06/02/2013
LA JAMAA, L’ERE DE L’APRES CHEIKH YASSINE.
Cheikh Abdeslam Yassine s’est éteint, tout le monde s’y attendait et même sa mort a été plusieurs fois affirmée et vite démentie, cela ne manquera pas de susciter commentaires et interrogations.
Le décès de Abdessalam Yassine aura-t-il un impact sur Al Adl Wal Ihsane ?
La réponse à cette question est liée à l’identification de la source de force d’Al Adl Wal Ihsane : Est-ce qu’elle vient du fait que la Jamaâ soit liée uniquement à la personne de Abdessalam Yassine ou que cette force dérive de ses structures organisationnelles et de la force du projet qu’elle défend ? . Bien sûr, pour les observateurs qui liaient toujours la Jamaâ à la personne de Abdessalam Yassine, la réponse est évidente. La vérité est que la Jamaâ puise sa force de son organisation. C’est vrai que Abdessalam Yassine était un personnage charismatique et que c’est lui qui a fondé cette Jamaâ et qui a contrôlé son parcours et sa construction organisationnelle. C’est lui qui a fixé les repères religieux et politiques de ce projet. Tout cela est important, mais la Jamaâ ne se limitait pas à cela uniquement. La force de la Jamaâ provenait également de ses responsables opérationnels qui ont une capacité de mobilisation importante et bénéficient de relais au Maroc et à l’étranger. Donc sur le court terme, la Jamaâ va durer avec la même force et d’ailleurs, la mort de Abdessalam Yassine pourrait même la renforcer.
Comment la mort de Cheikh Yassine pourrait-elle renforcer Al Adl Wal Ihsane ?
Son influence réside dans le fait que toutes les directions de la Jamaâ ont été formées par Yassine et qu’elles ont cru en son projet. Et donc, sur le court terme, elles resteront fidèles aux choix et aux orientations de Yassine.
Du moment que la force organisationnelle d’Al Adl Wal Ihsane est intacte, il n’est pas dit que la Jamaâ va s’affaiblir. Abdessalam Yassine était un fédérateur. Il a réuni les gens autour d’un projet mais ce projet a su s’imposer grâce à une force organisationnelle qui a réussi à le répandre et à mobiliser la population.
Qui succédera à Abdessalam Yassine ?
Cette question n’est pas nouvelle. Elle est posée depuis plus d’une dizaine d’années. Vu l’état de santé de Abdessalam Yassine et son âge, tout le monde parlait de l’après-Yassine et il y a eu de nombreux scenarii. Certains parlaient même de l’existence d’un testament. Il y a deux éléments déterminant le choix de la succession. D’abord, les fondements canoniques au sein de la Jamaâ et que Yassine a abordé dans son livre « La méthode prophétique » qui est le socle idéologique de la Jamaâ. Dans ce livre, il avait déterminé les caractéristiques du mourchid comme étant un fédérateur et un régulateur. Et le Conseil d’Orientation sera organisé au sein de la Jamaâ afin de déterminer le successeur de Yassine. Mais en plus de ces fondements, il y a aussi les coutumes. Il est d’usage que dans chaque organisation, l’homme numéro deux soit connu. Cette pratique n’est pas exclusive à Al Adl Wal Ihsane, c’est le cas aussi pour les Frères musulmans en Égypte et dans de nombreux partis politiques. Donc, pour ce qui est de la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihsane, cela fait longtemps que nous savons qu’il s’agit de Mohamed El Abbadi. L’essentiel selon moi est que la transition entre Yassine et son successeur se passe dans une atmosphère paisible.
Que représente Al Adl Wal Ihsane aujourd’hui ?
Al Adl Wal Ihsane représente le premier mouvement de prédication qui a réussi à attirer un grand nombre de Marocains. Deuxièmement, Al Adl Wal Ihsane est une force politique et a déjà un parti, « Le Cercle politique » qui a un secrétariat général et un bureau politique, des sections,… Il organise ses congrès de manière régulière et exprime des positions politiques. La force politique de la Jamaâ est visible lors des manifestations qu’elle organise puisque c’est la seule entité au Maroc qui peut rassembler un million de Marocains dans la rue. Donc, en plus d’être le premier mouvement de prédication au Maroc, c’est la première force politique. Al Adl Wal Ihsane a maintenant réussi à sortir du blocus imposé par les forces modernistes, séculaires et progressistes qui avaient une position éradicatrice à l’égard d’Al Adl Wal Ihsane. Ces élites et partis politiques ont commencé à présent à traiter avec la Jamaâ. Et on observe qu’un nombre de politiciens envisage cela également. À titre d’exemple, parmi les invités qui seront au congrès national de l’USFP, ce week-end, il y a des directions d’Al Adl Wal Ihsane. Ce qui signifie que la Jamaâ a réussi à convaincre les élites politiques qu’elle a un projet de changement au-delà des idées reçues. N’oublions pas non plus qu’Al Adl Wal Ihsane a formé le noyau dur du mouvement du 20 février. Donc pour résumer, la Jamaâ est un élément fort dans l’équation politique au Maroc et il est donc impossible de l’ignorer.
