Pourquoi cette levée de boucliers chez certains nantis contre la taxation, exceptionnelle et limitée dans le temps, des hauts revenus ?

25/11/2012

MON CASABLANCA

Par ces mots, je veux vous emmener à deux mille kilomètres d’ici, dans une ville que beaucoup considèrent comme étant une ville économique, et donc dépourvue de tout intérêt touristique. Méprise !!

Casablanca. Capitale économique du Royaume du Maroc (par opposition à Rabat qui est la capitale et administrative), elle est l’une des plus grandes villes d’Afrique. A la fois européanisée et conservatrice, cette ville est la fille d’une savante idylle de l’orient et de l’occident. Outre l’aspect traditionnel de la ville que je passerai sous silence, je tiens à vous décrire le Casa dans lequel j’ai vécu et grandi.

Cette ville est beaucoup de choses à la fois. Elle abrite en son sein plusieurs types de cultures qui cohabitent pacifiquement. Musulmans, juifs,  français, américains, espagnols : l’on trouve de tout. Tout le monde se fréquente, s’invite à dîner ou à déjeuner, s’échange des recettes, des bons plans. Fraternité et solidarité sont les mots clefs dans cette ville que beaucoup trouvent froide, stressante, anarchique, sans intérêt, alors qu’en réalité, elle est pleine de chaleur humaine et d’amitié. Au Maroc, c’est la ville d’origine, celle du nom de famille et donc des ascendants qui prime, Casablanca étant jusqu’à présent pour beaucoup un simple point de rencontre entre diverses origines locales, voire étrangères. Mais moi, à la question « d’où viens-tu », je réponds invariablement : « Casablanca, la ville où j’ai grandi ».

Rien ne vaut ses grands boulevards bordés de palmiers sur les côtés ; rien ne vaut le bruit infernal des klaxons à toute heure de la journée ; rien ne vaut les grandes tours, dites le Twins Center, du centre-ville. Cette métropole étrangement biculturelle est l’un des plus beaux symboles de l’échange entre la France et le Maroc. Beaucoup de français y sont nés, et y habitent encore, attachés à cette ville qui cache tant de mystères et d’ambivalences. Expatriés, enfants du pays, immigrés, tous cohabitent et partagent leurs différentes cultures pour n’en créer au final qu’une seule : la nôtre.

C’est un sentiment de nostalgie qui s’empare de moi dès que je pose le pied à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, construit en hommage au grand héros de la libération exilé à Madagascar, défunt père de Feu Sa Majesté Hassan II, et grand-père de l’actuel Roi Mohammed VI. L’ambiance générale est frappante tant elle est différente de celle que j’ai pris l’habitude de voir à Lille. Malgré la pollution, je ne peux m’empêcher d’inspirer de longues bouffées d’air frais en humant ces odeurs si particulières, chargées d’iode propres à ma ville.

Les yeux rêveurs et le cœur enivré, je ne peux m’empêcher de contempler le ciel étoilé que les nuits marocaines aiment nous offrir. Comme toujours, je contemple avec admiration ces grands buildings qui pullulent par-ci par-là. Et comme à chaque fois, mon regard s’arrête sur les drapeaux rouges ornés d’une étoile verte qui bordent les routes, et qui réveillent chaque fois les sentiments patriotes que je ressens à l’égard de mon pays. J’essaye de capturer chaque odeur, chaque son, chaque image de cette région si particulière, pour me souvenir de mes ressentis lorsque je rentrerai à Cambrai. L’air frais du littoral avoisinant balaie mon visage, et s’insinue dans mon esprit. Je contemple amoureusement le ciel nuageux qui donne toute sa personnalité et tout son charme à une ville que beaucoup trouvent inintéressante.

Et je slalome dans les grandes rues, dans les grands boulevards du centre-ville, la main toujours au fond de ma poche, à mon habitude. Je retrouve automatiquement mes souvenirs  en passant devant le centre culturel français, et en m’arrêtant dans mes librairies préférées, où j’ai découvert les cantiques de la littérature française : Stendhal, Voltaire, et bien d’autres. A l’instar de tous mes camarades, je me sens à nouveau fière d’appartenir à cette ville.

La tolérance française vient compléter la pudeur arabe, le sérieux marocain vient parfaire l’ouverture d’esprit française, l’énergie maghrébine vient éclairer l’ardeur latine. Ces deux identités se lient et s’unissent dans une tendre miscellanée latino-arabe, dans une amoureuse fusion de deux mondes.

Les klaxons m’assourdissent, la pollution métropolitaine m’étouffe, mais je m’émeus de réentendre mon cher « frarabe », cet espèce de dialecte qui mélange les deux langues en permanence. Les marchands de légumes ambulants crient dans la rue pour vendre leurs produits, les hommes d’affaires courent dans tous les sens, la circulation est infernale, le sol est parfois (souvent) jonché de papiers et autres déchets et le ciel est gris, comme toujours. Mais je suis heureuse de retrouver ma ville, ce doux mélange d’orient et d’occident.

Le casablancais vous souhaite la bienvenue chez lui !

20:15 Écrit par OUTALHA dans CASABLANCA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |

05/01/2012

CASABLANCA SOUFFRE DE SA GESTION COMMUNALE

On savait que Casablanca était malade de ses élus.

On savait aussi que la métropole était souffrante d’une gestion catastrophique.

On savait également que l’intérêt des habitants était le cadet des soucis de ceux qui gèrent la ville blanche.

On savait de même que la gestion du Grand Casablanca vivait une situation de blocage permanent. Lequel blocage dure depuis environ neuf mois au cours desquels une paralysie totale s’est emparée du Conseil de la ville qui n’a pu voter le compte administratif faute de quorum.
De session ordinaire en session extraordinaire, le déblocage n’a pu avoir lieu et ce malgré l’intervention directe ou indirecte des autorités locales. Parfois, les réunions ont tourné à la mascarade voire à la bouffonnerie. Mais l’aberration est que le wali du Grand Casablanca devient maintenant l’ordonnateur de la commune au lieu du maire par la force des choses. Une démarche qui permet à la ville blanche de continuer à fonctionner, aux projets d’être menés à terme et d’assurer la gestion des affaires courantes comme les salaires et honorer les engagements du Conseil.
Durant cette période de blocage et de tractations, la gestion du maire de la ville, a été contestée par la majorité des membres du Conseil qui réclamaient sa démission. Certains exigeaient l’intervention de la Cour des comptes et de la justice pour établir éventuellement malversations et détournements, à les en croire.
Le Conseil refuse de cautionner par le vote des projets qu’ils considèrent fictifs ou dont ils n’ont pas eu connaissance ni en commissions ni lors des réunions du Conseil de la ville. Les édiles  refusent ce qu’ils appellent la politique du fait accompli exercée par le maire et «ses compagnons». Ils démontrent, preuves à l’appui, que la gestion de la ville est anti-démocratique, fallacieuse et abusive. Mais durant cette année de blocage, pourquoi le ministère de tutelle n’a-t-il pas voulu assumer ses responsabilités au moment opportun en appliquant l’article 25 de la Charte communale qui stipule que « lorsque, pour des raisons portant atteinte au bon fonctionnement du Conseil communal, les intérêts de la collectivité sont menacés, le Conseil peut être dissous par décret motivé publié au Bulletin officiel»? 
Est-ce parce que les intérêts défendus, notamment étrangers par le maire sont plus stratégiques que les intérêts des Casablancaises et des Casablancais et les impérieuses nécessités de la démocratie ?
La manière avec laquelle il a permis à la Lydec d’échapper au feu roulant des interrogations des édiles locaux lors des inondations semblent l’attester. A l’approche des élections  communales en mars prochain, il semble que le département de tutelle ait choisi sa solution du problème en fonction d’un paramètre important : l’impunité.
Particulièrement en ce qui concerne le maire de la capitale économique. Toute autre solution adoptée aurait eu pour conséquence une reddition des comptes qui n’aurait sans doute pas contenté certains milieux.
Le gouvernement Benkirane aura-t-il le courage d’exhumer tous les dossiers litigieux liés à la gestion du Grand Casablanca et de les soumettre à la justice?

17:06 Écrit par OUTALHA dans CASABLANCA | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |  Imprimer | |