11/01/2012
LES FILETS DE LA DISCORDE
Depuis son annonce, le non-renouvellement de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc n’a cessé de faire parler de lui.
D’aucuns appuient sa reconduction, d’autres la rejettent.
En somme, les enjeux sont différents selon que l’on se place d’un côté ou de l’autre de la rive de la Méditerranée. Ainsi le ministre espagnol de l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement, a annoncé que le gouvernement de son pays allait demander à la Commission européenne la négociation d’un nouvel accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Il a précisé par ailleurs que cette demande sera transmise formellement à l’occasion de la réunion qui se tiendra avec la commissaire européenne à la Pêche, Maria Danamaki.
Le ministre a qualifié de priorité politique absolue du gouvernement espagnol, la reprise de la coopération de l’Espagne avec le Royaume dans le domaine de la pêche. Il a déclaré par ailleurs qu’il allait exiger l’indemnisation des pêcheurs espagnols touchés par la non-reconduction. (près de 1000 emplois directs et 5000 indirects sont menacés en Espagne à cause de cette décision).
C’est cette même volonté qui a poussé des milliers de personnes à battre le pavé pour protester à Cadiz contre le non-renouvellement de cet accord qui porte préjudice aux intérêts des professionnels espagnols. Il va sans dire qu’ils sont les premiers à bénéficier de cet accord. Les manifestants ayant reçu l’appui de la population, de différents secteurs et même des partis politiques ont sillonné les rues de cette localité avant de donner lecture à un manifeste dénonçant la situation très critique que traverse la population et appelant à la conclusion d’un nouvel accord.
Ce n’est pas le même son de cloche qu’on retrouve chez les professionnels de la pêche marocaine. Ils demeurent opposés à la prorogation de ce protocole d’accord qu’ils jugent désavantageux. Même si le Maroc négocie une contrepartie financière importante, il sera perdant, selon ces professionnels.
Mercredi 11 Janvier 2012
21:06 Écrit par OUTALHA dans international | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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28/12/2011
LA TURQUIE EN COLERE.
Le premier ministre Tayyip Erdogan a annoncé la couleur des sanctions politiques à savoir la suspension des visites bilatérales, l’annulation du forum commercial franco-turc prévu pour janvier 2012... Sur le plan militaire: les avions militaires devront, au cas par cas, demander une autorisation de survol du territoire turc. Les navires français sont indésirables dans les ports turcs. Les escales symboliques sont supprimées.
Le Premier ministre Turc a prévenu que les sanctions seront annoncées en plusieurs étapes. Le devenir de la proposition de loi au Sénat déterminera en grande partie les prochaines annonces. Aucune sanction économique n'a pour le moment été prise par le gouvernement. Le ministre de l'Economie a écarté cette hypothèse.
Mais les réactions individuelles zélées risquent de se multiplier: les cuisiniers ont annoncé leur refus des produits français, Le maire d'Ankara, a de son côté annulé une commande d'une centaine de voitures électriques Renault Fluence... Fabriquées par des ouvriers turcs dans l'usine de Bursa... Quant au directeur de la police nationale turque, il a annulé le contrat qui liait son administration avec Peugeot. Finies les berlines françaises pour les commissaires divisionnaires.
Les appels au boycottdes produits français circulent sur internet, avec la liste des marques à bannir: de Carrefour à L'Oréal. Des campagnes rarement très suivies par les consommateurs. En 2006, quelques grandes enseignes, comme Total, avaient essuyé une petite baisse de chiffre d'affaires, mais pas de quoi affoler les actionnaires.
La Turquie a répondu à la France en l'accusant à son tour de génocide, pour les crimes commis pendant la période coloniale en Algérie. Ankara a également annoncé son intention de consulter chaque pays africain, via ses ambassades (la Turquie en compte aujourd'hui près d'une trentaine sur le continent), et d'y militer pour la reconnaissance par la France des exactions et des massacres commis contre les populations locales.
Le différend franco turc risque fort d'interrompre le début de coopération qui s'était installé. Une bonne nouvelle pour Bachar-al-Assad. La Turquie va tenter d'isoler diplomatiquement la France dans tout le Moyen Orient.
28 décembre 2011
09:55 Écrit par OUTALHA dans international | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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