05/06/2012
Clap de fin pour la Comarit ?
Le principal armateur marocain dans le domaine du transport des passagers souffre de graves difficultés. Dans le secteur, on parle même de faillite, au risque de voir une bonne partie des lignes maritimes marocaines complètement livrées aux compagnies étrangères.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur maritime marocain va mal. La Comarit avec ses difficultés fait la Une de la presse marocaine et internationale depuis plusieurs mois, . Et les différents plans de sauvetage annoncés ont fini par être abandonnés l’un après l’autre. IMTC, le principal armateur marocain dans le domaine du fret, semble mieux s’en sortir. Mais il baigne, lui aussi, dans ses propres difficultés.
Douze navires de la Comarit sont saisis dans des ports étrangers. Trois d’entre eux sont bloqués avec leurs équipages dans le port de Sète depuis le jugement de saisie conservatoire prononcé en janvier dernier. Depuis, le trafic est arrêté sur cette ligne, occasionnant une baisse importante de l’activité économique de tout le bassin de Thau (Port, commerces, hôtels, etc.). De plus, les bateaux maintenus à quai bloquent le port. Et avec l’entrée en lice de l’armateur italien GNV sur les lignes Tanger-Sète et Nador-Sète, cette situation devient critique. Le port a alors renoncé à sa position de créancier privilégié au profit des marins, en espérant que ces derniers accepteront de déplacer les navires. Ils seront ainsi assurés de toucher leurs salaires impayés en cas de vente de ces derniers.
Ces marins ont reçu dernièrement la visite d’Aziz Rabbah, ministre de l’Equipement et du Transport, en signe de soutien.Pour la compagnie en revanche, la situation reste très critique, malgré les différentes tentatives. Il y a quelques mois encore, Taoufiq Ibrahimi avait amené un plan de sauvetage audacieux. Il avait créé, en s’associant à d’autres anciens dirigeants de la Comanav, une nouvelle entreprise de transport maritime, « Morocco Ferries », dotée d’un capital d’un million de dirhams. Cette nouvelle entité devait servir à lever des fonds pour permettre à la Comarit de ne pas rater sa saison estivale. Mais cette solution n’a pas manqué de soulever des critiques, notamment celles des banques qui l’ont jugée trop risquée. Résultat, sans le soutien des banques, le projet a été abandonné.
Il faut sauver les meubles
Aujourd’hui, il devient urgent de trouver une solution à la situation du secteur maritime en général, et de la Comarit en particulier. La saison estivale s’approche dangereusement et les chances de sauver le principal opérateur national du transport maritime de passagers s’amenuisent de jour en jour. Dans le secteur, on évoque un fonds européen, probablement espagnol ou italien, qui s’intéresserait à investir dans l’entreprise. Nous avons essayé de joindre Samir Abdelmoula pour confirmer ou infirmer cette information, en vain.
Quoi qu’il en soit, cette tentative ressemble à une solution de la dernière chance avant une faillite qui semble se dessiner de plus en plus. Et pour l’instant, le gouvernement marocain ne semble pas prêt à intervenir financièrement pour soutenir les armateurs. Pourtant, avec l’arrivée du nouveau gouvernement, les deux principaux armateurs commençaient à reprendre espoir. Aziz Rabbah les a reçus après sa prise de fonction afin de se concerter avec eux quant aux urgences du secteur. Une commission aurait même été créée afin de s’occuper de ce dossier. Depuis, la situation n’a pas évolué et ce dossier ne semble plus retenir l’attention des autorités. Ce mutisme conduit même aujourd’hui à se poser des questions sur l’importance que le pays accorde au fait de disposer d’une flotte nationale.
12:13 Écrit par OUTALHA dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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