MON AVIS HASSAN GUEROUANI

Débat ouvert depuis plusieurs décennies, la question du modernisme et de son antithèse, le conservatisme, n’a jamais fait autant de remous qu’en ces derniers temps.
Disons d’emblée qu’elle concerne surtout l’aspect culturel - dans le sens large - de la vie sociale, et qu’elle ne touche les domaines politique et économique que par ricochet.
Il s’agit en fait d’éthique, de mœurs... ou plutôt des libertés à prendre pour les contourner et des contraintes disposant de leur respect.
Aussi, pour les prêcheurs du modernisme, toute restriction est liberticide, tandis que pour leurs antagonistes, certaines libertés relèvent du libertinage.
Nous autres Marocains, sans évoquer de référentiel, excellons dans la mise en ménage d’un tas d’incongruités, et distinguons l’important du plus important... ne laissons pas cette question s’emparer de toute notre raison. Elle risque d’obstruer des voies salvatrices !

L’artiste populaire Moha Oulhoucine Achibane, maître incontesté d’Ahidouss du Moyen Atlas, se trouve actuellement dans l’un des hôpitaux de Rabat, où il reçoit des soins, suite à un malaise de santé. Selon des membres de sa famille, le maestro souffrait d’une fièvre depuis le début de semaine, suite à quoi il a été évacué vers l’hôpital provincial de Khénifra, puis à Rabat. Ses médecins ont indiqué, lundi, que son état de santé « ne suscitait pas d’inquiétude … et qu’il souffrait de quelques problèmes respiratoires ».
Agé, l’artiste qui avait parcouru le globe avec sa troupe, a été dénommé maestro par l’ex-président américain Ronald Regan. Il est considéré comme l’un des grands interprètes de l’art Ahidous du Moyen Atlas. Même après avoir annoncé sa retraite artistique, il  est toujours sollicité lors des festivals et des manifestations nationales et internationales, grâce à son charisme, sa stature et son art sublime. Ses ondulations et mouvements rythmés lors de ses prestations lui ont aussi valu le surnom du «Tigre». Avec sa troupe composée de 21 membres, il a pu acquérir une grande renommée à la fois sur le plan national et international. Il a su donner une place de choix à l’art amazigh dans différents festivals et rencontres un peu partout dans le monde.

Mercredi 4 Janvier 2012