Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

27/05/2012

François Hollande promet : Un retrait «ordonné» et «coordonné» d’Afghanistan

Le président François Hollande effectuait vendredi une visite surprise en Afghanistan pour expliquer aux soldats français les raisons qui le poussent à anticiper leur retrait de ce pays après dix ans de guerre, et deux ans avant le reste de la force de l’Otan. Arrivé à 08H30 (04H00 GMT) à l’aéroport de Kaboul, le chef de l’Etat, accompagné des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, s’est immédiatement rendu dans la base de Nijrab, en Kapisa (nord-est), où sont stationnés la plupart des militaires tricolores.
Le désengagement français, prévu d’ici à fin 2012, soit un an avant le délai fixé par l’ancien président Nicolas Sarkozy, se fera de manière «ordonnée» et «coordonnée» avec les alliés de la coalition de l’Otan en Afghanistan, a lancé François Hollande, qui a qualifié sa décision de «souveraine».
«Seule la France peut engager la France», a-t-il affirmé, ajoutant que le retrait serait mis en oeuvre «en bonne intelligence avec nos alliés, notamment avec le président Obama, qui en comprend les raisons, et en étroite concertation avec les autorités afghanes».
«La menace terroriste qui visait notre territoire comme celui de nos alliés en provenance de l’Afghanistan, sans avoir totalement disparue, a été en partie jugulée», a-t-il également justifié.
Arrivée fin 2001 en Afghanistan pour traquer Oussama ben Laden et chasser du pouvoir les talibans, qui le protégeaient, la coalition a effectivement réussi à se défaire de la majeure partie des éléments d’Al-Qaïda qui y étaient basés, en partie car ceux-ci sont partis vers d’autres zones de conflit (Yémen, etc.).
Mais malgré 130.000 militaires étrangers en appui de quelque 340.000 soldats et policiers afghans - les forces afghanes monteront à 352.000 éléments à l’automne -, la rébellion dirigée par les talibans est loin d’être battue. Plus de 3.000 civils sont morts en 2011 des suites du conflit.
Les craintes que le pays ne s’embrase à nouveau au départ de troupes de l’Otan sont d’ailleurs très répandues en Afghanistan. Les négociations entre belligérants n’avancent guère.
«Ce n’est pas aux alliés de définir l’avenir de l’Afghanistan», a observé François Hollande, mais «aux Afghans et à seuls de prendre le chemin qu’ils choisiront librement».
«La France maintient ses liens avec ce pays. Nous poursuivrons nos projets de développement» en Kapisa et Surobi, deux territoires longtemps contrôlés par l’armée française sous mandat de l’Isaf, la force armée de l’Otan, a-t-il assuré.
La Surobi, un district de Kaboul relativement apaisé, a été officiellement transférée en avril aux autorités afghanes. Les militaires français s’en retirent progressivement.
La Kapisa, une province beaucoup plus instable accolée à la Surobi, a été placée mi-mai dans la troisième phase sur cinq prévues du transfert par l’Otan de la sécurité aux forces afghanes, qui devra être total à la fin 2014. La majeure partie des 3.550 soldats français basés en Afghanistan y sont stationnés.
2.000 de ces militaires quitteront le pays d’ici fin 2012, a réaffirmé vendredi le chef de l’Etat qui, de retour à Kaboul, doit s’entretenir avec le président Hamid Karzaï et des membres de la société civile.
Point d’accès stratégique à Kaboul, la Kapisa est décrite par une source sécuritaire occidentale comme un «coupe-gorge» que les trafiquants se disputent aux talibans et où l’organisation d’un retrait sera compliqué pour les Français et problématique pour Kaboul.
Officiellement, le gouvernement afghan se dit pourtant prêt à prendre le relais, alors que le général américain John Allen, commandant de l’Isaf, estime qu’il n’y aura «pas de dégradation de la sécurité» en Kapisa.
Le désengagement français d’Afghanistan est une promesse de campagne électorale du candidat Hollande qui, une fois élu, l’a défendu devant Barack Obama, lors du G8 de Camp David, puis au sommet de l’Otan à Chicago. M. Hollande a affirmé à plusieurs reprises que ce retrait n’était «pas négociable».
Depuis le début du mois de mars, Jean-Yves Le Drian était en outre allé défendre cette position dans les principaux pays de l’Alliance atlantique.