La succession de Cheikh Yassine par El Abbadi démentie puis confirmée.
Quelques heures après l’annonce du décès d’Abdessalam Yassine, une rumeur a circulé sur la nomination de Mohamed El Abbadi à la tête de la Jamaâ. La raison invoquée était le règlement intérieur d’Al Adl Wal Ihsane qui indiquerait qu’au décès du mourchid, le membre le plus âgé du Conseil d’Orientation prendrait sa place pour une période provisoire de deux mois avant l’élection d’un nouveau mourchid. Contacté par Le Soir échos, Hassan Bennajeh, porte-parole du bureau d’Al Adl Wal Ihsane, a démenti l’information. « C’est un règlement qui date des années 1980. Les règlements internes de la Jamaâ ont été modifiés maintes fois. » Pour ce qui est de la succession d’Abdessalam Yassine, le porte-parole déclare : « Nous n’en sommes pas encore là, nous ferons chaque chose en son temps ».
Sans trop tarder, la Jamaâ d’Adl Wal Ihssane vient de boucler la succession de feu Cheikh Yassine. L’opération s’est déroulée dans la grande discrétion, sans beaucoup de bruit et dans un esprit consensuel inédit. Mohamed Al Abbadi, ex-professeur de théologie à l’université d’Oujda, a été donc élu Secrétaire Général et Fathallah Arsalane, porte-parole de la Jamaâ, a été élu SG-Adjoint. Les deux postes sont pour un mandat de cinq ans renouvelable. Par la même occasion, le Conseil d’Achoura, l’organe qui a élu le successeur du Cheikh, a décidé de consacrer le titre du Mourchid à Abdessalam Yassine. L’élection du nouveau patron des Adlistes s’est tenue en ce début de semaine, soit dix jours après la mort de Yassine, dans le QG de la Jamaâ à Salé.
18:28 Écrit par OUTALHA dans MAROC, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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20/11/2012
UN TERMINAL POUR RENFORCER LE RESEAU DE DISTRIBUTION DU GAZ
Le Maroc veut profiter de son potentiel pour accroître la part du gaz dans son bouquet énergétique. Le ministère de l'Energie vient d'annoncer le projet de mise en place d'un terminal afin de booster la distribution du gaz dans le pays. Au terme du Forum international de l'Energie auquel le royaume a pris part en fin de semaine dernière, la gaz semble se profiler comme l'énergie de l'avenir après les couacs du nucléaire.
« Nous pensons qu'il est opportun d'augmenter la part du gaz dans notre bouquet énergétique », a déclaré vendredi dernier à la MAP Fouad Douiri, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, en marge du 3e Forum ministériel de gaz tenu à Paris. Il s’agit d’une rencontre internationale organisée conjointement par le Forum international de l'Energie [IEF] dont le Maroc est membre et l'Union internationale du gaz
Reconnaissant que le royaume est « actuellement [un] petit consommateur de gaz », le ministre estime que le royaume peut mettre à profit ses « qualités de disponibilité, de propreté et d'adaptabilité avec les énergies renouvelables » en vue d'« accroitre » la part du gaz dans son bouquet énergétique. Pour concrétiser cette orientation, le gouvernement projette la mise en place d’un terminal de gaz naturel liquéfié dans la région de Jorf Lasfar à El Jadida connecté à tout le réseau de distribution du pays. « C'est un investissement important que le Maroc compte faire en partenariat entre le secteur public et le secteur privé », a indiqué le ministre.
D’après M. Diouri la conception générale du projet a été faite et il est actuellement en phase d'études détaillée. Sa mise en œuvre concrète nécessitera une législation, relève le ministre soulignant qu'un projet de loi pour la régulation du secteur est en cours d'élaboration.
Le gaz, l’option de l’avenir ? La troisième édition du Forum ministériel de gaz a été l’occasion pour les Etats participants de mettre l’accent sur la nécessité de développer davantage la production et la distribution du gaz dans le monde. Ils ont ainsi mis en évidence certains « avantages » du gaz, notamment dans la production de l’électricité pour diminuer les émissions de CO2, le gaz étant plus propre que les autres énergies fossiles. Les participants ont également insisté sur la souplesse d'utilisation du gaz qui lui permet d'être plus adapté pour compléter les énergies renouvelables. Et d’ajouter qu’avec les incertitudes qui pèsent actuellement sur le nucléaire, après la catastrophe de Fukushima, « le gaz est appelé à prendre de l'ampleur ».
Le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, Najib Boulif, a déclaré en avril dernier que « le Maroc deviendra un pays producteur et exportateur de gaz ». Et même si plusieurs entreprises européennes avaient confirmaient ces déclarations, la directrice de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, avait réfuté ce genre d’hypothèse, soutenant que le royaume chérifien a encore un long chemin devant lui, pour atteindre la stature d’exportateur.
20:55 Écrit par OUTALHA dans Economie, MAROC | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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