Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

05/12/2011

Constitution, osons, que diable !

 LHASSAN OUTALHA, 25 avril 2011

Une semaine tout juste nous sépare de la fin des « grands oraux » consacrés à la présentation des propositions des partis politiques, syndicats et autres acteurs nationaux organisés par la Commission consultative de Révision de la Constitution. Les premiers « hearings » ont montré que les partis politiques reçus par El Mannouni et ses pairs, quoique soucieux d’exhaustivité, n’ont pas vraiment cherché à élargir le champ de la réforme constitutionnelle tel qu’il avait été défini dans le discours royal du 9 mars dernier. D’où le reproche de timidité et de manque de hardiesse adressé à ces forces politiques, à la fois par une partie de la presse et par les mouvements de jeunesse. Ceux-ci, d’ailleurs, tentent, non sans difficulté, de préserver sinon le « mouvement du 20 février » du moins l’esprit et l’élan qui ont été impulsés par les premiers animateurs de ce « printemps marocain ». Sans vouloir tomber dans l’accusation gratuite ou le procès d’intention envers la classe politique, on remarquera pourtant qu’au-delà des sept points évoqués par le discours royal, le Souverain a laissé la porte ouverte à toutes propositions que la Commission consultative jugerait nécessaires de formuler. La volonté ainsi exprimée suggère, voire invite à la hardiesse, à l’imagination, à l’intelligence, à l’anticipation également. Aujourd’hui, après le discours du 9 mars, chacun peut comprendre que l’édifice institutionnel est voué à une refonte totale. C’est ce que le chef de l’État, lui-même, a appelé de ses vœux et on imagine mal qu’une telle ouverture puisse être suivie d’ergotages politiciens, de « mesurettes », de timides avancées, formulées par des acteurs qui n’auraient pas compris la portée des propositions royales. Une chance historique s’offre désormais au peuple marocain, celui d’entrer véritablement et définitivement dans l’ère démocratique moderne par le biais d’une Monarchie parlementaire et constitutionnelle au diapason d’institutions étatiques abouties comme l’Espagnole, la Britannique, la Suédoise, etc. L’occasion formidable d’une évolution pacifique et profonde est donnée aux Marocains. A ceux qui ont la responsabilité politique et constitutionnelle d’encadrer les citoyens de comprendre que ce momentum est sans doute unique. Et si « avant l’heure, ce n’est pas l’heure, après l’heure, ce n’est plus l’heure »... Alors, osons, que diable !

 

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LES RÉFORMOPHOBES

Le discours du 9 Mars a suscité beaucoup d’intérêts et généré beaucoup de réactions, pas toutes positives, au contraire certaines versent presque dans la déception et le reproche. Pourquoi donc cette attitude devant un discours qui se veut avant tout réformateur et audacieux? On savait nos amis Français « Râleurs », mais on ne savait pas que le colonisateur nous a laissé cet héritage pour qu’il s’amplifie et donne ce que nous observons chez certains Marocains d’aujourd’hui et que j’appellerai les reformophobes.

Vous trouverez sur internet des blogueurs qui font l’éloge de la tendancieuse reforme lancée par Sa Majesté, parfois certains en font un peu trop, mais parfois c’est assez mesuré comme on a pu le constater chez certains partis politiques. Vous trouverez également des personnes qui ne voudraient surtout pas de cette commission désignée pour proposer une constitution. D’autres pensent que le discours n’augure rien de nouveau, d’autres vous diront qu’ils n’ont pas confiance à ce qui est promis, ils se présentent eux même comme n’étant jamais d’accord avec rien, ils veulent juste être tout le temps contre tout. C’est comme ça! Allez comprendre quelque chose.

Certains contestataires du dimanche en sont même arrivés à penser que Driss Basri est derrière tout cela! D’autre ne voient dans la commission que le président et dans le président que le fait qu’il a participé à créer la constitution d’un pays du Golf Arabe et que de surcroit il a été désigné par le roi qu’il ne voudrait surtout pas décevoir.

Mettez vous à la place d’un dirigeant, même pas un Roi, un simple dirigeant d’entreprise, une épicerie (Hanoute dial rass derb), certains de vos employés vous demandent de changer certaines choses, vous revenez avec un paquet de changements qui excèdent les demandes, et là vous avez une partie qui vous dit qu’elle ne vous fait pas confiance, une autre qui pense que de toute façon cela ne changera rien, une autre qui commencent à en vouloir encore plus , … etc., que feriez vous à cet instant ?!

A-t-on oublié que la veille du 9 Mars, les demandes n’excédaient pas la démission de Abibis(Abbas El Fassi) et de quelques ministres et hommes politiques impliqués dans les affaires ? A t on oublié qu’avant le 8 Mars personne ne croyait à la possibilité rééquilibrage des pouvoirs entre le Roi et le premier ministre encore moins qu’elle soit proposée par le Roi lui même ? A t on oublié que les demandes étaient principalement sociales de la bouche même des organisateurs du #Feb20?

Aujourd’hui il faut qu’un débat national soit ouvert à tous les Marocains, peut être le premier débat national de l’histoire moderne du Maroc, un débat qui comprend toutes les idées toutes les opinions, mais de grâce! Veillons à ce qu’elles soient constructives. Critiquer pour critiquer ne servira à rien car ne l’oublions pas «La seule critique définitive est la création ». Un critique qui accompagne son opposition d’une contre-proposition est un critique qui vaut de l’or, car ceux là sont nécessaire et vitaux pour toute construction collective, Théophile Gautier en sait quelque chose quand il dit « Le critique qui ne produit rien est un lâche ».

Ton pays te veut vif et créatif.

Mais là n’est pas le débat, ou du moins pas le Débat National ! Le Débat National est une action collective et collaborative pour l’intérêt de tous, y compris toi et moi dont le but n’est pas la recherche d’un gagnant et d’un perdant mais plutôt la production d’un schéma gagnant-gagnant.

Mon dieu que nous arrive t il ? Sommes nous frappés par la malédiction de ne plus croire en nous même ?!!!

Rappelons nous les réactions de certains Marocains (officiels et non officiels) devant les projets de Moudawana, code de la route, INDH, IER. Rappelons-nous du refus même du Tramway de Rabat !!! Où en sont ceux qui étaient contre tout cela aujourd’hui ?

Comment changer cela? Cela dépend, si tu es lecteur d’un texte quelconque , poses toi toujours les questions suivantes:

-A quoi appelle l’auteur ? Que propose-t-il de faire pour aller de l’avant? Quelle est sa solution ?

Si tu ne trouves pas la réponse, c’est que tu viens de perdre quelques minutes. Ce n’est pas grave, continues quand même à lire, mais dorénavant tu sais qui/quoi lire.

Si tu es acteur /auteur (critique ou pas) poses toi celles là:

-Qui suis je? Quelle est ma valeur ajoutée ? Quelle est ma proposition? Quelle en est l’entendue? Quelles sont les conséquences de ce que je propose? Quelle est la faisabilité de ma proposition?

La critique non constructive est l’impôt perçu par les envieux sur les méritants.

A toi de choisir ton camp; tendre ta main à autrui ou être contributeur (contribuable). Il n’existe pas d’autre choix, car hélas depuis le 9 Mars tu es devenu responsable, malgré toi peut être, mais tu l’es devenu quand même, tu es libre. Et la responsabilité n’est autre que l’impôt que verse l’homme libre à ses égaux !

 

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