Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

29/11/2012

EN DISANT « OUI » A L’INITIATIVE ABBAS, LA FRANCE MET FIN A L’AMBIGUÏTE

François Hollande a finalement décidé de tenir la promesse de Nicolas Sarkozy. La France est le premier pays occidental à soutenir l’initiative de Mahmoud Abbas pour que la Palestine accède au statut d’"État non membre observateur" à l’ONU.  

Le Proche-Orient a besoin d’audace. Après bien des hésitations, François Hollande et son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ont décidé de suivre la trace de leur "maître", François Mitterrand. Lorsque cet ami indéfectible d’Israël décide de reconnaître l’OLP et reçoit Yasser Arafat à Paris en 1989, il déplace brutalement les lignes. Les réactions sont violentes. Dans la communauté juive française, en Israël et aux États-Unis, on crie à la trahison, mais quelques années plus tard, les accords d’Oslo donnent raison au président français.

En décidant de voter "oui", jeudi 29 novembre, au projet palestinien (actuellement en discussion à l’ONU), non seulement la France tient une promesse de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner, mais elle se singularise à nouveau parmi les alliés d’Israël.
Pourtant, dans ses premières déclarations sur le sujet, François Hollande s’était montré très circonspect. En recevant Mahmoud Abbas à l’Elysée en juin dernier, il s’était contenté de plaider pour une "reprise des négociations sans conditions" et n’évoquait même plus la question des colonies. Ces dernières semaines, il semblait même connaître une lune de miel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. La France avait alors tenté de convaincre les Palestiniens de différer à nouveau leur projet, invoquant l’approche des élections en Israël propice à toutes les surenchères.

Abbas ne cèdera pas

Déjà le gouvernement israélien menace et hurle à la violation des accords d’Oslo (qui ne disent pourtant rien sur cette question). Il envisage de destituer Abbas, de déchirer lesdits accords. Contraints par une stricte législation de leur Congrès, les Etats-Unis menacent, quant à eux, de lui couper les vivres : 450 millions de dollars de contribution au budget de l’Autorité palestinienne. Mais Abbas, cette fois-ci, ne reculera ni devant Israël ni devant les conséquences financières de ce geste. Selon un proche du chef de l’Autorité palestinienne, celui-ci, considérant qu’il n’a plus rien à perdre, est prêt à prendre les uns et les autres au mot. Si les menaces sont mises à exécution, il se tournera vers la communauté internationale et vers Israël. Aux uns, il dira : "Voulez-vous réellement que la situation aujourd’hui sous contrôle en Cisjordanie tourne au chaos, faute de moyens pour payer les traitements des fonctionnaires et verser les aides sociales ?" Et au "partenaire" israélien : "Vous ne voulez plus de moi ? Plus de l’Autorité palestinienne ? Voici les clés. Faites comme chez vous. La vie de deux millions et demi de Palestiniens est désormais votre problème. Je ne réponds plus de rien".

En réponse à ce possible scénario, dans le camp de la paix israélien aussi, des voix se font entendre en faveur du soutien de l’initiative. Ainsi Yossi Beilin, l’un des architectes des accords d’Oslo, estime que si les Américains et les Israéliens persistaient dans leur attitude, cela porterait "le coup de grâce" à un Abbas déjà très affaibli.

L’inconnue Obama

Selon un diplomate européen en poste à l’ONU, c’est l’une des raisons pour lesquelles d’autres pays - en particulier européens- pourraient être tentés de suivre l’exemple français. Certes, ils pèsent le risque de réactions américaines et israéliennes négatives, mais considèrent que le récent succès politique du Hamas à Gaza mérite d’être balancé par un coup de pouce à l’Autorité palestinienne en danger de marginalisation. Ils ont d’ailleurs observé que le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, avait apporté son soutien à Abbas, alors qu’il était jusqu’ici plutôt réservé sur la question. Et pour cause : Abbas demande la reconnaissance de l’État palestinien dans le cadre des frontières de 1967. Or le Hamas considère comme sacrilège le renoncement à la moindre parcelle de la Palestine "historique" pré-existante au plan de partage de 1947. Surtout, ces pays qui devraient soutenir le projet palestinien estiment que ce statut d’État non membre (celui dont jouit un seul autre État, le Vatican) est de nature à relancer les négociations directes entre les deux parties, d’État à État.

Ces derniers jours, l’Autorité palestinienne aurait pris deux engagements pour obtenir le vote de la France : ne plus faire du gel de la colonisation un préalable à la reprise des discussions avec Israël et renoncer provisoirement à l’un des privilèges de ce nouveau statut : la saisine de la Cour pénale internationale pour y poursuivre Israël. Évidemment, comme on le confirme de source diplomatique palestinienne, aucun de ces engagements ne sera écrit noir sur blanc. Mais la France, et avec elle les autres pays occidentaux qui voteront finalement «oui», compte sur l’esprit de responsabilité de la partie palestinienne.

Reste une dernière inconnue : l’attitude de l’administration américaine. Après l’admission de la Palestine comme membre de plein droit à l’Unesco, elle s’était retirée de l’institution. On n’imagine pas les Américains se retirer de l’ONU, ni même interrompre leur contribution financière (22% du budget régulier et 28% des opérations de maintien de la paix. C’est donc bien la quote-part américaine au budget de l’Autorité palestinienne qui risque d’être le prix à payer pour Mahmoud Abbas.

Mais au-delà, Barack Obama doit se sortir d’une situation politiquement délicate. En 2010, il avait promis aux Palestiniens un État reconnu par l’ONU en 2011. Il espérait alors une reprise des négociations, mais Benjamin Netanyahou a refusé de prolonger le moratoire sur les colonies. Le département d’État avait alors réussi à convaincre Abbas d’attendre la réélection d’Obama avant de retourner à l’ONU. Son deuxième mandat change-t-il la donne ? Pour l’instant, le président réélu a préféré se tourner vers l’Asie. Pourra-t-il rester longtemps inactif, pour ne pas dire indifférent à ce qui se joue au Proche-Orient ?

09:44 Écrit par OUTALHA dans international, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

25/11/2012

GAZA, le silence qui tue…

Il y a quelques jours s’exprimait la crainte de voir les faucons israéliens profiter très rapidement de la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis et du vide administratif qui s’en suit en attendant la nomination de nouveaux secrétaires d’État et à la Défense. Cette appréhension, malheureusement, était fondée car au lendemain, quasiment, du 6 novembre, les premiers signes d’une agressivité accrue de l’armée israélienne annonçaient les opérations meurtrières contre Gaza et sa population, qui ont déjà coûté la vie à plus de 100 Palestiniens, civils innocents dans leur écrasante majorité. 

Et si l’UE, tout comme la Ligue arabe, a condamné l’agression de l’armée israélienne, qui pilonne aveuglément un ghetto qui enferme plus de deux millions de personnes avec une densité d’habitants parmi les plus élevées au monde, les Etats-Unis préfèrent, quant à eux, suivre aveuglément la position d’Israël qui accuse le Hamas  d’avoir provoqué la crise en lançant des roquettes sur le territoire israélien.

La question, en vérité, n’est pas à chercher à en déterminer l’origine ou la responsabilité car, en tout état de cause, elle se trouve dans la situation objectivement faite au Peuple palestinien, privé de ses droits nationaux, coupé en deux entre la Cisjordanie et Gaza, divisé par la fracture politique entre le Hamas et le Fatah, mais surtout, soumis au diktat intransigeant et obtus des dirigeants israéliens majoritairement acquis aux thèses extrémistes d’annexion et de réalisation d’Eretz Israël.

Et si, après avoir prôné et utilisé la voie armée et la violence pour la reconnaissance de ses droits, le peuple palestinien a voulu, au début de la décennie 90, suivre la démarche pacifique et responsable du dialogue, magnifiée par les Accords d’Oslo, force est de constater que ce « processus de paix» est depuis longtemps devenu un simple slogan creux, tant il a été vidé de son sens actif du fait de l’intransigeance israélienne stratégiquement soutenue par les Etats-Unis depuis des décennies.

Aujourd’hui, malgré le soutien et la solidarité des peuples arabes, et de quelques Etats de la région MENA, tel celui du Maroc qui envoie un hôpital militaire à Gaza pour alléger les souffrances des populations civiles, force est de déplorer la solitude profonde du Peuple palestinien, livré à lui-même, privé de leadership résolu et uni, balloté au gré des intérêts stratégiques et égoïstes des uns et des autres. Car, en fait, les agressions qui l’accablent répondent à des agendas qui n’ont rien à voir avec la lutte pour la reconnaissance de ses droits légitimes et inaliénables.

Mais qui voudra admettre cela, dans nos chancelleries, nos rédactions et autres réseaux sociaux où la passion et la fougue l’emportent trop souvent sur la réflexion? Pourtant, d’amères réalités sont à reconnaître.

Quelques vérités

La première veut qu’Israël soit aujourd’hui dirigé par des forces qui, objectivement, ont toujours œuvré à empêcher toute solution durable et pacifique du conflit israélo-palestinien. Netanyahu et Lieberman sont des adversaires farouches de la reconnaissance de la Palestine indépendante, mais aussi de la coexistence pacifique entre deux Etats dans cette perspective. Tout est entrepris par eux dans cet esprit pour casser toute dynamique de paix dès qu’elle apparaît. Ils ont donc pris comme une aubaine le lancement de quelques roquettes par le Hamas contre le territoire israélien, assurés à la fois du soutien aveugle d’Obama, qui a largement profité des voix sionistes pour sa réélection, et de l’adhésion de l’opinion publique israélienne qui est traumatisée par les menaces contre sa sécurité.

Dans un tel contexte, l’agression contre Gaza apparaît seulement comme un moyen rapide d’obtenir le maximum de voix lors des prochaines élections législatives israéliennes.

La seconde vérité, plus difficile à accepter pour celui qui soutient le peuple palestinien, est en rapport avec l’agenda de l’Autorité Palestinienne, qui s’apprête à déposer une demande de statut d’observateur à l‘Assemblée Générale de l’ONU. Cette démarche, puissamment soutenue par une majorité de la communauté internationale des Etats, ne fait ni l‘affaire du Hamas, ni celle d’Israël. Quelques roquettes, lancées au «bon moment» après des mois de trêve et d’accalmie, auraient donc pour objectif pernicieux de casser cette dynamique voulue par Mahmoud Abbas et ses amis.

La troisième vérité, encore plus difficile à admettre, c’est que le Hamas, qui dirige Gaza, est très souvent perçu comme un instrument entre les mains d’une puissance extrarégionale, laquelle lui a fourni, tout au long des derniers mois, des roquettes plus sophistiquées et plus puissantes que celles utilisées précédemment. Le résultat est que ces missiles ont une portée supérieure et menacent directement des villes comme Tel Avive, Jérusalem, ce qui excite encore plus l’agressivité et la volonté destructrice de Tsahal.

Enfin, dernière vérité, l’agression contre Gaza permet, pendant quelques semaines, “d’alléger” la pression faite sur Bachar Al Assad, lequel, de plus en plus isolé diplomatiquement, honni par tous, pourra tenter de s’agripper au pouvoir en Syrie, en poursuivant sa politique d’extermination de son propre peuple.

Or Bachar Al Assad est l’allié unique de cette puissance, l’Iran pour être clair, qui au Liban comme à Gaza, dispose d’organisations «amies», Hamas et Hizbollah…

Dans ces quatre vérités réside le fondement du drame immense vécu par le peuple palestinien, pris en otage par les calculs des uns et des autres, enfermé dans le ghetto de Gaza, meurtri dans sa chair, sans espoir, ni répit.

Notre solidarité envers lui doit s’exprimer de façon exemplaire et c’est la fierté des Marocains de savoir que SM le Roi a ordonné l’envoi d’un hôpital de campagne à Gaza.

Mais notre douleur et nos regrets sont immenses du fait de cette situation que vivent les civils à Gaza, victimes innocentes des intérêts, des calculs et des objectifs de forces, secteurs, Etats, qui n’ont en réalité cure de la paix, de la stabilité et de la sécurité pour tous dans la région et encore moins du droit du Peuple palestinien à un Etat souverain et indépendant.

Les innocents doivent mourir en silence !

20:51 Écrit par OUTALHA dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |