Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

06/02/2013

L’Euro, une histoire de compromis

Pour bâtir une maison, un architecte se doit de respecter des principes : il ne peut faire de compromis avec les lois de la physique. A bien des égards la construction de l’Euro a été une suite de compromis, qui ne pouvait inévitablement que mener à l’écroulement de la maison Eurozone.
Le premier des compromis vient sans doute de l’histoire tourmentée du continent et de ses deux rivaux continentaux, la France et l’Allemagne. Après trois guerres épuisantes avec le turbulent voisin teuton, la pilule de la réunification a été dure a avaler en France. Et face à la montée inexorable du Deutschemark depuis les années soixante, il s’agissait pour les français en perte de vitesse de neutraliser le monstre allemand : le deal fut « ta réunification contre l’Euro ».
Le deuxième compromis a été celui avec la théorie même qui justifiait supposément l’Euro : celle de la zone monétaire optimale. Deux conditions n’en ont pas été respecté :
- la mobilité des facteurs (l’absence de langue unique est un obstacle majeur) et la flexibilité des marchés (voir les marchés du travail de la Grèce, de l’Italie ou de la France…)
-  la présence d’un système de transferts entre régions pour amortir les chocs (une discipline budgétaire commune suffirait…).
Le troisième compromis est un « compromis à l’intérieur du deuxième compromis » : la France et l’Allemagne furent les premières dans les années 90 et à nouveau dans les années 2000 à s’exonérer de la discipline budgétaire.
Le quatrième compromis suit logiquement : la Grèce, démocratie dysfonctionnelle à État fortement clientéliste et à finances publiques plus que très opaques , n’aurait jamais dû intégrer l’aventure. Mais n’était-elle pas le berceau de la démocratie européenne, comme le rappelait Giscard ? N’allait-elle pas accueillir les Jeux Olympiques, vitrine de l’Europe ? Elle ne pouvait pas, politiquement, ne pas rejoindre la zone Euro.
Le cinquième compromis est celui fait dès le lancement de l’Euro avec la vision monétaire traditionnelle de l’Allemagne (pour qui la monnaie est synonyme de contrat – et non de pouvoir comme en France). La politique monétaire européenne a été menée pour rétablir une Allemagne alors homme malade de l’Europe, pour doper sa machine à exporter. Cette politique monétaire européenne par définition « moyenne » (un compromis là encore) a généré des bulles dans les pays du Sud comme l’Espagne, aggravé leurs problèmes de compétitivité et de déficits de comptes courants.
 Le sixième compromis touche au non-respect de la clause de no-bailout de la part de la BCE. On sait que le 10 mai 2010, après avoir tenu bon devant des hommes politiques qui réclamaient « une vraie banque centrale » (comprenez : qui fasse tourner la planche à billets pour financer la mauvaise gestion des deniers publics), Jean-Claude Trichet a avalé son chapeau (et son « in-dé-pen-dan-ce ») pour racheter des obligations grecques. Les traités n’ont plus de valeur…
 L’Euro devait mener la stabilité des prix. En Grèce les prix ont grimpé deux fois plus vite qu’en Allemagne sur la première décennie de l’Euro. Et quand la monétisation actuelle des dettes du Sud ne pourra plus être stérilisée par le biais de la banque centrale allemande, ce qui devrait arriver d’ici peu, l’inflation va pointer son nez. Autre compromis donc, avec une « mission » fondamentale de l’Euro.
 Au total ces sept « pêchés capitaux » de l’Euro ont mené à une trahison : on avait promis aux peuples européens la prospérité par cet instrument qu’est l’Euro ; ils ont aujourd’hui le chaos. Et alors que l’Euro était supposé n’être qu’un instrument, il devient une fin en soi, « irréversible », et ce, alors même qu’il a failli. Le MES, n’est de ce point de vue, que la continuation de cette suite de compromis, amplifiée par un aléa moral gigantesque.
 L’Euro est d’essence purement politique, et donc, fondamentalement, de « compromis ». Les européens paient aujourd’hui le prix  de cette compromission compulsive de la part de leurs élites politiques. Leur porte de sortie se trouverait, non pas dans un retour aux monnaies nationales, mais dans l’ouverture monétaire : l’Euro ne serait qu’une monnaie parmi d’autres, toutes libres de circuler sur le territoire européen, chacune rendant les services monétaires à des populations qui ne seraient plus enfermées dans le carcan du monopole – du compromis. Alors que l’innovation monétaire libère peu à peu le voisin africain, faudrait-il que l’Europe se verrouille ?
Vendredi 12 Octobre 2012

18:41 Écrit par OUTALHA dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

Des réformettes en attendant la réforme !

Plusieurs annonces ont été faites et certains projets de lois ont été déposés au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement, preuve que chaque caisse tente de mener sa propre réforme à l'heure où la grande réforme du système des retraites tarde encore à voir le jour.

"Qu’il y ait réforme ou pas… nous gérons la situation telle qu’elle se présente et telle qu'elle est définie par les textes de loi», avance Mohammed El Alaoui Abdellaoui, directeur général de la CMR. Il est évident, que face au silence assourdissant des deux instances qui gèrent le processus de réforme, les différents régimes ne peuvent pas rester les bras croisés même s'ils sont bien conscients que les actions qu'ils entreprennent ne sont que des réformettes qui retardent l'imminent. La Caisse Marocaine des Retraites (CMR) attend que son conseil d'administration valide des propositions de réforme paramétrique. La Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) vient d'annoncer, suite à son dernier conseil d'administration, un ensemble de mesures en faveur des bénéficiaires de son régime. La plus importante est que les retraités ayant cotisé à la CNSS sans atteindre le seuil des 3240 jours, pourront se faire rembourser leur contribution (part salariale uniquement) par la Caisse. Selon les statistiques de la caisse, en moyenne, 76.000 assurés partent à la retraite chaque année, dont 35.000 n’ont pas droit à une pension. La Caisse Nationale des Retraites et d'Assurances (CNRA) réserve également des changements puisqu'elle fait l'objet d'un projet de loi qui modifie ses prérogatives. Est-ce des préalables à la grande réforme? «Ce n’est pas un préalable, il convient de rappeler que ce projet de loi ne date pas d’aujourd’hui, il a été élaboré conjointement avec le ministère des Finances depuis maintenant trois ans avant d’aboutir à cette version finale de ce projet», avance Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG. Les principales nouveautés du projet de loi dont fait l'objet la CNRA peuvent se résumer en quatre points. La centralisation de la gestion des rentes des accidents de travail au niveau de la caisse. Les produits de la CNRA sont limités aux catégories d’assurances (Assurances de capitalisation; Produits de rentes immédiates viagères ou temporaires; Produits de rentes différées). Ce texte de loi institutionnalise la gestion pour compte (gestion conventionnelle). Enfin, il permet à la CNRA de gérer les régimes de retraite aux législations spécifiques. Mais il n'y a pas que cela, car il introduit également des changements dans les méthodes de travail de la CNRA. «Il est exercé un contrôle du Ministère des Finances sur les opérations de la CNRA», explique Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG. Et d'ajouter, «le projet de loi fixe le cadre légal régissant les opérations comptables CNRA  ainsi que les conditions de constitution, d’évaluation, de représentation et de dépôt de provisions techniques». Somme toute, le secteur des retraites bouge. Malheureusement, les caisses n'avancent pas forcément dans la «même» direction.

Quelles pistes de réformes ?
Car, ce que propose le rapport de la commission technique qui suscite tant de divergences entre ses composantes est loin de ce qui se passe actuellement.«Parmi les pistes explorées, il y a notamment le schéma dualiste selon deux pôles (public et privé) et un régime de base unique pour l’ensemble des travailleurs (quel que soit leur statut). La réforme systémique devrait être accompagnée, bien entendu, d’un réajustement paramétrique des régimes de retraite», avance Ahmed Kherrazi, directeur des Etudes et Supports Techniques, Pôle Prévoyance de la CDG et membre de la commission technique. L’objectif ultime de la réforme à long terme, selon nos sources, est d’adopter un système de retraite pour l’ensemble des catégories d’affiliés, appelé «système-cible». Cela a pour finalité de mettre fin aux disparités qui existent actuellement entre les différents régimes. Mais l'état actuel du système fait qu'une fusion entre les différents régimes de retraite est une option impossible à court terme. Donc le passage par une organisation proposant deux pôles «est la plus réaliste», selon Mohamed Hakech. Dans cette configuration, le système tournera autour d’un pôle privé (CNSS et CIMR) et un pôle public regroupant la CMR et le RCAR. Mais les organismes seront-ils fusionnés dans une seule caisse par pôle ou gardera-t-on différentes caisses en unifiant les paramètres appliqués ? Toutes ces propositions restent otages de la décision de la commission nationale qui doit répondre dans sa décision aussi bien aux contraintes des équilibres macro-économiques qu’aux attentes des partenaires économiques et sociaux.

 

Les pensions mensuelles moyennes

CNSS : 1115 DH
CMR : 4730 DH
RCAR: 1694 DH
CIMR : 2186 DH

 

18:35 Écrit par OUTALHA dans Economie, Sports | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |