Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

27/09/2012

Chômage : que propose le gouvernement ?

Le cap symbolique des 3 millions de chômeurs vient d'être franchi et les économistes se montrent plutôt pessimistes sur l'évolution de l'activité. Quelles sont les solutions proposées par le gouvernement pour y remédier ?

François Hollande s'est engagé il y a quelques semaines à ce que la courbe du chômage s'inverse d'ici un an. Alors que le seuil de trois millions des demandeurs d'emploi vient d'être franchi, la lutte contre le chômage devient une priorité pour le gouvernement qui s'est empressé de signaler que ces mauvais résultats ne lui étaient pas imputables : "Les trois millions de chômeurs traduisent l'échec des politiques économiques et sociales menées au cours de ces dernières années" a ainsi précisé Michel Sapin, ministre de l'Economie. Mais le gouvernement devra bien rendre des comptes dans les prochains mois. Que propose-t-il pour enrayer la mauvaise dynamique ?

Quelques mesures phares sont mises en avant pour montrer la détermination de l'exécutif. La première à être appliquée sera l'entrée dans le code du travail des "emplois d'avenir" destinés aux jeunes de 16 à 25 ans en grandes difficultés d'insertion sur le marché de l'emploi. Les premiers contrats devraient être signés le 2 novembre. Largement subventionnés par l'Etat, ces contrats devraient permettre la création de 150 000 emplois d'ici 2014, dont 100 000 en 2013. Cette mesure sera complétée par un autre dispositif : les "contrats de génération", dont l'entrée en vigueur est prévue pour 2013. Avec cette mesure, le gouvernement souhaite inciter les chefs d'entreprise à recruter d'avantage. La future loi doit permettre l'embauche en CDI de jeunes qui seront accompagnés par un sénior dont l'emploi sera maintenu jusqu'à la retraite. Imposé dans les entreprises de plus de 300 salariés, ces contrats de génération seront "proposés" aux PME de moins de 300 salariés avec allègement de cotisations salariales et patronales à la clé. Le gouvernement espère créer 500 000 emplois grâce à ce "pacte générationnel" pour un coût estimé à 2,5 milliards d'euros.

Pour lutter contre le chômage, François Hollande comte également sur la négociation entre les partenaires sociaux - qui doit s'achever à la fin de l'année - pour réformer le marché du travail afin d'assurer plus de sécurité aux salariés et plus de flexibilité aux entreprises. Autre mesure structurelle, la réforme annoncée du financement de la protection sociale pour abaisser le coût du travail. Sur ce point, aucune décision concrète n'a encore été prise.

Sur la compétitivité des entreprises justement, le gouvernement a chargé le commissaire général à l'investissement Louis Gallois de rédiger un rapport sur les performances des entreprises. Ce travail devrait conduire le gouvernement à prendre de nouvelles mesures en matière de compétitivité et de coût du travail.

Difficile d'estimer l'impact de ce programme sur le niveau du chômage. D'après l'OFCE, les contrats aidés et la politique active de l'emploi ne créeront que 75 000 emplois nets l'an prochain. Si le gouvernement s'en tient à ces premières mesures, le chômage pourrait poursuivre sa progression l'année prochaine pour atteindre 11 % de la population active selon les projections de l'OFCE.  

20:09 Écrit par OUTALHA dans FINANCE | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

Trop d’impôts tue l’impôt

L'impôt est une matière hautement inflammable, particulièrement en période électorale. A sa sortie de l'Elysée, où elle avait été conviée ce mercredi 6 juin pour discuter de la préparation du G20 de Mexico et du sommet de Rio sur le développement durable, Martine Aubry a dû faire une sorte de mise au point :

« Ce que j'ai dit sur la réforme fiscale, c'est la réforme fiscale qui est dans le projet de François Hollande » a assuré la première secrétaire du parti socialiste. Ni plus, ni moins.

C'est que la droite s'en donne à cœur joie depuis que la maire de Lille, interrogée lundi soir sur la façon de maîtriser les déficits publics , a estimé qu'il y avait « d'énormes » marges de manœuvre possibles en faisant rentrer « des impôts complémentaires ».

Aussitôt, François Fillon et Jean-François Copé, qui se disputent à l'UMP le leadership de la campagne des élections législatives, ont sauté sur ce terme « énormes » pour assurer qu'il y avait un « plan B » au lendemain des élections législatives des 10 et 17 juin prochains.

« Martine Aubry a vendu la mèche : ce sera le tour de vis fiscal le plus important jamais réalisé contre les classes moyennes » a déclaré le secrétaire général de l'UMP.

« Ce n'est tout simplement pas tenable, a renchéri François Fillon, nous avons un niveau de fiscalité particulièrement élevé en Europe et une croissance suffisamment faible pour qu'on ne vienne pas y ajouter des prélèvements obligatoires. » 

L'attaque est évidemment à relativiser au regard de l'héritage laissé par la droite et  du  projet de Nicolas Sarkozy qui  comportait 45 milliards d'euros de hausses d'impôts (et 80 milliards d'euros d'économies) pour ramener les comptes publics à l'équilibre en 2016.

Reste qu'à trop pratiquer l'habilité électorale et le non dit, le gouvernement prête le flanc aux attaques.

Depuis son installation le 17 mai, il n'annonce que les bonnes nouvelles, autrement dit des dépenses supplémentaires visant à plus de justice sociale : majoration de l'allocation de rentrée scolaire, hausse du SMIC, retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé tot.

Il repousse au lendemain des élections législatives l'annonce et le paiement de la facture. C'est de bonne guerre, sauf que les français se demandent s'il n'y a pas un loup, s'ils ne devront pas être obligés de se serrer la ceinture  bien au-delà de ce qui leur a été annoncé pendant la campagne, c'est-à-dire 40 milliards de prélèvements nouveaux et 50 milliards d'économies sur la dépense publique d'ici 2017.

Pierre Moscovici, le ministre de l'économie,  promet que l'objectif des 3% de déficit sera tenu en 2013 mais il ne dit pas comment.

Or, les prévisions de croissance n'incitent pas à l'optimisme : elles sont en effet moins bonnes que prévu ( 1,3% en 2013 selon la commission européenne contre 1,7% prévus par l'équipe de François Hollande) sur fond de crise persistante de la zone euro .

En outre, les avertissements montent de toutes parts - de Bruxelles, de la Cour des comptes, de l'Inspection générale des Finances -, sur  le dérapage des dépenses publiques et la nécessité de les contenir.

Sur ce chapitre, le gouvernement est muet. On sait juste que par rapport à son prédécesseur, il s'est compliqué la tâche en  promettant de stabiliser et non de réduire les effectifs de fonctionnaires.

C'est ce non dit que la droite exploite autant qu'elle le peut avec une logique implacable : si les dépenses ne sont pas sévèrement contenues, il faudra bien augmenter les impôts, et bien au-delà de ce qu'a annoncé François Hollande pendant la campagne en promettant, pour les ménages, que seuls les « hauts revenus » et les « plus grandes fortunes » seraient touchés.

18:38 Écrit par OUTALHA dans FINANCE | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |