héros étaient tout le temps en train de trouver par accident ce qu’ils ne cherchaient pas. Fiat lux ! La lumière fut et tout devient clair. On donnera à ce mot, par extension, d’autres sens au figuré comme le fait de trouver une information par hasard, ce qui est le cas de cette chronique avec ce mot tant cherché et recherché. On peut aussi le placer en parlant de la chance en matière de recherche scientifique et d’exploration : cas de Pasteur ou de Christophe Colomb. Bref, la sérendipité c’est que du bonheur, comme disent les gens qui prennent tout ce qui vient du bon côté. Finalement, c’est une bonne idée de penser l’incertain. On peut trouver des choses auxquelles on n’avait pas pensé auparavant si l’on a de la chance, même si Pasteur précisément, qui avait trouvé le vaccin contre la rage, disait que la chance favorisait les esprits préparés. Comme quoi, il faut y aller avec des biscuits sinon, sans la sérendipité, on en revient complètement dépité.
Qui cherche trouve, dit l’adage. Oui mais, les chercheurs qui trouvent, comme dirait le général De Gaulle, on en cherche, alors que les chercheurs qui cherchent on en trouve. L’art de trouver ce que l’on ne cherchait pas est souvent cultivé par ceux qui croient en leur chance et de plus en plus par ceux qui parient sur le profit aux dépens des autres. Prenez les traders responsables de la crise financière qui, eux, n’ont pas pensé l’incertain mais l’ont géré. C’est un jeu de casino qui consiste à parier sur l’incertitude du marché, la peur, la versatilité. Autant de sentiments fragiles, humains, trop humains et improbables. Gérer l’incertain, sans même le penser est désormais la tendance et la ligne politique un peu partout à travers le monde. C’est peut-être une des conséquences de la crise que traverse l’humanité dans son combat quotidien pour affronter l’incertitude de l’avenir. D’où ce désordre dans la pensée qui marque le comportement politique et la gestion économique des affaires du monde. Dans ce monde où l’illusion de la transparence et celle des libertés cachent mal une confusion des sentiments d’insécurité et de peur. Plus on est informé et moins on est rassuré et plus on s’exprime librement moins on a le sentiment d’être entendu. A l’effet, on cherche la cause dans une vaste et vertigineuse interrogation où se mêlent la peur et les pleurs. Le sanglot de l’homme moderne ? Pourtant déjà au milieu du XIXe siècle, voici ce que le grand Victor Hugo écrivait dans Les Contemplations dans un poème intitulé "Pleurs dans la nuit" :
L’effet pleure et sans cesse interroge la cause.
La création semble attendre quelque chose.
L’homme à l’homme est obscur.
Où donc commence l’âme ? Où donc finit la vie ?
Nous voudrions, c’est là notre incurable envie,voir par-dessus le mur.
20:07 Écrit par OUTALHA dans Politique, societe | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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L’Iran arme lourdement la Syrie via l’Irak
L’Iran a utilisé des moyens aériens civils pour transporter en Syrie des militaires et de grandes quantités d’armes via l’espace aérien irakien afin d’aider Bachar Al-Assad à réprimer les insurgés, selon un rapport des services de renseignements occidentaux auquel Reuters a eu accès.
Les Etats-Unis interrogent en permanence les autorités irakiennes sur des vols iraniens soupçonnés de fournir en armes le régime syrien à travers son espace aérien. Jusqu’ici, Bagdad a toujours affirmé n’autoriser le passage d’aucune arme par ses airs.
Mais le rapport consulté par Reuters indique que des armes iraniennes ont été envoyées en très grandes quantités en Syrie via l’Irak. Ces livraisons ont été organisées par les gardiens de la Révolution iraniens, précise le rapport.
Si Téhéran, principal allié de Bachar al Assad, est depuis longtemps accusé de fournir des armes au régime syrien, ce rapport affirme que ces livraisons sont en réalité bien plus importantes et systématiques que ce qui était jusqu’ici imaginé, grâce à un accord entre des hauts responsables irakiens et iraniens.
«Des avions se rendent presque tous les jours d’Iran en Syrie en passant par l’Irak, avec à leur bord des gardiens de la Révolution iraniens, et des dizaines de tonnes d’armes destinées aux forces de sécurité syriennes et aux milices qui combattent les insurgés», indique le rapport, dont une copie a été obtenue grâce à une source diplomatique au sein des Nations unies.
Bagdad a démenti mercredi soir le contenu de ce rapport.
«L’Irak rejette les allégations infondées selon lesquelles il autoriserait l’Iran à se servir de son espace aérien pour acheminer des armes vers la Syrie», a dit Ali al Moussaoui, conseiller pour les médias du Premier ministre Nouri al Maliki.
«Le Premier ministre a toujours prôné une solution pacifique au conflit syrien et la nécessité d’une interdiction de toute ingérence d’un Etat tiers en Syrie, que ce soit en envoyant des armes ou en aidant d’autres à le faire», a-t-il ajouté.
Selon ce rapport, que des diplomates occidentaux ont qualifié de crédible et de cohérent selon leurs informations, Téhéran s’est mis d’accord avec Bagdad pour utiliser son espace aérien.
Un diplomate estime qu’il est possible qu’aucun accord formel n’ait en réalité été trouvé, mais qu’il y ait entre les deux pays un accord tacite: ne jamais poser aucune question sur d’éventuels transferts d’armes en Syrie.
Plusieurs médias iraniens ont rapporté dimanche que le commandant en chef des gardiens de la Révolution, Mohammad Ali Jafari, avait admis que des membres de son corps armé apportaient une aide non militaire en Syrie et au Liban, et que Téhéran pourrait s’engager militairement aux côtés de Bachar Al-Assad si ses principaux ennemis passaient à l’offensive. Mais le lendemain, le ministère des Affaires étrangères a démenti ces informations.
Deux Boeing 747 iraniens spécifiquement mentionnés dans le rapport des services de renseignements occidentaux comme ayant été impliqués dans des transferts d’armes font partie des 117 avions frappés mercredi de sanctions par le département américain du Trésor.
Le Trésor américain a également placé sur sa liste noire la compagnie aérienne iranienne Yas Air pour avoir fourni des armes à Damas. Un comité d’experts des Nations unies chargé de surveiller l’application des sanctions imposées au régime iranien avait à plusieurs reprises indiqué que Yas Air, ainsi qu’Iran Air, envoyaient des armes en Syrie.
Ce comité avait également signalé que l’Iran envoyait des armes en Syrie via la Turquie, et non via l’Irak. Selon le rapport, ces livraisons par l’espace aérien turc ont en fait cessé.
«Depuis qu’Ankara a adopté une position ferme contre la Syrie, et déclaré qu’il allait intercepter tous les convois d’armes envoyés au régime d’Assad via le territoire turc ou son espace aérien, Téhéran a totalement cessé d’utiliser cet itinéraire», est-il écrit.
L’Iran n’a pas le droit de vendre des armes, en vertu d’un embargo des Nations unies qui fait partie d’un ensemble de sanctions internationales liées au programme nucléaire de Téhéran.
20:06 Écrit par OUTALHA dans international, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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