 

Samedi 26 Mai 2012

20:58 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

Les journalistes d’Al Maghribya dénoncent les pressions de la direction générale : Pas de printemps pour le groupe Maroc Soir

«Comment la direction peut-elle refuser d’écouter  notre voix? Comment dans le Maroc d’aujourd’hui, ce Maroc où le Roi a écouté la rue en réformant la Constitution, les responsables du groupe Maroc Soir  répondent, eux, à nos revendications par des pressions et des licenciements qui ne disent pas leur nom?». Ce journaliste d’Al Maghribya, ce quotidien en langue arabe qu’édite le groupe Maroc Soir, affiche sa totale incompréhension devant le comportement de  la direction générale du groupe Maroc Soir. «Aux doléances et revendications des journalistes qui mènent depuis plusieurs jours déjà ces actions de mobilisation, la direction générale répond par l’autoritarisme. Le Printemps arabe n’a visiblement pas soufflé sur ce groupe de presse!» s’exclame cette journaliste.
Après avoir observé la grève de la signature de leurs articles de presse puis porté le brassard, les journalistes d’Al Maghribya, adossés au Syndicat national de la presse marocaine ont observé jeudi 24 mai un sit-in de protestation devant les locaux de Maroc Soir pour condamner d’abord et avant tout le renvoi, sans autre forme de procès, de l’un de leurs collègues d’Al Maghribya. «C’est une forme de pression qui a été exercée contre cinq journalistes de ce journal en les obligeant à accepter leur départ volontaire. Ce qui est en fait un départ obligatoire. C’est la méthode trouvée par la direction générale pour casser le mouvement, semer la peur et la division.
Nous sommes encore quatre à résister aux pressions du départ qui n’a de volontaire que le nom», nous apprend l’un des cinq journalistes qui a été empêché par les agents de sécurité d’accéder à la rédaction. Les revendications des journalistes d’Al Maghribya sont essentiellement axées autour de l’amélioration de leurs  conditions de travail de journalistes  et de l’application de la convention collective. Ils sont nombreux à dénoncer leurs salaires de base, «dérisoires». «Des salaires de base qui peuvent parfois ne pas dépasser les 3000 dhs.  Ce qui prouve bien que nous sommes face à une violation grave de la convention collective», témoigne un journaliste du groupe.

Les journalistes à la marche de dimanche
Les retenues sur salaires sont elles aussi fustigées par la rédaction d’Al Maghribya. Le groupe Maroc Soir a en effet instauré un système de retenues sur salaire pour tout journaliste arrivé «en retard» ou absent «sans aucune autorisation ou justification». «C’est notre dignité de journalistes professionnels qui est tout bonnement bafouée.  Un retard de 20 mn est assimilé à une absence d’une demi-journée. Résultat, notre salaire est amputé d’une demi-journée de salaire. Faites vos comptes si un journaliste accumule deux, trois, quatre retards.  A Maroc Soir, on est visiblement incapable de comprendre que le travail journalistique est une question de production et de présence sur le terrain, pas derrière un bureau. Un journaliste n’est sûrement pas un fonctionnaire qui doit pointer. Comment alors calculer le temps passé à couvrir une conférence qui se termine tard le soir, un congrès qui a lieu durant le week-end ou encore une interview effectuée le matin et qui dure plus que prévu?» se demande, ironique, cette journaliste également dans le mouvement de protestation. Quelles sont les explications du top management du groupe Maroc Soir ? Et comment explique-t-il la radicalisation de ce mouvement de protestation ? S’agit-il  de départ volontaire ou de licenciement de journalistes ? Vendredi matin, «Libération» a tenté sans  succès de joindre  le directeur général du groupe Maroc Soir, Mohamed Jouahri, pour recueillir sa  version des faits. Les actions des protestataires du journal Al Maghribya sont en train de prendre une nouvelle dimension. Le Syndicat national de la presse marocaine compte organiser dans les prochains jours une action de solidarité de toutes les rédactions du pays avec les journalistes d’Al Maghribya. Et dimanche 27 mai, c’est cette même solidarité qui s’exprimera à l’occasion de la marche de protestation populaire qu’organisent les deux centrales syndicales, la FDT et la CDT, à Casablanca.

20:55 Écrit par OUTALHA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |