21/12/2011
QUAND L’ART EST-IL APPARU ?
Qui était le tout premier humain artiste? Était-il peintre ou musicien? Danseur ou sculpteur? Comment a-t-il pu transmettre son art? Où et à quelle époque a-t-il vécu?
Une chose est sûre : presque toutes les manifestations artistiques connues ont moins de 40.000 ans. Est-ce que cela veut dire que l’art est apparu il y a environ 40.000 ans? Rien n’est moins sûr! Ici et là, des chercheurs ont découvert des productions artistiques beaucoup plus vieilles. Les traces de pas dans certaines cavernes paléolithiques (période commençant il y a environ trois millions d’années et allant jusqu’à 12.000 ans avant notre ère) laissent supposer que des humains pratiquaient déjà la danse.
Une forme féminine sculptée sur un petit caillou et vieille de plus de 200.000 ans a été trouvée en Palestine. Et il paraît aussi que l’homo-habilis (entre 2.5 et 1.8 million d’années) aurait eu une préférence pour certaines couleurs de cailloux !
Pour savoir quand l’art est apparu, il faut d’abord que les chercheurs s’accordent sur ce qu’est l’art. En effet, les limites entre l’art comme moyen de communication et la notion d’esthétique ne font pas l’unanimité. Faut-il considérer les images préhistoriques comme de l’art ou plutôt de simples exemples du comportement symbolique de nos ancêtres? En fabriquant des outils, l’homme a inventé les formes. Est-ce de l’art ?
C’est peut-être à cause des divergences entre les conceptions de ce qu’est l’art que les avis sur la naissance de l’art varient. Certains chercheurs pensent que l’art est apparu subitement après une sorte d’explosion socioculturelle il y a 40.000 ans. Pour les adeptes de la théorie «Out of Africa», c’est une mutation génétique qui est à l’origine de l’intérêt des humains pour l’art et le symbolisme. Selon cette même théorie, l’ancêtre de l’homme moderne aurait quitté l’Afrique pour l’Europe et le Proche-Orient il y a environ 50.000 ans, date qui coïncide avec l’apparition des premières manifestations artistiques dans le monde. D’un autre côté, comme les arts ont été profondément liés à la religion et que beaucoup d’arts dans le monde sont religieux, l’on attribue également les origines de l’art aux religions. Pour d’autres chercheurs, le concept même de la «naissance» de l’art est inapproprié, car les humains seraient par nature des artistes, et l’histoire de l’art commencerait donc avec celle de l’humanité.
Personnellement, je ne suis pas convaincu qu’un phénomène aussi important ait pu apparaître soudainement.
La créativité humaine s’est probablement développée très lentement, sur des milliers d’années. Il est clair que, dans ce domaine, on n’a fait qu’égratigner la surface. Il faut se rappeler que seuls les sites de quelques pays développés ont été bien étudiés.
Même la fameuse grotte de Chauvet était inconnue avant 1994 ! Il existe dans le monde des centaines d’autres sites qui n’ont encore été ni étudiés ni répertoriés ni même découverts.
Le 05-08-2011
19:17 Écrit par OUTALHA dans Loisirs et Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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LE CAS PARTICULIER DU MAROC
Le Printemps arabe pose un problème au Maroc, à son image extérieure mais également à la conception que ses décideurs se font de leur propre pays.
L’exception politique marocaine
L’image d’une exception marocaine au sein de son environnement arabe ne date pas d’hier,
il suffit de rappeler quelques pages des voyageurs européens du XIXe siècle : Charles de Foucauld, par exemple, souligne ce qu’il appelle la xénophobie, l’introversion du pays, sa sauvagerie, comparée à la relative ouverture des autres pays du Maghreb, déjà exposés à l’influence occidentale.
Durant les années Lyautey – 1907-1924 – un autre cliché se forma sous le premier, plus tenace, aux dimensions politiques insoupçonnées : le Maroc est une exception politique et historique; authentique et préservé du désenchantement de la modernité, royaume endormi que la France devait réveiller sans effaroucher.
Pays montagnard, libre et fier, au sein d’un monde arabe despotique et obscurantiste; pays monarchique entouré de républiques soviétiques et dictatoriales… Sur le métier à tisser de cette exception, les variations sont nombreuses autour de ce même motif : un Maroc positivement exceptionnel cerné d’un arrière-fond régional négatif.
La dernière variation sur ce thème date des années 1990 : le Maroc pays en voie de démocratisation dans un bloc arabe irrémédiablement autoritaire. Toujours l’exception bonne dans la catégorie négative. Telle est l’ironie des grands partages mentaux : les contenus peuvent changer, mais pas les frontières qu’ils établissent. Celles-ci se convertissent et se traduisent dans le langage du jour tout en restant les mêmes fondamentalement.
Pour le discours public marocain, il suffisait de pointer les défauts de nos voisins pour défendre le bilan intérieur. Dans un ensemble négatif, le Maroc était l’unique « plus ». Cela suffisait à lui donner une vocation politique : vitrine occidentale et démocratique de la région.
L’exception mise à mal par le Printemps arabe
A ce jeu de logique formelle, le Maroc sortait toujours gagnant aux yeux – les seuls qui comptaient, à vrai dire – des observateurs occidentaux. Or, depuis le début de 2011, un profond séisme a affecté le système. L’arrière-fond négatif est en feu. La démocratisation en cours fait pâlir les maigres acquis marocains. L’ensemble négatif clignote de signaux positifs et le « plus » marocain pâlit. La révolution, on ne la fait jamais seul, ou alors elle est intérieure, surréaliste, sans doute aussi dangereuse et nomade.
Aujourd’hui que toute une région flambe, le Maroc, par un retour de réel, se retrouve seul .
Le Printemps arabe pose un problème au Maroc, à son image extérieure mais également à la conception que ses décideurs se font de leur propre pays.
On était dans le sens de l’histoire tant que nos voisins étaient hors de course. On était l’exception, ils étaient la pathologie. Ils sont aujourd’hui l’exception. Que devient alors le Maroc ? Exception de l’exception ? C’est-à-dire l’immobilisme dans un environnement régional de nouveau sur les rails de la mondialisation historique ?
Une option s’offrit au Maroc suite aux événements tunisiens et égyptiens: jouer la course et la surenchère démocratique pour garder la distance – la nouvelle Constitution et les nombreux droits octroyés vont dans ce sens. Mais tôt ou tard, le discours public marocain sera appelé à se réformer et à répondre à cette question lancinante : comment concilier une démocratisation mondiale et notre singularité historique ?
Le : 17 octobre 2011
19:13 Écrit par OUTALHA dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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